Publié le 23 septembre 2019 Mis à jour le 23 septembre 2019
Normalement, les professeurs nouvellement formés arrivent avec un bagage les préparant à enseigner aux différents niveaux auxquels ils peuvent être associés. Or, rapidement, ces savoirs acquis doivent être actualisés. Parce qu’en éducation, rien n’est figé. Tout doit s’adapter aux réalités. Que ce soit celles de la technologie, des découvertes en neurosciences, des recherches en sciences de la pédagogie ou simplement par changement de gouvernement. Les enseignants des plus jeunes aux plus expérimentés doivent se soumettre à des moments de formation au cours de l’année.
En France, au premier degré d’enseignement, le corps professoral est obligé de suivre au moins neuf heures de formation continue par année. Au second degré, il n’y a pas d’horaire officiel mais avec la loi de « l’école de la confiance » votée en juillet 2019, celle-ci devient obligatoire. Or, un rapport publié durant les assises sur le sujet ayant eu lieu en mars 2019, montre les problèmes autour de cette question pour ces enseignants.
En effet, le document de 101 pages de l’Inspection générale de l’éducation nationale pointe tout le paradoxe actuel dans l’Hexagone. Autant le corps enseignant que les établissements souhaitent la formation continue, pourtant celle-ci reste encore faible en France si on la compare à d’autres pays européens. Dans l’enquête, est démontrée l’insatisfaction des enseignants qui ont des buts précis qu’ils cherchent à combler dans leur travail et l’offre qui ne répond pas à leurs demandes. Elle se trouve souvent morcelée et peu de retours sont faits dans les écoles par la suite pour voir comment cela peut s’appliquer.
Cela mène à des situations de décalage entre les individus. D’autant plus que 14 % des répondants ont affirmé passer près d’une vingtaine d’heures à s’autoformer avec les outils numériques. Ceux-ci s’avèrent donc cruciaux dans la question de la formation continue. Là encore, toutefois, le problème est ardu à régler puisque les enseignants n’ont pas tous la même approche avec les TICE. Certains les utilisent à leur plein potentiel alors que d’autres en font le minimum.
D’ailleurs, voilà pourquoi le rapport et les assises ont insisté sur un aspect important : la formation continue doit refléter à ce dont les enseignants ont besoin. Cela exigerait de mettre en place des ingénieurs de formation qui coconstruirait les modules à partir des demandes faites par le corps enseignant. Cela donnerait l’occasion aux différentes institutions proposant de la formation d’en offrir plus adéquate. Attention toutefois, comme le rappelle le document, à ne pas non plus conforter les professeurs dans les stéréotypes qu’ils se font de certaines situations. Leur formation doit leur permettre de voir différemment certains éléments de l’enseignement pour s’améliorer.
Ce qui ressort des assises et du rapport est un besoin clair pour les enseignants de second degré d’avoir une plus grande facilité d’accès à cette formation continue. Celle-ci doit aussi pouvoir répondre à de réelles interrogations qui les taraude. De plus, les établissements ont un rôle à jouer afin d’asseoir les savoirs et qu’ils soient réellement intégrés dans l’enseignement. Peut-être que les institutions devraient se pencher sur des modèles comme celui de l’enseignement agricole français ou celui des États-Unis.
Illustration : Gerd Altmann de Pixabay
Références
« La Formation Continue Des Enseignants. » Vocation Enseignant. Dernière mise à jour : 12 septembre 2019.
https://vocationenseignant.fr/formation-continue-enseignants/
Reverdy, Catherine. « Une Formation Continue Des Enseignant.e.s Qui Reste à Asseoir ? » Éduveille. Dernière mise à jour : 25 mars 2019.
https://eduveille.hypotheses.org/13608
Tardy, Sophie, Philippe Lhermet, André Canvel, Vincent Maestracci, et Roger-François Gauthier. « La Formation Continue Des Enseignants Du Second Degré — De La Formation Continue Au Développement Professionnel Et Personnel Des Enseignants Du Second Degré? » La Documentation Française. Dernière mise à jour en mars 2019.
https://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/194000296/index.shtml
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