Ce qui nous sert et qui nous servira
Mon grand ménage à moi, c’est un grand dépoussiérage des idées anciennes mélangées aux nouveaux concepts.
Nous entrons dans une époque cruciale, celle d’une école et donc d’un système de management agile et évolutif ou celle de la mort des systèmes anciens. Je vous propose des amorces de sujets, des postulats qui me trottent dans la tête depuis quelques années ou quelques mois.
Quand j’ai passé mon bac, il y a 33 ans, j’ai engouffré dans ma tête une quantité de savoirs qui ne m’ont jamais plus servi. Ce savoir, je l’ai ai juste intégré comme des catalogues demandés pour 15 jours d’examens et j’en étais bien consciente. Apparemment, c’est une façon de faire toujours d’actualité. 30 ans plus tard, le monde a changé, nous sommes même au coeur d’une disruption, la première depuis 500 ans et l’école est restée la même. Elle demande d’apprendre des choses inutiles pour la majorité des gens. Elle demande à chaque élève passant le bac d’emmagasiner le maximum d’informations.
Mais, est-ce que que notre monde a encore besoin de singes savants ? Il me semble au contraire que nous avons besoin d’aiguiser nos facultés intellectuelles de raisonnement plus que celles de nos mémoires de stockage. Pour le stockage et le tri nous sommes déjà dépassés par l’intelligence artificielle. Il faut arrêter de se focaliser sur ces compétences primaires.
Qu'est-ce que l'on garde comme savoirs dans la tête lorsque l'on quitte l'école ? Il y a plusieurs façons d'apprendre, le consommable pour les examens et ce qui va réellement servir plus tard.
De nouvelles possibilités demandent de nouvelles façons de penser et de travailler
Il y a longtemps Olivier Philippe Clément m’a demandé de gérer un groupe de chercheurs en intelligence collective. Dans ce ce groupe, il y avait un problème. Tous les membres de ce groupe étaient extrêmement intelligents avec des titres et des fonctions importantes. Ils avaient des objectifs communs, ils discutaient ensemble avec plaisir, mais ils n’arrivaient pas à co-créer ensemble de nouveaux savoirs, ni à capitaliser ensemble ces même savoirs pour s’en servir et aller au niveau supérieur de la connaissance.
Aujourd’hui, le monde va vite, très vite. Certaines personnes arrivent à co-créer ensemble, mais pas encore toutes. Pourquoi ?
Le phénomène de flux de pensées fait qu’il arrive de plus en plus souvent que des équipes travaillent séparément à chaque coin du monde et ré-inventent quasi la même chose. C’est un problème pour le système de régulation des brevets, mais peut-être aussi un gâchis d’énergies dépensées pour rien. Quelles mutations sont en jeu et comment les manager au mieux ?
Tout mute, mais pas à la même vitesse
Une nouvelle notion est arrivée dans l’innovation, c’est la notion de la qualité. Hier, l’innovation était arrivée par des Geeks, des avant-gardistes, aujourd’hui, elle glisse dans les mains des faiseurs, des exigeants, des futurs employeurs 3.0 qui vont avoir des besoins précis et très évolutifs en matière de ressources humaines Il y a un basculement entre les managers d’hier et ceux de demain. Efficacité, rapidité, agilité,... Souvenez-vous du film SPEED. Il y a eu un avant et un après. Le rythme des films s’est brusquement accéléré à partir de la sortie de ce film. Et, c’est en visionnant les films de l’avant SPEED, après ce fameux film que l’on s’en ait rendu compte.
L’école n’a pas bougé depuis des décennies, c’est un domaine qui est resté quasi statique. Comment prendre ce nouveau virage au mieux ? C’est comme si on demandait dans la chaîne évolutionniste de passer de l’ère pré-industrielle au monde quantique. Est-ce possible ? Peut-on réviser les anciennes structures et en faire des voitures de courses ? Car, c’est d’une course dont on parle. En réalité virtuelle par exemple, les technologies évoluent tous les 3 mois, comment inventer une nouvelle école qui arrive à suivre le rythme ? Quels sont les savoirs collectifs fondamentaux à développer ? Certains employeurs engagent exclusivement des joueurs de jeux vidéo. Ils balayent les diplômes qu’ils associent à la passivité.
Un certain désarroi des gouvernements face à l’innovation se nmanifeste. Il faut 3 ans pour mettre en place une formation et 3 ans pour former un technicien. Il faut donc 6 ans à une direction académique pour proposer de nouveaux diplômés sur le marché du travail. Depuis les 6 dernières années, le monde de l’innovation a été complètement bouleversé, personne, aujourd’hui, ne sait faire de la prospective fine à plus d’un an. Hier, les visionnaires avaient une vision à 10 ans quand ils était de bons prospectivistes. Aujourd’hui, ils émettent des hypothèses qu’ils ne diffusent plus et ils attendent de voir si ils avaient raison.
Le monde est dépassé par la vitesse des innovations. Résultat, l’école ordinaire n’a pas les moyens de suivre, la plupart des entreprises développant des systèmes sur la blockchain ne trouvent que la moitié des techniciens qui leur sont nécessaires. On est à l’aube d’une crise entre les écoles et le monde du travail. Faut-il inventer de nouvelles façons d’apprendre ? C’est possible. Les écoles traditionnelles vont-elles pouvoir suivre la demande ? La décision ne se prend pas à leur niveau, elle se prend au niveau des gouvernements. Qu’en penser ? Que proposer pour que tout le monde passe le cap ?
Dépasser nos limites
Normalement un conducteur au volant d’une voiture en est le chauffeur et en maîtrise la vitesse et la direction. Avec l’innovation cela ne marche pas comme cela. C’est une vague, elle n’est pas évitable, mais pourquoi se poser en victimes alors que l’on peut surfer sur la vague ? On est dans un monde où l’intelligence artificielle va nous retirer le volant des mains, car nous ne sommes pas assez fiables, nous sommes fragiles, influençables, fatigables… et bien d’autres arguments pour nous remplacer par un cerveau électronique.
Comment ferons-nous demain pour avoir une emprise sur la conduite de la voiture ? Nous pouvons donner le départ, la destination, le volume de la climatisation. Il nous faudra inventer l’espace de temps libre libéré par la conduite électronique. Nous sommes libérés des contraintes qui faisaient notre raison d’être. l’époque nous demande de nous réinventer dans nos rôles sociaux, dans nos vies de tous les jours et dans notre vie professionnelle. Si l’homme perd le contrôle de la navigation au profit de plus de qualité et de sécurité, Il y aura un deuil existentiel à faire et une ré-invention de nos rôles et donc des savoirs qui sont des points essentiels.
De gros défis nous font face et rien de paraît à l’instant évident. Ilnous faut creuser différents sujets quelques fois philosophiques, d’autres fois managériaux ou encore éducatifs pour mener les nouvelles générations vers un monde meilleur.
Source image : Pixabay Geralt
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