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Publié le 17 septembre 2018 Mis à jour le 17 septembre 2018

Imagerie satellitaire continue + Intelligence artificielle = conscience planétaire

24 / 7 / 365, jour et nuit; en tout temps elle veille.

Dans les années ’80, l’image de la terre flottant dans le vide spatial a agi comme une prise de conscience collective : voici notre planète, là où nous vivons. Mais au delà de cette prise de conscience, une véritable conscience collective à l’échelle planétaire a besoin de bien d’autres conditions pour se manifester…

Des perceptions puissantes

Des milliers de satellites d’observation sont lancés chaque année. Ces satellites accumulent des données en quantité et leurs capacités d’observation s’améliorent constamment, autant en termes de résolution (précision de l’image) que des spectres observés (des ondes radio jusqu’aux ultra-violets) ou de la télémétrie (radar, lidar) et du positionnement. À tous ces instruments s’ajoutent des pseudo-satellites, drones autonomes aux capacités adaptables spécifiquement aux besoins du moment.

Plus de perceptions augmentent d’autant la conscience. Avoir des moyens de perception est la première condition d’une conscience.

De la mémoire extensible

Les coûts d’entreposage des données deviennent marginaux et continuent de diminuer. À chaque jour des peta-octets (1015) de données satellitaires s’ajoutent on en parle maintenant de quantités de données en termes de d’exa, de zetta et de yotta (1024) bits.  La mémoire ne fait plus problème.

Si on se rappelle de l’instant passé on peut concevoir exister dans le temps. Plus la mémoire est profonde et riche, plus la conscience devient vaste. La mémoire est une seconde condition de la conscience.

Du discernement infatiguable

Les données prennent un sens quand elles sont qualifiées.  La différence entre «avoir des livres dans une bibliothèque» et «les avoir lus et être capable de retrouver leur contenu» est sensiblement du même ordre avec les zetta-octets de données accumulés et que personne ne consulte véritablement.

Le défi de les classer est résolu depuis un certain temps avec le géo-positionnement et le temps universel, mais il reste celui du discernement et de l’identification de ce qui est observé.  Un humain peut bien examiner quelques centaines d’images et y reconnaître des éléments, mais quand il s’agit de millions d’images et de données, la tâche dépasse l’entendement et les capacités de quiconque et devient insensée. Heureusement, il s'agit du terrain de prédilection de l’intelligence artificielle.

Une fois qu’un humain a enseigné a une I.A. à reconnaître des éléments, l’I.A. devient ensuite capable d’examiner des millions d’images et d’en discerner n’importe quel objet, bateau, maison, vache, rivière, camion, arbre, humain, de les indexer mais aussi, et surtout, d’identifier les anomalies : arbre malade, infestation, inondation, nouvelle construction, incendie, rassemblement, etc.

La capacité de discernement à l’échelle appropriée est une troisième condition de la conscience et elle est maintenant opérationnelle.

La conscience de qui ?

Au mieux une I.A. signalera ce qu’on lui apprendra à identifier, ce qu’on lui enseignera à trouver important, valable, désirable ou à éviter, selon certains buts, certains besoins et certains préjugés.  Elle peut devenir plus ou moins autonome, mais ultimement il s’agit d’un outil pour augmenter notre conscience de l’univers perceptible à une échelle autrement inaccessible.

En ce sens, la conscience planétaire nous est maintenant possible, c’est bien de notre conscience qu’il s’agit, de celle que l'on veut avoir ou ignorer.

Concrètement : Images + Intelligence

Plusieurs entreprises ont entrepris de commercialiser les possibilités de l’imagerie satellitaire couplée à celles de l’intelligence artificielle.  Les marchés sont alléchants : agriculture, assurances, sécurité civile, transports, environnement, défense, journalisme, urbanisme, construction, mines et autres domaines à venir, sans compter la recherche universitaire. Ce potentiel justifie les investissements importants qui y sont consacrés et les moyens dont ces entreprises disposent.

Voici les principales :

Planet

a lancé 207 satellites et dispose de 31 stations au sol. Elle continue d’en lancer régulièrement.  Elle enregistre plus de 1,5 millions d’images par jour et offre un minimum de 500 images à très haute résolution de chaque lieu sur la terre, ce qui permet de suivre l’évolution de chaque site en une séquence temporelle.

Grace à l’intelligence artificielle, cette entreprise est en voie d’identifier et d’inventorier tous les objets sur la surface de la terre et d’en exploiter les données. C’est son ambition déclarée.

North Star

dispose pour l’instant de 47 satellites multi-spectraux et infrarouge et propose le même genre de services que Planet, mais avec les possibilités de l’imagerie multi-spectrale et l’analyse prédictive.  Le monitoring continu de la planète, même la nuit, ouvre des possibilités à peine imaginables.

Airbus Intelligence       

n’offre pas autant de satellites similaires mais bénéficie d’une plus grande variété d’instruments, y compris des satellites radar, et possède aussi des images qui remontent plus loin dans le temps. Elle aussi se sert de l’I.A. pour extraire du sens des millions d’images qu’elle enregistre.

L’entreprise a mis au point un nouvel outil dont le potentiel de précision et de disponibilité ouvre d’autres marchés : les pseudo-satellites. En fait ce sont des drones légers (75 kg) volant à une altitude stratosphérique et se rechargeant à l’énergie solaire.  Le prototype Zéphyr a volé plus de 25 jours sans atterrir.  Ces pseudos-satellites peuvent être lancés sur demande et sans réelle limite de nombre.  

Les institutions gouvernementales

Disposent aussi de moyens importants et sont souvent tournées vers des impératifs de recherche, n’offrant pour l’instant que peu d’intérêt commercial, ou s’orientent vers des mandats de défense le plus souvent secrets.  Si des données utiles peuvent en être tirées, elles seront commercialisées via des entreprises privées ou des agences gouvernementales.  La plupart donnent accès à une partie de leurs données gratuitement.

Nasa Earth Observatory      (États-Unis)
Earth Data
USGS - Earth Explorer
 
NOAA CLASS      
NOAA Data access     
LandCover           

European Space Agency      (Europe)
Earth Online  
Copernicus - Sentinels Scientific Data Hub ( ESA)                  

INPE (Chine Brésil)            

Jaxa (Japon)                

Bhuvan (Inde)           

Revendeurs

Les revendeurs n’ont pas de satellites mais peuvent avoir accès aux données recueillies de différentes sources.  Leur spécialité est précisément de trouver de nouvelles façons d’utiliser les données.

Digital Globe  / MDA / Radiant    

Harris Geospatial           

Vito Eo Data
 

Pour une description plus détaillée des services voir le «Répertoire des services d'images satellite»  - Thot Cursus.


Préfixes du système international - Wikipédia


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