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Publié le 09 juillet 2018 Mis à jour le 09 juillet 2018

Les nouveaux chemins de l’exploration

La volonté d’exploration change de nature

Pour un autochtone, un explorateur n’est qu’un étranger qui ne sait pas où il est. Il repartira et, selon ce qu’il racontera, son récit attirera éventuellement d’autres gens. Des contacts s’établiront et finalement l’idée de l’exploration s’effacera devant ce qui sera devenu connu de tous. Lorsqu’il ne vient plus que des «voyageurs», le territoire est considéré comme «exploré».

Avec Google Earth et Google Map, Il ne reste plus beaucoup d’endroits géographiquement inconnus.  Les blogues de partage de récits de voyages pullulent et font découvrir les destinations les plus improbables à tout apprenti voyageur. Le sort de l’exploration géographique est scellé par les robots et drones qui peuvent explorer mieux que nous et à moindre risque.

Mais est-ce bien le cas ? À bien y regarder, l’exploration requiert deux éléments : un territoire dont on sait qu’il existe et une absence de contacts.  Quels sont les «territoires» toujours inconnus aujourd’hui ?  Pour les découvrir, examinons les moteurs de l’exploration.

Les moteurs de l’exploration

L’exploration s’appuie nécessairement sur des motivations puissantes car ce qui demeure inconnu l‘est pour des raisons habituellement difficiles à surmonter. Autrefois il s’agissait de barrières physiques et géographiques : grandes distances, froid, chaleur, altitude, chaînes de montagnes, déserts, océans, jungles, peuplades hostiles, maladies inconnues, etc.. Il fallait des investissements considérables pour les surmonter et des gens prêts à tout, même à mourir.

Recherche de puissance, de richesses ou de gloire ont été les motivations habituelles des explorateurs et de leurs commanditaires. Aujourd’hui l’exploration, devenue scientifique, demeure toujours propulsée par le commerce : géologues industriels cartographient le sous-sol, les fonds-marins et même les astéroïdes. Pour ce qui est de la gloire… on ne trouve plus vraiment d’explorateurs, tout au plus des aventuriers.

Le résultat des explorations est teinté par la motivation des explorateurs. Aveuglés par leur recherche d’or ou de gloire, les explorateurs d’antan sont pour la plupart passés à coté des richesses culturelles et sociales des contrées explorées. Ils n’en voyaient pas la valeur.  Il reste bien des territoires à explorer donc !

De nouveaux chemins, de nouvelles motivations

Les territoires à explorer sont ceux avec lesquels nous n’entretenons pas de contacts et dont nous savons qu’ils existent. Une motivation supérieure à toutes les autres est en train de faire son apparition : notre survie collective.

  • Nous avons besoin de comprendre avec affinité toutes les formes de vie et leurs relations dans notre biosphère et ce avant que celle-ci ne soit complètement altérée. Il s’agit de notre survie biologique.

  • Nous avons besoin de comprendre toutes nos cultures, nos langues et notre psyché avant de sombrer dans un état de peur policé que des timorés seraient trop heureux de nous imposer. Il s’agit de notre survie sociale et culturelle.

Les obstacles ne sont plus physiques mais subjectifs. «Les animaux, pas plus qu’une forêt ou une termitière, n’ont d’âme» est un exemple de préjugé culturel qui fait en sorte que nous n’explorons pas le territoire de la vie sur ce plan.

Autre religion, autre langue, autre couleur de peau, autres traits, autres coutumes : nous passons à coté de richesses car nous n’en percevons pas la valeur ni n’en comprenons la nécessité ou la raison d’être et entretenons des craintes irrationnelles à leur égard.

Objectif ? Nous passons à coté

Sans contacts de nature affective; nous nous cantonnons à une observation dite «objective». C’est l’autre territoire qu’il nous faut explorer et dont nous avons visiblement besoin pour se créer un futur viable.

L’exploration de ces territoires se bute à des barrières de préjugés; les franchir représente un risque social. Cela prendra bien de la persévérance et du courage pour surmonter les obstacles qui seront dressés, mais il demeure des territoires à explorer, sources de découvertes, d’étonnement et de joies. Nous pouvons tous prendre le rôle d’explorateurs.

Des explorateurs qui courent le monde non pour la gloire mais pour le bonheur de vivre.

Références

The Future of Exploration - In the age of Google Maps, what’s left to discover?
Par Kate Harris
https://thewalrus.ca/the-future-of-exploration/

Bouts du monde - https://www.revue-boutsdumonde.com/

Google Earth - https://www.google.com/intl/fr_ca/earth/

Google Map - https://www.google.ca/maps

Drones exploration - https://www.google.com/search?q=drones+exploration


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