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Publié le 05 mai 2019 Mis à jour le 05 mai 2019
Cette série d'interviews présente des personnalités selon le même angle de vue sur le thème de l’université.
Denis, c’est un homme extraordinaire. Il est passionant, rapide, efficace, bienveillant et toujours prêt à rendre service à ses amis. C’est aussi un des rédacteurs de Thot Cursus et c’est lui qui m’a ouvert la porte pour y écrire des articles. On a fait pas mal de choses super ensemble, dont celle de créer le #CercleAPE avec lui et Jocelyne Turpin. Quand je lui ai demandé de répondre à mes questions sur le sujet de sa thèse, il a répondu présent et m’a envoyé ses réponses dans l’heure suivante que je partage avec vous.
Avant la fonction de directeur de l’ingénierie et des dispositifs de formation du CNFPT, mon parcours est assez simple. Maîtrise de gestion, master en ressources humaines, puis un service militaire où je me suis occupé du reclassement de militaires et un premier job en tant que responsable d’une cellule emploi pour une usine qui fermait. Après un emploi dans un organisme de formation où je m’occupais de « passage cadre ». Il s’agissait de dispositif de formation pour aider des hommes et femmes de l’industrie à prendre des responsabilités en transformant leur identité professionnelle.
C’est à partir de là que j’ai fait un master recherche puis une thèse en sciences de l’éducation sur la « fabrique des managers » pour mieux comprendre ce que je vivais.
"Ma thèse se nomme « La fabrique des managers : identité et rapport aux savoirs » elle cherchait à comprendre la fabrication des identités qui président aux managers qui nous dirigent".
Même si j’avais deux masters, je n’avais pas le sentiment d’avoir fait des études particulièrement brillantes, mais recevoir la plus haute mention à l’unanimité avec les félicitations du jury m’a donné plus de confiance dans mon potentiel. Dans la lancée je n’ai cessé d’écrire et j’ai produit 18 livres relatifs à la formation au management à un rythme de 1 à 2 par an.
Je remercie mon jury pour cet élan qu’il m’a donné. Je peux aussi remercier la pratique d’accompagnement à distance de mon directeur de thèse dont j’ai tiré également un article pour Thot Cursus « Ma thèse en 256 courriels » pour expliquer ce qui m’avait vraiment aidé.
La thèse m’a donné une rigueur et un rythme de travail et a aiguisé ma curiosité, l’envie et le besoin de rester en veille sur ce qui se produit dans mon champ professionnel.
Je continuerais sur le même sujet de développement des dirigeants mais j’intégrerais en plus une conscience écologique et sociale plus forte dans mes questions. Car les nouveaux leaders doivent avoir une conscience plus claire de ces enjeux pour l’intérêt des communautés.
Il faut suivre sa névrose, car questionner pendant plusieurs années un même objet nécessite de la pugnacité. La thèse a probablement des vertus thérapeutiques pour de nombreux thésards. Alors autant choisir un sujet qui va durer et motiver.
La thèse a été pour moi une expérience de transformation personnelle en profondeur, car vous êtes constamment en recherche d’un détail qui peut changer le sens de l’ensemble des réflexions, vous êtes obligé de regarder à l’intérieur de vous si en tant qu’instrument d’observation une rationalité satisfaisante se construit en même temps que votre objet.
Des thèses plus collectives ou écrites en intelligence collective, des thèses mieux suivies à distance, des thèses participatives avec des interactions plus fortes avec l’objet de travail sont probablement ce à quoi on assistera demain.
Source image : Droits réservés Denis Cristol
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