Si nous devions demander à quelqu’un de nous décrire une ambition, il citerait probablement «obtenir un meilleur poste», «avoir plus de responsabilités» ou «gagner un salaire plus élevé». Ces objectifs sont certes parfois ambitieux mais comment se fait-il que presque personne ne réponde « être heureux »? En effet, le bonheur au travail ne semble pas faire partie de plans professionnels. Au mieux, cela sera perçu comme un bonus. Pourtant, un employé ou un cadre satisfait est normalement plus performant...
À la recherche du bonheur
Toutefois, cela est en train de changer. Avec la venue de plus jeunes générations, se sentir bien dans son milieu de travail n’est plus vu comme un luxe mais une nécessité. D’ailleurs, une recherche faite par le Harvard Business Review montrait qu’entre le temps et l’argent, les répondants préféraient avoir un emploi donnant plus de moments pour soi qu’un gros salaire. De son côté, en 2018, Cadremploi menait une vaste enquête auprès des cadres et près de 6 sur 10 songeaient à quitter leur poste et cela montait même à 74 % chez ceux de 18 à 34 ans.
Cette étude n'était pas désintéressée, pilotée par un site qui cherche à placer des cadres. Toutefois, le but premier était aussi de rappeler qu’il leur est possible de démissionner d’un milieu de travail et de trouver mieux. Et d’ailleurs, particulièrement chez les plus jeunes, la démission n’est plus vue comme catastrophique mais un geste d’émancipation. Pour une entreprise, cela ne s'avère pas un mal puisqu’un cadre malheureux n’apporte pas de grande valeur ajoutée.
D’accord, mais qu’est-ce qui est un facteur de satisfaction auprès des cadres? Selon l’étude Cadremploi, cela se reposerait sur l’ambiance au sein de l’équipe, l’intérêt des objectifs, etc. Beaucoup de critères se résument véritablement au bien-être dans la compagnie et avec les subalternes et les collègues.
L'obligation d'être heureux
Le danger de ce diktat du bonheur est de se culpabiliser de ne pas être heureux eou de ne pas démissionner. D’ailleurs, on le voit souvent sur des sites comme celui-ci qui liste de nombreux trucs pour être heureux et une grande partie repose sur des décisions personnelles. Certes, il est bien de prendre en main son bonheur mais à trop vouloir culpabiliser les employés et cadres, cela pourrait s’avérer contre-productif.
Il faut davantage encourager les entreprises à mettre en place un milieu permettant de développer de bons liens interpersonnels, un endroit où les rétroactions sont fréquentes et où la charge de travail se montre raisonnable et les tâches stimulantes. Et non, simplement gamifier les besognes, ce qui ne mène pas nécessairement au bonheur. Néanmoins, une intégration pertinente de la gamification peut être un atout parmi d'autres.
Illustration : rawpixel de Pixabay
Références
Bouchard, Louise. « Plus De Temps Et Moins D’argent Pour être Heureux. » Journal Métro. Dernière mise à jour : 9 avril 2019.
https://journalmetro.com/plus/carrieres/2305808/plus-de-temps-et-moins-dargent-pour-etre-heureux/.
Heathfield, Susan M. "10 Ways That You, Too, Can Be Happy at Work." The Balance Careers. Dernière mise à jour : 21 janvier 2019.
https://www.thebalancecareers.com/top-ways-to-be-happy-at-work-1919219.
Périnel, Quentin. « Pour être Heureux, L’ambition Passe Parfois Par La Démission. » FIGARO. Dernière mise à jour : 3 octobre 2018.
http://www.lefigaro.fr/decideurs/emploi/2018/09/26/33009-20180926ARTFIG00010-cadres-malheureux-ou-peu-epanouis-ne-restez-pas-attentistes.php.
« Être Heureux Peut-il être Une Ambition Professionnelle ? » Medium. Dernière mise à jour : 7 novembre 2018.
https://medium.com/@dlbrgn/%C3%AAtre-heureux-peut-il-%C3%AAtre-une-ambition-professionnelle-f12d35127f41.
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