L'histoire de la vie entre sa première apparition, il y a environ trois milliards et demi d'années (époque archéenne), et « l'explosion cambrienne », autour de 600 millions d'années, est très peu connue. Mais c'est au cours de cette période, appelée Protérozoïque, que la vie se diversifie : aux micro-organismes unicellulaires ayant une simple membrane mais privés de noyau - les procaryotes - s'ajoutent les eucaryotes, organismes uni- ou pluri- cellulaires à organisation et métabolisme plus complexes et de plus grande taille, caractérisés par des cellules qui, comme les nôtres, possèdent un noyau contenant l'ADN.
Cette phase extraordinaire de l'histoire de la vie de notre planète, qui passionne tant géologues, biologistes, paléontologues et géochimistes, est malheureusement mal documentée par le registre fossile et l'interprétation de ses rares traces, notamment des niveaux sédimentaires du Mésoprotérozoïque (1,6 - 1 milliard d'années), est l'objet depuis toujours de discussions animées entre spécialistes.
L'équipe internationale coordonnée par A. El Albani, composée d'une vingtaine de chercheurs provenant de seize institutions scientifiques, vient d'apporter une contribution majeure à l'histoire de la vie multicellulaire macroscopique, la vieillissant de plusieurs centaines de millions d'années. Les résultats de cette découverte sont publiés dans la revue anglaise Nature. Parfaitement préservées dans des sédiments du Gabon vieux de 2,1 milliards d'années (Ga), les chercheurs ont découvert les restes fossiles d'une impressionnante variété d'organismes coloniaux complexes, les plus anciens documentés à ce jour, de formes et de dimensions diverses, atteignant parfois 10-12 centimètres et une densité de plus de 40 spécimens au mètre carré.
Avec Abderrazzak El Albani, Laboratoire Hydrasa, Université de Poitiers, CNRS
Durée : 1h14min
Crédit photo : Pixabay
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