Chez le béluga, la connaissance des routes migratoires serait transmise aux jeunes par leur mère et par d'autres membres de leur parenté. Cette transmission culturelle pourrait expliquer pourquoi l'espèce peine à recoloniser des habitats d'où elle a été balayée, avance une équipe de biologistes dans un récent numéro de la revue Proceedings of the Royal Society B.
Gabriel Colbeck, Pierre Duchesne et Julie Turgeon, du Département de biologie de l'Université Laval, et leurs collègues de Pêches et Océans Canada, Lianne Postma, Véronique Lesage et Mike Hammill, arrivent à cette conclusion après avoir étudié la génétique des trois troupeaux de bélugas qui fréquentent la région de la baie d'Hudson. Ces trois groupes ont des aires de reproduction et d'hivernage communes dans les parages du détroit d'Hudson, de la baie d'Ungava et de la côte du Labrador. Ce chevauchement de leurs aires vitales assurerait un échange de gènes entre les trois populations. Au printemps, les bélugas retournent à leurs aires d'estivage respectives en empruntant des routes migratoires distinctes.
Les chercheurs ont analysé des échantillons d'ADN provenant de 1524 bélugas des trois populations récoltées par des chasseurs inuits à différents moments de l'année. Leurs analyses révèlent que les mères et leurs descendants s'attroupent tout au long du cycle annuel. «C'est quelque chose qui était prévisible pour les mères qui allaitent leurs petits, mais cette association se poursuit même après le sevrage, qui a lieu vers l'âge de deux ans», souligne Julie Turgeon.
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Crédit photo : Jofre Ferrer via photopin cc
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