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Publié le 04 novembre 2018 Mis à jour le 04 novembre 2018

Le miracle de l'art

Réunir l'objet et le sujet pour co-créer notre avenir

Image Pixabay

Au départ est un enfant qui ne sait pas tenir son crayon et qui développe des ressources ou à qui l’on montre comment s’exprimer avec les doigts, avec le pinceau… et, cela peut donner un résultat que l’on va classer dans la catégorie de l’art brut.

L’école traditionnelle et les artistes

Des artistes ont envié les enfants pour leur capacité à créer sans modèle comme en voici les exemples de Macke et Picasso.

« Les enfants qui créent directement à partir du mystère de leurs sentiments, ne sont-ils pas plus créateurs que l'imitateur des formes grecques ? »

August Macke, Almanach du Blaue Reiter, 1912

« Quand j'avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m'a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme eux. »

Pablo Picasso, 1945

Difficle à comprendre pour quelqu’un qui n’est pas artiste : pourquoi préférer l’art brut à l'art de Raphaël ? Chacun des deux a sa place dans l’histoire et aussi sa place dans l’histoire des artistes eux-mêmes.

Imaginez un enfant qui naît avec beaucoup de dons. Dessin, peinture, sculpture, il arrive à l’école et on va lui demander d’entrer dans un processus de modèle. Il a deux solutions. Soit il accepte sa différence : il va explorer l’art du modèle humain, reproductions d’oeuvre pour faire plaisir à l’autre, à son professeur, à ses camarades. Et, en même temps, il accepte de se distinguer, d'être différent des autres. Soit, il va vouloir entrer dans le moule, être inclusif. Et là, où il dessinait des personnages avec des doigts et des orteils, il va se mettre à dessiner des personnages avec un cercle et des bâtons comme ses autres camarades.

Dans le premier cas, il va s'évertuer à devenir un artisan d'un art qu'il devra plus tard désapprendre pour devenir un artiste.  Dans le deuxième cas, il abandonnera l’art peut-être pour toujours. Les deux situations ne sont jamais définitives, mais elles sont chacunes des obstacles à devenir de véritables artistes.

Qu’est-ce que l’art brut ?

“Les œuvres d’art brut sont réalisées par des créateurs autodidactes, des marginaux retranchés dans une position d’esprit rebelle ou imperméables aux normes et valeurs collectives, qui créent sans se préoccuper ni de la critique du public ni du regard d’autrui.

Sans besoin de reconnaissance ni d’approbation, ils conçoivent un univers à leur propre usage. Leurs travaux, réalisés à l’aide de moyens et de matériaux généralement inédits, sont indemnes d’influences issues de la tradition artistique et mettent en application des modes de figuration singuliers”.

Source : https://www.artbrut.ch/fr_CH/art-brut/qu-est-ce-que-l-art-brut

Pour l’enfant c’est le geste naturel, l’instinct, le hasard, la sensibilité. Pour l’adulte, c’est le détachement des normes, du regard des autres. Dans les deux cas, c’est unique, cela tient du moment présent. C’est le dernier art à être entré au Panthéon, si on reste en dehors des nouvelles technologies et des sciences. Il est hors normes, et souvent en dehors des références classiques du beau. Il perturbe, car il est hors cadre. Il prend sa source au milieu du XIXème siècle avec pour l’origine la reconnaissance de la valeur de l’art “chez les fous” suite à l’étude de Marcel Réja (médecin, poète symboliste et historien de l’art asilaire).

“...en 1907, pour ordonner les créations des malades selon trois degrés de la fonction expressive : au plus bas, celle qui porte l’empreinte d’une désagrégation mentale, puis l’art décoratif qui privilégie la forme sur le contenu, et enfin « l’art proprement dit »”.

Source : Marc Décimo, Des fous et des hommes : avant l’art brut…
par Giordana Charuty - 2018 - https://journals.openedition.org

L’art brut, c’est l’art de la grâce naturelle, qui est donnée à une oeuvre de communiquer avec l’âme des êtres humains, qui entre en interaction avec elle. C’est l’émotion pure qui n’a ni repère esthétique classique, ni logique artistique reconnue.

En quoi l’art brut est-il fondamental pour reconnaître l’art et le beau ?

