Les invisibles du codéveloppement professionnel
Il y a de nombreux invisibles dans le codéveloppement professionnel à y regarder de prés c'est là que se nichent les évolutions positives qui en feront le futur
Publié le 09 mai 2005 Mis à jour le 09 mai 2005
L’ Agence Internationale de la Francophonie avait quelque chose de passionnant. Du moins dans le domaine de la formation à distance. Il avait simplement fallu, par exemple, au sommet des Chefs d’Etat francophones de 1989, déclencher le processus de l’enseignement de base et l’enseignement du français pour voir appliquées en Afrique noire les expériences effectuées en Amérique du Sud et du Nord.
On ne pleurera plus sur le sort du Ciffad ni sur la disparition soudaine de la direction de la formation à distance à l’Agence. Ce que nous regretterons forcément, c’est ce départ progressif et inexorable de ceux qui avaient passionnément conduit les expériences de formation à distance en Afrique.
Voici quelques années, on annonçait que Norman Ryan avait définitivement tiré la révérence après toute une vie consacrée à l’implantation des structures de fàd dans la francophonie des suds. A Yaoundé, où j’ai fait sa connaissance en 1991, il avait réussi, en une semaine de séminaire, à motiver plus d’une trentaine de personnels éducatifs pour s’inscrire à la formation à distance (maintenant Fadim), puis avec Jean Pierre Belland et Jean Valérien, à initier pour le Sénégal, le Mali et la Guinée-Conakry, les mémorables Ecoles Francophones d’Eté qui se sont ensuite généralisées dans 20 pays.
Norman Ryan et Jean Valérien doivent maintenant, là-haut, se souvenir de ces formations offertes à l’Ecole Internationale de Bordeaux de 1992 à 1998, à des centaines d’Africains devenus des experts en formation à distance dans de nombreuses disciplines, en alphabétisation et en radios éducatives.
Jean Valérien, ce "papa" toujours jeune, qui a conduit de très nombreux projets au bénéfice de l’Afrique se désolait, la dernière fois que nous nous sommes parlé, que la motivation manque à l’Afrique. Mais que faut-il donc faire ? A la fin de mes jours, outre le Résafad , maintenant connu sous le célèbre portail Edusud , j’aimerai voir l’Afrique entretenir ses propres formations ouvertes et à distance.
Cet ancien professeur de sciences naturelles a marqué de son empreinte la feinte puisque ses amis reconnaissent que ce " réalisateur de films à l’ENS de Saint Cloud", participa à l’encadrement pédagogique des établissements audiovisuels du début des années soixante dix, puis il fut directeur de la télévision scolaire à son apogée. Il éclaire également par son témoignage les débuts de l’informatique dans le système scolaire des années quatre-vingt, le lancement du plan Informatique Pour Tous. Depuis plus de vingt ans, J. Valérien participe à la conception de dispositifs (ce fut la télévision scolaire, puis les satellites éducatifs, aujourd’hui l’Internet) d’aide à l’enseignement et particulièrement à l’enseignement à distance, dans les pays en voie de développement.
Sa production littéraire dans ce domaine est florissante. Seul ou avec Brunswick, Guidon et Wallet, il a écrit, entre autres, pour l’Afrique :
Pays francophones d’Afrique subsaharienne : enseignement à distance, l’état de l’art,
il dénonce des partenariats extérieurs hétérogènes et trop rarement pérennisés, des formations parfois peu adaptées et pas assez motivantes, des coûts élevés, l’insuffisance d’expertise nationale.La gestion administrative et pédagogique des écoles
Les classes multigrades : une contribution au développement de la scolarisation en milieu rural africain
L’Apprentissage libre est un des concepts qu’il a développés. Les classes multigrades auraient dû voir le jour dans ses Afriques plurielles où il connaissait toujours quelqu’un de haut placé ou non. Tu vas au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin ? Va voir untel de ma part !
Je ne prends pas de café. Il vieillit longtemps. Aimait-il à dire lors des pauses des sessions de travail qu’il animait. Toujours au summum de la réflexion, il avait des idées pour ouvrir grandement l’Afrique à l’école ouverte. Il vient d’achever, en même temps que sa vie, un vaste travail sur les utilisations des Tic en Afrique.
Il y a Régine Thomas. Qui a pris sa retraite et qui a vulgarisé pas ses action au MAE l’action de la coopération française pour le développemnt de la formation à distance. Le flambeau est donc lancé de ces pères de la fàd en Afrique francophone pour d’autres mains qui attendent d’être tendues. C’est la responsabilité qui manque pour prendre la relève.
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