Les vieux violons italiens du 18ème siècle sont si réputés que Stradivarius est entré dans le langage courant. Qui n’a jamais entendu parler de ce luthier crémonais et du prix astronomique qu’atteignent ses instruments lors de ventes aux enchères très médiatisées? Les musiciens sont intarissables à leur égard, et considèrent que la supériorité d’un grand nombre d’entre eux reste inégalée.
Pourtant, de nombreux tests d’écoute en aveugle menés depuis le début du 20ième siècle ont montré une préférence pour les violons neufs. Ces tests n’ont cependant souvent pas été pris au sérieux, car trop informels, pas assez rigoureux, et réalisés en situation d’écoute or qui peut mieux juger que les violonistes eux-mêmes ? Une expérience scientifique impliquant un test de jeu en aveugle, durant lequel dix solistes de renommée internationale ont testé six vieux violons italiens (dont cinq Stradivarius) et six violons neufs, a donc été mise en place par une équipe de scientifiques, luthiers et musiciens. Il s’agissait de savoir si, alors que l’identité des violons n’était pas divulguée, les vieux violons étaient vraiment préférés et pouvaient être distingués de leurs homologues récents. Les résultats parlent d’eux-mêmes…
Avec Claudia Fritz, chargée de recherche au CNRS en Acoustique Musicale, LAM, Paris
Durée : 44min
Crédit photo : Los Decorados, « Stradivarius » exposé au Palais royal de Madrid ©Hakan Svensson
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