Faites endosser le costume de la réussite à vos étudiants

Connaissez-vous le point commun entre Martina Hingis et les sœurs Williams ? Elles sont toutes joueuses de tennis ? Exact mais leur point commun est plutôt le comment elles le sont devenues. Quand une prophétie devient réalité. Voyons cela.

Les sœurs Williams

Les célèbres sœurs Williams, Venus et Serena Williams, ont toutes deux été préparées dès leur plus jeune âge à devenir les meilleures athlètes que le monde du tennis ait jamais vues. Après avoir été étonné par l'argent que les stars du tennis amassent, Venus Williams et le père de Serena Williams, Richard Williams, ont appris le tennis en regardant des vidéos instructives.

Avec l'aide de leur père, Richard Williams, elles se sont entraînées sans relâche sur des courts de tennis mal éclairés dans leur ville natale de Compton, en Californie. Pour réaliser son rêve d'élever deux des plus talentueuses stars du tennis, les jeunes sœurs Williams ont passé des heures, jour après jour, à pratiquer le jeu sur les courts de tennis dans la ville de Compton, en Californie, infestée de gangs. [1] [2]

Martina Hingis

Hingis a été prénommée Martina en l'honneur de la légendaire joueuse de tennis Martina Navratilova. Dès son plus jeune âge, la petite Martina a été initiée au sport par sa mère, Melanie Molitor, ancienne joueuse de tennis de renom en Tchécoslovaquie, et son père, Karol Hingis, un entraîneur de tennis. Les plus jeunes Hingis pouvaient skier et jouer au tennis à trois ans, et elle a commencé à participer à des tournois de tennis à cinq ans.

Après le divorce de ses parents, elle a déménagé avec sa mère à Trübbach, en Suisse, à sept ans. Molitor a ensuite commencé à entraîner sa fille au tennis de manière intensive, et Hingis s'est rapidement améliorée. À l'âge de 12 ans, elle est devenue la plus jeune titulaire de titres juniors en tournois du Grand Chelem lorsqu'elle a remporté les Internationaux de France juniors en 1993. En 1994, Hingis remporte à nouveau la victoire en France, puis devient la plus jeune championne junior de Wimbledon quelques semaines plus tard. Elle est devenue la plus jeune joueuse à remporter un match lors d'un tournoi du Grand Chelem lorsqu'elle a accédé au deuxième tour des Internationaux d'Australie 1995. [3]

Le point commun

On remarque deux contextes socio-démographiques et familiaux très différents. Pourtant, les trois sont devenues des championnes de tennis hors norme. Le point commun : le projet qu’avaient pour elles leurs parents respectifs.

L'effet Pygmalion, prophétie auto-réalisatrice

L'effet Pygmalion est connu comme l'influence qu'une personne peut exercer sur une autre, selon l'image qu'elle se fait d'elle-même. Leurs croyances peuvent influencer la performance de l'autre; de cette façon ils chercheront à réaliser leurs attentes et à devenir réalité avec des comportements qui ont tendance à les confirmer. Cet effet est aussi connu sous le nom de "prophétie auto-réalisatrice.

L'origine de l'effet Pygmalion remonte à la mythologie grecque lorsqu'un roi de Chypre trouvait très difficile de tomber amoureux d'une femme, car aucune ne lui semblait parfaite. Le sculpteur Pygmalion décida de faire une sculpture en ivoire qu'il allait appeler Galatée. L'amour que ce roi professait pour sa perfection était tel qu'il demanda à Vénus de faire d'elle une vraie femme. Avec ce mythe, il est reflété qu'il voulait tellement croire que la sculpture était vivante qu'il a finalement réussi à la faire ainsi. [4]

Pourquoi l’enseignant doit croire en ses apprenants

Si nous faisons le point sur les personnes qui ont fait partie de notre vie et sur la façon dont leurs croyances sur qui ou comment nous sommes nous ont affectés, et même leur perception de nos capacités, nous réaliserons que l'effet Pygmalion peut avoir des répercussions positives ou négatives sur notre évolution.

Se sentir apprécié augmente les chances de succès

• D’une part, si quelqu'un nous apprécie, nous encourage ou croit que nous sommes capables d'atteindre certains objectifs, il contribuera à la création de ce que l'on appelle des croyances habilitantes, c'est-à-dire des croyances positives à notre sujet qui nous permettent d'atteindre nos objectifs et d'améliorer notre rendement.
   
• D'autre part, si, au contraire, une personne n'est pas capable de percevoir de bonnes capacités en nous ou ne fait tout simplement pas confiance en nos capacités à réaliser ce que nous voulons, cela contribuera négativement à notre estime de soi et bien sûr à notre capacité à réaliser ce que nous voulons, générant ainsi des croyances qui auront un caractère limitant.

Cet effet a été observé en classe, en référence à l'influence que les enseignants exercent sur leurs élèves. Leur performance, et par conséquent leur réussite, est souvent conditionnée par les attentes que chaque enseignant place dans son élève. C'est pour cette raison que les enseignants devraient être particulièrement conscients de l'influence générée. Il en va de même des attentes que les parents ont envers leurs enfants.

Petite histoire

Après avoir décidé de changer d’orientation de de m’engager dans une carrière d’enseignant, une formalité était à accomplir, obtenir le titre pédagogique. En route pour une inscription afin de devenir «Agrégé de l’enseignement secondaire supérieur», la dénomination du diplôme en Belgique.

Les cours se passent et arrive la période des stages. Deux stages sont à réalisés, le premier dans l’enseignement technique ou professionnel, le second dans l’enseignement général. Le premier se passe bien auprès d’un public de futures coiffeuses. Le second se déroule nettement moins bien. J’ai une conversation avec l’enseignant titulaire. Lors de celle-ci, je n’en ai pas cru mes oreilles, il me dit que ses élèves sont de « petites cylindrées ».

Moi qui rêvait (utopie du nouveau professeur ?) de leur faire passer des choses de mes expériences professionnelles, je me retrouvait confronté à un public disant systématiquement ne rien comprendre. Évidemment, la première chose que j’ai faite a été de me remettre en question. Mais si un stage dans une classe professionnelle marche bien, comment cela se fait-il qu’à un niveau plus élevé, cela ne soit pas le cas.

Avec le recul et les années d’expérience, le diagnostic initial a été le bon : ces élèves ne croyaient pas en eux car l’enseignant de leur option principale et avec qui ils avaient cours depuis 3 ans les considéraient comme des « petites cylindrées ».

Faire endosser le costume de la réussite

Pour revenir sur le titre qui a été choisi pour ce textes. Le costume est virtuel, c’est notre regard et nos perceptions. Si un élève a un niveau plus faible, comment voulez-vous qu’il s’améliore si vous n’y croyez pas vous-même ? Sans le montrer ostensiblement, ces choses-là se ressentent. Il faut travailler sur soi afin d’adopter une attitude positive avec les apprenants, avec tous les apprenants.

Une influence à assumer positivement

Que vous soyez formateur enseignant, parent et même supérieur hiérarchique dans une entreprise, il est important d'être des générateurs de croyances positives envers nos apprenants ou la personne sur qui nous avons autorité et d'être conscient du rôle influent que nous jouons dans leur avenir.
 

Sources

[1] https://www.notablebiographies.com/news/Sh-Z/Williams-Serena.html

[2] https://www.britannica.com/biography/Serena-Williams

[3] https://www.britannica.com/biography/Martina-Hingis

[4] https://www.psychologie-sociale.com/index.php/fr/theories/categorisation/3-l-effet-pygmalion-a-l-ecole

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