Prier sur la toile, c’est possible !
Prier sur la toile, c’est possible !
Publié le 05 novembre 2017 Mis à jour le 05 novembre 2017
Les conflits sont nombreux dans le monde. Cela fait partie de la réalité humaine depuis des lustres. Mais il est rare que nous sachions pourquoi. En effet, on nous montre souvent un portrait biaisé d’un affrontement, mais nous n’avons jamais accès à une explication de chaque côté pour nous faire un portrait juste.
Karim Ben Khelifa est photographe de guerre depuis 15 ans. Il en a vu des peuples se déchirer et des gens vouloir s’entre-tuer. Pour lui, il fallait changer l’approche. Si ses images ne modifiaient pas la vision de la guerre, peut-être fallait-il une autre méthode.
Il a créé une expérience de réalité virtuelle et de réalité augmentée pour les téléphones Android et Apple. L’idée est très simple : donner la parole à des combattants ennemis sur différents fronts. Il s’est entre autres concentré sur trois conflits : celui d’Israël et de la Palestine, celui au Congo et au Salvador.
Six réels guerriers ont été filmés, modélisés individuellement en 3 dimensions et ont parlé ouvertement de leur vision de l’affrontement et de l’ennemi. Le dispositif est intéressant. L’utilisateur choisit un des six protagonistes.
Après une présentation du conflit qui le concerne, celui-ci apparaît en réalité augmentée devant nous et il répond à une première question. Toutefois, avant d’écouter la deuxième, il faudra se retourner pour faire face à son adversaire qui répondra aussi à la même question. On alterne ainsi entre les deux individus qui nous donneront tour à tour leurs pensées sur l’ennemi, le conflit, la paix, leurs rêves, s’ils ont tué, etc. Petit à petit, l’usager se retrouve donc à entendre les deux points de vue et se faire une idée plus globale d’affrontements. Aucun camp n’est « monstrueux » et d’ailleurs, l’application ne prend jamais parti.
Tenter de se comprendre
L’expérience amène le reportage de guerre ailleurs. Il plonge le spectateur et le place vis-à-vis de tueurs fidèlement modélisés dans leurs réactions. Pas d’artifices, il s’agit de pure honnêteté. Une approche unique et troublante qui pourrait très bien être utilisée comme complément de cours pour traiter de la question du conflit, de la violence, des tensions géographiques.
Par contre, il faut des appareils intelligents plutôt récents pour supporter cette réalisation en réalité augmentée aussi poussée. De plus, il aurait été intéressant de pouvoir choisir dans l’ordre désiré les questions à poser aux ennemis. Néanmoins, le travail acharné du photographe de guerre pourrait bien porter le reportage de guerre plus loin.
Aussi loin que la paix ?
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