Deux études récentes montrent que la France perd du terrain en matière de formation professionnelle continue des salariés. Et ce, que la formation s’effectue en présence ou à distance.
Une réduction de l’effort de formation sur 5 ans
La première étude (pdf) a été publiée par la DARES (Ministère du Travail et de l’Emploi) et porte sur la période 2000-2005. Elle montre que les grandes entreprises ont réduit leur effort de formation pendant cette période, puisqu’elles y consacrent 2,84 % de leur masse salariale en 2005, contre 3,16 % en 2000. Elles restent toutefois bien au-dessus du seuil minimal fixé par la loi à 1,6 % de la masse salariale.
Plus inquiétant, ces grandes entreprises ont tendance à réduire leur effort de formation lorsque leurs résultats économiques sont mauvais. Ce qui laisse penser qu’elles ne considèrent pas la formation comme un outil d’accroissement des performances.
Une bonne nouvelle tout de même : les secteurs professionnels qui étaient traditionnellement les moins consommateurs de formation (hôtellerie-restauration, services aux personnes) ont accru leur effort sur cette période.
Malgré tout, 39 % des salariés se disent gênés dans leur performance professionnelles par un déficit de formation. Cette opinion se retrouve d’avantage chez les salariés les moins qualifiés. Il est donc temps de concentrer l’effort de formation sur ceux qui en ont le plus besoin.
Et le e-learning ?
L’étude de la DARES précise que la baisse de l’effort de formation s’est principalement matérialisée par une réduction du temps de formation en présence alloué aux salariés. Ceci pourrait coïncider avec une augmentation de l’utilisation du e-learning, comme c’est par exemple le cas en Grande-Bretagne, pays dans lequel la « blended » formation est très largement utilisée.
Or, l’étude récemment menée par la CEGOS (organisme de formation) et le CSA (organisme de sondages) auprès de 1300 DRH et responsables de formation dans 7 pays européens montre qu’il n’en est rien. Les entreprises françaises restent en effet de modestes consommatrices de e-formation, loin derrière le Royaume-Uni ou l’Espagne. Au vu des performances atteintes par ce pays, on constate que le niveau d’accès au e-learning n’est pas lié à une prédisposition culturelle (anglo-saxonne ou latine), mais plutôt à une question de volonté et d’offre disponible.
Précisons qu’une réforme de la formation professionnelle est en cours en France, qui devrait aboutir à de nouveaux dispositifs à la fin de l’année 2008. Souhaitons qu’ils permettent aux Français de redevenir des champions du développement des compétences, et que le recours au e-learning y soit largement encouragé.
Depuis 2000, les entreprises investissent moins dans la formation
La France à la traîne sur l’e-learning
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