Le monde moderne, où domine la technologie numérique, est un hybride entre réalité naturelle et réalité virtuelle. Cette affirmation pour le moins dérangeante constitue la trame de fond de la thèse de 574 pages que Josiane Ouellet, doctorante en littérature et arts de la scène et de l’écran, a soutenue il y a quelques semaines.
Selon l’étudiante, nous sommes de plus en plus en contact avec des réalités que nous n’expérimentons pas directement. «Nous communiquons, travaillons, jouons, socialisons avec des personnes que nous n’avons parfois jamais rencontrées face à face, explique-t-elle. Nous avons connaissance de toutes sortes d’événements dont nous n’avons pas été témoins. Or la violence faite à une femme en Afghanistan peut nous empêcher de dormir.» Du courriel aux modèles 3D de bâtiments disparus, nous vivons de plus en plus dans un monde d’images qui ne sont ni réalités, ni images au sens classique du terme. «Ces images, dit-elle, ont acquis une profondeur.»
La thèse de Josiane Ouellet s’intitule «Spectre des intramondes à l’ère du numérique». Elle se situe au carrefour de la sociologie et de la philosophie, de l’art cinématographique et de la création littéraire. Elle analyse six films de science-fiction qui exploitent à fond la notion de réalité virtuelle. Il y a notamment la trilogie La matrice, de Andy et Larry Wachowski, parue entre 1999 et 2003, eteXistenZ, de David Cronenberg, sorti en 1999. Il y a aussi Vanilla Sky, de Cameron Crowe, qui remonte à 2001.
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