L’art est un concept difficile à évaluer. C’est pourquoi, on le classe selon la méthodologie des canons d’une époque par rapport à une autre. Prenons comme modèle les canons de la beauté. La modélisation de la beauté est plus facile à comprendre. Qu’est-ce qu’il fait qu’une dame est belle en 1550  et ne l’est plus en 1930 par exemple.

La dame du XVIème siècle est ronde avec une poitrine visible et celle de 1930 est plate comme un garçon. Nous sommes là face à des dames très belles dont la beauté est à relativiser selon les critères de l’époque. Au XIXème siècle, beaucoup de peintres vivaient de leur arts et exposaient leurs toiles dans des galeries publiques. Certains avaient beaucoup de succès, car ils entraient dans les canons de la beauté de l’époque.

Certains n’étaient pas doués et d’autres étaient hors cadre, comme pour notre art brut. Un siècle plus tard, ce ne sont pas les peintres renommés d’alors dont se souvient l’histoire de l’art ou en tout cas très peu. L’histoire, dans presque tous les cas, se souvient de ces innovateurs qui sont sortis les cadres, qui ne sont pas entrés dans les canons.

Il y a la beauté réelle dont l’art brut peut être un médium et l’idéal de beauté qui correspond au canons d’une époque.

La beauté et les Neurosciences

“Cet unisson, ce «moment où le cerveau détecte une certaine harmonie entre le monde extérieur et notre représentation intérieure de nous-mêmes» nous donne l’impression que la beauté «nous touche du dedans»”.

Source : Pourquoi mon cerveau est-il si affamé de beauté ?
par Nic Ulmi : https://www.letemps.ch

C’est le phénomène transcendantal de l’art qui est question. Est-ce que la beauté est de l’art ? Est-ce que les représentations des canons de la beauté sont de l’art ?

“En se demandant quelles régions du cerveau s’activent lorsque nous faisons l’expérience de la beauté, une équipe interdisciplinaire de l’Université de New York (le neuroscientifique Edward A. Vessel, la professeure en lettres G. Gabrielle Starr et la spécialiste de la perception Nava Rubin) a fait au début des années 2010 une curieuse découverte.

Lorsque les sujets de leurs expériences, enfermés dans un scanner IRMf et confrontés à des images, font état d’un ravissement esthétique maximal, l’appareil révèle une activation des zones cérébrales qui forment le «réseau du mode par défaut»”

CF : Pourquoi mon cerveau est-il si affamé de beauté ?

Donc, lorsqu’il perçoit quelque chose de beau le cerveau est inactif. Le beau est donc une absence de perturbation ou d’interaction avec le cerveau. Si on exagère le concept. Une personne belle par exemple est une personne inintéressante pour le cerveau. Ainsi les canons de beauté correspondant à la perfection d’une époque sont à associer avec une mer cognitive complètement calme ou à un électro encéphalogramme plat du cerveau.

Mais, est-ce que la beauté est de l’art ? Est-ce que l’art est la beauté ? Qu’en disent les philosophes ?

“ « la beauté pour laquelle une idée [ou un idéal] doit être recherchée ne saurait aucunement être une beauté vague, mais ne peut être qu’une beauté fixée par un concept de finalité objective, et que par conséquent il ne peut pas appartenir à l’objet d’un jugement de goût entièrement pur, mais à celui d’un jugement de goût intellectualisé pour une part ».

En d’autres termes, l’idéal de la beauté sera un cas de beauté adhérente plutôt que de beauté libre”

Source : L’idéal de la beauté et la nécessité de la grâce - Kant et Schiller sur l’éthique et l’esthétique
par Paul Guyer http://journals.openedition.org/rgi/155

Il y a donc bien deux sortes de beautés. La beauté intellectuelle des canons d’une époque et la beauté libre, celle dite sensible.

“Dans l’expérience esthétique, le cerveau vivrait ainsi un effet miroir, face à son propre fonctionnement et face à l’identité entre celui-ci et la mécanique de l’Univers… C’est peut-être pour cette raison, conclut Semir Zeki, que nous découvrons des lois physiques de manière mentale, avant même toute exploration expérimentale”.

CF . Pourquoi mon cerveau est-il si affamé de beauté ?
par Nic Ulmi : https://www.letemps.ch

La beauté des canons est intellectuelle et n’est pas de l’art en elle-même puisqu’elle est neutre. Mais, elle est le terreau qui va permettre d’avoir un contre modèle à partir duquel l’art va pouvoir être expérimenté. C’est l’appropriation du contre négatif pour créer du positif. Voici un exemple similaire de compréhension : comment appréhender la lumière comme lumineuse si on ne connaît pas la neutralité de l’obscurité.

