La vidéo à l’école portée à la fois par la technologie et par la société***
Il ne s’agit pas d’une explosion mais d’une reconnaissance de la vidéo comme outil d’enseignement.
Publié le 08 avril 2009 Mis à jour le 08 avril 2009
Chaque année en France, la Semaine de la presse et des médias dans l’école encourage les enseignants à utiliser la presse comme support pédagogique. A cette occasion, des partenariats sont noués avec certains journaux, qui autorisent par exemple un accès libre à l’intégralité de leur site Internet (pour la période donnée), ou offrent des exemplaires « papiers » gratuits aux classes qui en font la demande.
En-dehors de cette période, rien n’empêche, bien entendu, les enseignants d’utiliser les supports de presse tels qu’ils sont mis à disposition sur la toile. À condition de faire preuve d’une certaine obstination dans leur recherche, et souvent de s’abonner (à titre personnel ou via leur établissement) à différents services d’archives.
La règle adoptée par la grande majorité des périodiques français et étrangers est d’autoriser l’accès gratuit à leur numéro du jour. Cet accès est étendu aux quelques jours ou à la semaine précédente. Si l’on souhaite remonter plus loin, il faut souvent s’abonner au service des archives, ou payer à l’article, ce qui revient vite cher.
Mais, avant d’ouvrir son porte-monnaie électronique, il faut déjà trouver les articles pertinents. Le service Google news archive search s’avère ici très utile. Il vous permet d’accéder à des millions de pages de journaux américains, ces derniers étant numérisés à l’état brut, et consultables au travers d’une liseuse. Il permet également l’accès à la majorité des archives des journaux du monde, signale lorsque l’accès à l’article est payant, et le prix à payer. En cela, Google protège le modèle économique adopté par la plupart des périodiques.
Gallica est, pour la presse française, un autre service extrêmement utile. Gallica est le portail d’accès aux collections numériques de la Bibliothèque Nationale de France. Ce portail permet l’accès aux collections de plusieurs dizaines de titres périodiques nationaux, en accès libre et gratuit, sur une période allant du milieu du XIXe siècle jusqu’à 1944. Les journaux sont reproduits tels quels, ce qui permet de resituer les articles dans leur contexte d’origine.
Et chez les éditeurs des périodiques eux-mêmes, que propose t-on ? Selon les titres, on constate des politiques bien différentes.
Le Monde et Le Figaro ont opté pour les archives payantes, sur une période limitée (depuis 1987 pour Le Monde, 1996 pour Le Figaro). Libération pour sa part ouvre gratuitement ses archives sur les quinze dernières années. De plus, ce quotidien met à disposition non seulement du texte, mais également des vidéos, des diaporamas et des sons.
Du côté de la presse anglophone, on ne s’étonnera guère de trouver des politiques plus ouvertes : Le Times britannique a numérisé plus de 200 ans d’archives ! On peut ainsi lire le compte-rendu de l’exécution de Marie-Antoinette, Reine de France, dans le numéro du 23 octobre 1793, ou celui de la bataille de Waterloo, dans celui du 22 juin 1815… Chaque jour, le Times propose une sélection gratuite de ses archives. L’accès à la totalité des articles s’obtient sur abonnement quotidien, mensuel ou annuel.
De l’autre côté de l’Atlantique, la politique d’ouverture est similaire. Le New York Times par exemple a numérisé l’intégralité de sa collection. Les articles publiés entre 1851 et 1922 appartiennent au domaine public et sont donc en accès libre. Les suivants sont payants. Le Washington Post a adopté une stratégie identique, en numérisant ses collections depuis 1877. Là encore, il faudra payer pour lire l’article intégral ou l’imprimer.
Le prix à payer risque de faire obstacle à une utilisation intensive des archives de presse dans un but éducatif. Il faut donc saluer l’initiative du New York Times qui propose des plans de cours complets, basés sur l’utilisation de ses articles récents et plus anciens. Tous ces articles se trouvent alors en accès libre. Les cours sont extrêmement détaillés. Les niveaux d’enseignement, les liens avec les programmes officiels, les activités à réaliser par les élèves, la durée totale du cours… sont indiqués ; du matériel complémentaire est proposé, notamment des quiz, des trames de débats ou de remue-méninges. La plupart des cours ainsi mis à disposition sont prévus pour les niveaux 6 à 12 (tout le cycle secondaire), mais certains sujets bénéficient également d’adaptations pour les élèves plus jeunes.
Une nouvelle leçon est proposée chaque jour, et toutes les anciennes leçons sont accessibles, avec les articles de presse correspondants. Cette initiative permet de valoriser une petite partie de la masse considérable d’articles publiée dans le New York Times, sur des sujets extrêmement variés. On trouve par exemple un cours sur la manière dont les faits historiques, économiques et culturels façonnent les générations (The Shape of Things to Come ?) un autre sur la manière d’organiser son espace de travail (Keep it Clean), ou encore un autre sur les raisons poussant certains jeunes au suicide (Many Reasons Why). Cette variété de thèmes reflète bien sûr la grande diversité des contenus du quotidien.
Les cours proposés par le New York Times sont destinés aux enseignants et aux étudiants américains, qui suivent leur cursus scolaire en anglais ; néanmoins, ils seront utiles, éventuellement après une légère adaptation, aux professeurs d’anglais langue seconde ou étrangère, qui trouveront là d’excellents supports de cours et des scénarios pédagogiques très bien construits. Bien entendu, il faudra admettre de ne travailler qu’à partie d’articles de presse made in USA... Pour ce qui est de la presse en français, il faut mentionner l’initiative de Cyberpresse écoles, au Québec, qui donne accès gratuitement aux archives de 8 journaux de la Belle Province. Ce sont toutefois les établissements scolaires qui s’abonnent, et non les individus.
On ne connaît pas encore d’initiative similaire en France. Confrontés à une baisse rapide de leur lectorat, les journaux français auraient pourtant intérêt à se rapprocher des jeunes et du monde éducatif. Peut-être ce sujet devrait-il être mis à l’ordre du jour de la prochaine édition de la Semaine de la presse et des médias dans l’école ?
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