Accessible sur mobile, TikTok est un réseau social attirant surtout des adolescents et diffusant essentiellement des vidéos de moins d’une minute et de plus de 10 secondes.
Au départ concentrée sur le LipSync et le «play-back» de chansons et de chorégraphies, l’application s’est diversifiée en un outil de culture populaire on ne peut plus créatif, allant de sketches humoristiques aux animations dessinées en passant par le maquillage ou l’étiquette comportementale. Avec 500 millions d’utilisateurs par mois, son influence commence à être palpable chez les jeunes
Des utilisations communautaires
Sans négliger sa base musicale, l’évolution de TikTok s’oriente vers un élargissement de ses utilisations et de ses partenaires.
Par exemple, son programme «To do good» est destiné à des partenaires sociaux comme
- SkillsForAll
#skills4all (6 milliards de vues !)
- IFAD - Fonds international du développement de l’agriculture des Nations Unies
#DanceForChange! (101 millions de vues)
- WWF -World Wildlife Fund
#myearthhour2019 (5 millions de vue en quelques semaines)
ou des associations touristiques, Oceana, DoSomething, et bien d’autres, ceci afin de leur attirer des membres et de sensibiliser à leur cause.
Observant que de plus en plus de vidéos avaient une portée sociale, critique ou comportementale, le saut vers une fonction éducative est devenu naturel.
EduTok
Lancé au cours de 2019, EduTok a permis de regrouper les producteurs de vidéos à caractère éducatif sous une même bannière.
À coup de vidéos de moins de 1 minute, il est maintenant possible d’apprendre l’anglais, la cuisine, la politesse, des techniques artistiques, le service de restaurant et toutes sortes de pratiques, le tout dans un exotisme culturel mondial car l’application compte des membres dans le monde entier, spécialement en Inde et en Asie.
Même une personne rébarbative à un discours pédagogique se laissera attraper par ce format et, pour peu qu’elle fréquente régulièrement un auteur actif, elle finit par apprendre quelque chose et augmenter son répertoire de réponses.
Faire de l'argent ?
Le mode de rémunération de TikTok est assez compliqué (recueillir des «cadeaux») et devient significatif uniquement pour les producteurs les plus populaires, au dessus de 10 000 suiveurs. Autrement dit, une sélection naturelle s’exerce et les producteurs réguliers en arrivent nécessairement à planifier leurs vidéos et à élaborer leurs scénarios pour pouvoir suivre le rythme et atteindre une certaine viabilité. Pour ce qui est de l’échelle de revenus, un individu peut s’en satisfaire, on doute qu’une institution y voit un poste suffisamment substantiel avec cette seule considération financière.
Question de vie privée
Compagnie chinoise, elle a déjà été épinglée pour collecter des données sur ses usagers à leur insu. Elle a apporté des ajustements et respecte maintenant les règles officielles, en principe, mais on serait avisé de conserver une certaine prudence; on ne connait pas beaucoup de compagnies qui acceptent de se priver de revenus juteux uniquement pour des questions éthiques, surtout si les données sont là.
L’université de ceux qui ne la fréquente pas
Est-ce qu’une institution éducative pourrait s’y investir ? Si elle poursuit une campagne auprès des jeunes, qu’elle cherche une certaine reconnaissance, veut sensibiliser à une cause, ce peut effectivement être un outil intéressant. Une institution peut même payer pour être diffusée, au même titre que dans d’autres médias sociaux.
De jeunes adultes se sont emparés du média et que c’est probablement vers eux qu’il faudra se tourner pour en profiter efficacement, pour trouver le ton et produire au rythme suffisant pour conserver l’intérêt.
L’application TikTok est évidemment disponible sur l’App Store et Google Play.
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