“C’est un état de l’être que l’on retrouve aussi dans les structures organisées comme celles de l’école. Le cadre est une nécessité pour reposer le cerveau afin de ressentir du bien-être. C’est un état de fait. L’harmonie ne vient pas de la stabilité d’un système ou d’un cadre, ne vient pas de sa réalité physique mais de son effet miroir dans notre cerveau. C’est la situation de l’habitude, de la douce journée, de la joie. C’est un état intérieur”.

Source : Du bien-être issu des cadres au stress de la surprise
par Virginie Guignard Legros - 2018 - cursus.edu/articles/38275

L’art n’est ni la neutralité, ni la stabilité, ni l’habitude, ni l’état intérieur. L’art est de la nature de la sensation, de la relation. L’art est création à partir de la beauté libre.

A quoi correspond la beauté libre ?

Kant avait bien distingué deux typologies de beauté dont celle de la beauté libre.

“- pulchritudo vaga (beauté libre). Ce type de beauté existe par lui-même, sans aucun concept de ce que doit être l'objet. Exemples : les fleurs, certains oiseaux, des coquillages, certains dessins purement décoratifs, la musique sans texte (improvisée). Seul le botaniste connaît la finalité de la fleur, mais il n'en juge pas selon le goût. Le jugement de goût pur se prononce d'après la simple forme de l'objet, sans que la liberté de l'imagination soit limitée. Ces choses plaisent librement pour elles-mêmes. La satisfaction ressentie est liée immédiatement à la représentation.

- pulchritudo adhaerens (beauté adhérente). Ce type de beauté présuppose un certain type de perfection, d'après le concept attaché à l'objet. C'est donc une beauté conditionnée. Exemples : un cheval, un édifice (église, palais, arsenal ou pavillon), un être humain(homme, femme ou enfant). Ils supposent le concept d'une fin. Un édifice a un usage, un cheval est au service de l'homme, et l'homme détermine lui-même ses fins par la raison. L'union du bien avec la beauté fait préjudice à sa pureté : la beauté est dépendante de l'union du goût et de la raison. Les règles reconnues pour ces choses ne sont pas subjectives, mais ont une validité universelle objective”.

Source : par Guilgal - d’après Emmanuel Kant - "Critique de la faculté de juger"-
https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0602121207.html

La beauté libre nous parle d’infini alors que la beauté adhérente prend place dans les limites finies. La seconde correspond à notre état intérieur et la première à notre relation avec l’extérieur, ce que nous ne contrôlons pas. C’est la surprise. C’est l’autre aussi. C’est l’observation brute, la représentation de notre écosystème sans qu’il n’y ai aucun jugement émis.

L’intuition comme moteur des deux typologies de beauté

“Le Beau, c'est l'Infini représenté d'une façon finie. L'intuition esthétique est l'intuition intellectuelle objectivée. « L'Identité en soi du point de départ, principe absolu et simple, principe d'identité, doit être aperçue ; elle ne peut être décrite ou communiquée par des concepts.

L'intuition est donc l'organe de toute philosophie. Elle n'est pas sensible, mais intellectuelle ; elle n'a pour objet ni le subjectif, ni l'objectif. Elle a pour objet l'Identité qui n'est en soi ni subjective, ni objective ; qui est interne et qui ne peut devenir objective par elle-même.

Il faut pour cela une seconde intuition : l'intuition esthétique, génératrice à la fois de la félicité du contemplateur et de l'œuvre d'art. Le miracle de l'art unit, en créant, ce que le philosophe sépare dès la première démarche de sa conscience : l'objet et le sujet. L'art est ce que le philosophe a de plus précieux, il unit dans une union éternelle et originelle ce qui est séparé dans la nature et dans l'histoire, ce qui dans la vie, dans l'action, dans la pensée, se fuit éternellement.

Appartenant en propre à l'Esprit, l'intuition esthétique unit la Nature et l'Esprit. C'est grâce à l'imagination que le Moi produit inconsciemment la nature. La différence entre le Moi pratique et le Moi produisant la Nature, est une différence de degré. La Nature dans sa totalité représente l'Infini ; l'œuvre d'art particulière reflète à elle seule l'Infini ; seulement le monde de l'art est un Tout ; c'est une oeuvre d'art absolue, une malgré sa diversité. L'art est donc la manifestation suprême de l'esprit, la source profonde de toute philosophie”.  

