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Publié le 09 février 2009 Mis à jour le 09 février 2009

Les mondes 3D en éducation… valeur ajoutée et perte de temps

Si un fabricant trouve intérêt à montrer ses produits en contexte, il sera intéressé à le faire dans un monde virtuel 3D, surtout si cela lui rapporte des ventes supplémentaires et des économies en frais de représentation.

La promoteurs de mondes virtuels vantent les avantages pour l’éducation en ces termes :

«Un enseignant peut créer une salle de classe virtuelle et inviter ses élèves à participer à un exposé ou un cours. »

Il faut croire qu’ils manquent cruellement d’imagination. Déjà que suivre un cours en amphi est souvent pénible, le faire dans un monde virtuel incrémente la torture.  Les mondes virtuels ont peut-être un intérêt en éducation, mais ce n’est certainement pas du coté magistral.

Ce serait comme assister au laïus du vendeur virtuel plutôt que manipuler le produit virtuel.  

Le temps

Les mondes virtuels sont consommateurs de temps : le temps de les créer, le temps de les animer, le temps d’y aller.  

Un professeur ou une institution n’y investira pas des sommes importantes s’ils n’y trouvent des avantages éducatifs.   Comme pour les fabricants de produits, c’est la mise ne contexte qui compte ; ce n’est pas tant la salle de classe qu’il convient de recréer (à moins que l’on enseigne comment faire des salles de classe) que le contexte d’application de ce qui est enseigné, qui l’anthropologie, qui la mécanique, qui l’électronique, qui l’administration.

L’équation devient simple : s’il est aussi long et coûteux de créer un environnement virtuel crédible qu’un réel, l’institution ne le fera pas. 

Pour les étudiants, s'il est compliqué et long de trouver ce que l’on cherche dans un environnement virtuel, on ira plutôt chercher directement les informations et les liens dans Internet ou on se rendra simplement sur place, dans la réalité.

S’inscrire dans certains environnements virtuels est aussi compliqué que dans une vraie institution ; où se trouvent les avantages ?

Utilisation pédagogique sociale

Se promener dans les couloirs d’une institution virtuelle n’a aucune utilité et créer des environnements virtuels spécialisés et crédibles est coûteux, sans compter l’animation qu’il faudra y investir.

Pour ces raisons, on ne trouve pour l’instant que des utilisations très limitées des mondes virtuels en éducation :  des forums, des expositions, des lieux pour apprendre des langues (apprendre l’anglais en Angleterre), quelques lieux connus.

Ce qui fonctionne est surtout social ; un monde virtuel n’est pas un simulateur, c’est un environnement où évoluent des avatars indépendants et imprévisibles.

On pourra éventuellement visiter un atelier mécanique et discuter avec d’autres apprentis mécaniciens ; on pourrait ausculter un patient, un médecin et ses apprentis discutant du diagnostic, on pourrait plaider une cause dans une cour de justice… mais on a encore rien vu de tel.

La clé du succès réside dans l’animation.  L’engagement d’animateurs virtuels n’est pas encore entré dans la mentalité des administrateurs scolaires et se justifie mal dans un budget serré actuellement…  On en sera quitte pour quelques années d’expérimentations encore.

Références :



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