Les gènes « standards » fabriquent des protéines essentielles au fonctionnement des cellules. Le cas des longs ARNs non-codants est plus mystérieux. Or nous savons depuis quatre ou cinq ans qu'il y a dans le génome de l'homme et de la souris des milliers de ces gènes encore très mal connus et dont la particularité est de ne pas produire de protéines. Comment et dans quels organes sont-ils activés ? Cette matière noire biologique est-elle un simple bruit de fond ou a-t-elle une utilité ?
Onze espèces analysées
Une équipe dirigée au Centre Intégratif de Génomique (CIG) de l'UNIL par le professeur Henrik Kaessmann a dressé un véritable catalogue de ces longs ARNs non-codants chez onze espèces animales. En adoptant une analyse évolutive, elle a mis en particulier au jour la présence d'environ 2500 gènes de longs ARNs non-codants très anciens, apparus chez l'ancêtre de la plupart des mammifères placentaires voici au moins 90 millions d'années. Ces gènes anciens sont particulièrement intéressants du point de vue fonctionnel.
Premier auteur de l'article qui paraît le 19 janvier 2014 dans Nature, Anamaria Necsulea, engagée depuis novembre 2012 à l'EPFL, a élargi le champ d'investigation de ces longs ARNs non-codants à six espèces de primates (de l'homme au macaque, en passant par le chimpanzé, le bonobo, le gorille et l'orang-outan), aux souris, à l'opossum (un mammifère dit marsupial), à l'ornithorynque (un mammifère monotrème, qui pond des oeufs et nourrit ses petits avec du lait), sans oublier un « groupe externe » composé par un oiseau (le poulet) et un amphibien (la grenouille).
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Crédit photo : isak55 / Shutterstock.com
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