Source : Art, esthétique, beauté, philosophie de l’art et métaphysique par N. Balthasar - 1932 -
 https://www.persee.fr/docAsPDF/phlou_0776-555x_1932_num_34_33_2649.pdf

Si hier encore, le monde fini était bien suffisant pour tous et que quelques artistes alors sortaient du lot par siècle en nous ouvrant le champ expérimental de l’infini, la situation vient de changer radicalement.

Aujourd’hui notre monde est passé de compliqué à complexe. Le monde compliqué est le monde fini des techniciens, des artisans, c’est un monde derrière nous. Aujourd’hui le monde est devenu complexe. On a besoin des créatifs, des artistes pour le résoudre et pour le gouverner.

Vers un glissement de la complication à la complexité

“Parmi les grands mouvements qui ponctuent notre début de siècle la fuite de la complexité est sûrement un des plus traîtres. Au cours de ses dernières années il est devenu aisé de voir s’organiser cette immense fuite en avant : simplification des interactions (autant physiques que numériques), simplification des discours, simplification des idées et finalement simplification du monde. Dans ces conditions il est facile de croire que notre monde est simple à comprendre : chaque femme et homme peut se créer ses clés de compréhension sur cette perception faussée car simplifiée. Certes cela apporte un certain plaisir immédiat et temporaire au même titre que cela crée une ignorance dangereuse et durable des fonctionnements complexes de notre monde.

Car oui notre monde est complexe, c’est dans sa nature d’être complexe, et même, il se complexifie de plus en plus du fait de l’action humaine. Tout au long de son évolution sociale le genre humain a ajouté des structures et systèmes toujours plus complexes à ceux existants : complexification des inter-dépendances, complexification des techniques, complexification des rapports sociaux. Plus on ignore cette complexité croissante plus on se détache du réel car notre perception et compréhension du monde devient exponentiellement fragmentaire et inexacte”.

Source : La Complexité comme horizon du siècle par Gauthier Roussilhe - 2017
https://medium.com/scribe/la-complexit%C3%A9-comme-horizon-du-si%C3%A8cle-41951f008521

Ceux, qui resteront dans les canons de beauté de leur époque et donc dans la simplification en refusant d’embrasser la complexité, resterons autocentrés sur eux-même. Ceux qui embrasseront l’infini et sa complexité n’auront pas peur de créer de nouvelles choses tant en innovations technologiques que sociales.

La sauvegarde de l’art ou la mise en place de politiques favorisant l’art va bien au delà de la réalisation des oeuvres d’art.  Les enjeux concerne toute notre société avec à la clef la notion de co-création, essentielle au développement de nos économies et de modèles collectifs de demain.

De l’artisan à l’artiste

Si on remonte dans l’histoire,

“La séparation entre l’artiste et l’artisan n’a pas toujours existé. Initialement, on dit « artisan » tout individu qui pratique un art, que ce soit une technique ou un des beaux-arts. Le potier et le sculpteur sont sur au même niveau.

Au XVIIe, l’artisan va se séparer de l’artiste. Le travail artistique suppose des connaissances intellectuelles ou esthétiques. Il ne s’agit pas simplement d’un travail sur le matériau : il y a une dimension plus abstraite. Un peintre, un horloger ou un chimiste sont alors rangés du côté des « artistes ».

Au XIXe, l’artisan se distingue cette fois de l’ouvrier. Le simple exécutant devient un « ouvrier ». L’artisan devient celui qui pratique un art (technique), quel qu’il soit. L’artiste pratique les beaux-arts, l’artisan pratique les autres”.

Source : https://dicophilo.fr/definition/artisan/

L’artisan est celui qui maîtrise le savoir faire, l’artiste est celui qui maîtrise le savoir être sensible. Et, cette sensibilité peut avoir un support technique comme celui de l’artisan ou pas. C’est ce qui va différencier l’humanitude de l’intelligence artificielle.

Après l’ouvrier, l’intelligence artificielle va remplacer les artisans et leurs savoir faire. C’est une question de temps. Mais, pour l’instant, elle est incapable d’être disruptive, d’inverser les concepts, d’imaginer le futur… car elle fonctionne sur le modèle et donc sur ces mêmes canons de la beauté qui limite la créativité.

“Aux artistes, intellectuels et créatifs, il appartient alors plus que jamais de revendiquer leur place dans l’élaboration de contre-modèles, d’images transcendantes et de pensées radicales”.

Source : "Histoires d'un futur proche" : à la Head, les artistes imaginent les mondes de demain par Ingrid Luquet-Gad - 2017 -
https://www.lesinrocks.com/2017/12/14/arts/histoires-dun-futur-proche-la-head-les-artistes-imaginent-les-mondes-de-demain-111021691/

 

L’importance de la place de l’art et de l’artiste dans la société du XXIème siècle

“...Jean-Paul Filiod étudie les modalités du « Faire ensemble » et les « Enjeux du partage du travail éducatif en milieu scolaire ». Il considère que l’approfondissement de la relation entre les artistes et les enseignants influe de façon déter­minante sur le déroulement et la fécondité des interventions.

Plus de quarante années d’expé­riences montrent l’importance de ce partenariat sur le terrain de l’action artistique. En s’appuyant sur une enquête ethnographique (observations, entretiens) portant plus particulièrement sur Enfance Art et langages, un programme de rési­dences d’artistes en écoles maternelles initié et porté par la ville de Lyon, Jean-Paul Filiod vise une compréhension des enjeux et modalités des relations entre trois catégories de professionnels coopérant à la réalisation des projets : les en­seignants, les artistes et les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem). Il montre de quelle manière le déroulement concret des expériences dans les classes entraîne des formes de collaboration innovantes, déplaçant les frontières traditionnelles entre les rôles des acteurs. M

ais ceux-ci se trouvent aussi confron­tés aux positions parfois contradictoires de leurs hiérarchies ou de leurs tutelles, entre une volonté de favoriser effectivement cette souplesse et ces déplacements et une pression pour le maintien des règles de fonctionnement du cadre scolaire”.

Source : Les artistes à l’école : fin d’une illusion ou utopie en devenir ?‪ par  Patrick Germain-Thomas  - 2017 - https://www.cairn.info/revue-quaderni-2017-1-page-5.htm

Entre cadre limité et créativité illimité, l’école est au centre de ces enjeux. De la même façon que nous sommes à cheval entre deux mondes, celui de la hiérarchie et celui de la co-création, les mutations sont toujours compliquées d’un passage de relais à l’autre. C’est passer vers l’inconnu incontournable, mais avec des outils qui ne sont plus adaptés. Ce sont deux géants qui s’affrontent. Le temps est avec le second. Le glissement est réel et palpable. Mais, nous n’avons pas encore tous les protocoles et toutes les clefs pour faire une transition efficace et en douceur.

Vers une mutation de l’humanité ?

“Mais une autre spécificité de notre cerveau est peut-être encore plus importante pour notre sensibilité artistique, souligne le neurobiologiste. A la différence des autres mammifères, l'homme ne naît pas avec un cerveau déjà tout construit. La masse de celui d'un nouveau-né est quatre à cinq fois inférieure à celle du cerveau adulte. Le développement post-natal du cerveau humain se poursuit jusqu'à la puberté, période d'une quinzaine d'années au cours de laquelle le câblage se poursuit à un rythme effréné de 10 millions de synapses créées à chaque seconde.

Ce processus, qui s'accompagne d'un élagage important des connexions devenues superflues, explique la formation, au cours de l'enfance et de l'adolescence, de « circuits culturels » propres à chaque individu, car résultant de ses interactions avec son environnement, et par le filtre desquels passeront toutes ses expériences esthétiques ultérieures.

De quoi étayer scientifiquement l'affirmation d'Oscar Wilde selon laquelle « la beauté est dans les yeux de celui qui regarde "”.

Source : Comment l'art embrase le cerveau par Yann Verdo - 2016 - https://www.lesechos.fr

La compréhension de l’art et de la beauté est une clef de notre futur. Former de jeunes têtes à ceux-ci, les aider à devenir des artistes, des acteurs de l’infini, des relations entre les savoirs et les êtres fait partie des solutions possibles pour demain.

Changer l’éducation, c’est changer l’homme de demain et le futur de l’humanité.

Source image : Pixabay stux

 


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