Research Gate le réseau professionnel scientifique
Un réseau social pour les chercheurs : 25 millions de membres !
Publié le 25 juin 2018 Mis à jour le 25 juin 2018
Ce mot est relativement récent, 2007 environ, mais vous le connaissez et l’utilisez sûrement dans la vie de tous les jours… à moins bien sûr que vous ne fassiez usage de sa version anglaise, networking, peut-être davantage passe-partout et internationale, mais ô combien moins prisée des partisans de la langue française que nous sommes !
Pourtant, ce terme remonte à très loin du point de vue étymologique, en latin tardif plus exactement, où le mot «retis» renvoyait au filet (de pêche). L’image est claire : jeter un filet, c’est créer des liens, c’est essayer de ramener à soi d’autres opportunités et connaissances. Le terme utilisé au Québec est même encore plus proche sémantiquement car on y parle carrément de «maillage», là encore l’idée de filet, de rets, d’approches et de contacts est claire et précise !
«Lancer un filet» pour réseauter en langues, est une bonne idée, mais en pratique est-ce possible ? Car qui dit langues, dit aussi communication, donc comment communiquer quand des membres d’un même groupe, avec une même idéologie et un objectif commun ne sont pourtant pas capables de se comprendre ?
C’est justement la question que s’est posée un groupe de chercheurs et c’est ce qui a permis la création du projet Universal Networking Language (UNL), dont l’objectif serait de promouvoir le multilinguisme à l’intérieur des réseaux… Direction l’UNL pour un tour d’horizon de ce projet !
Le projet UNL a vu le jour en 1996 au pays du soleil levant, au Japon, au sein de l’IAS (Institute of Advance Studies) de l’Université des Nations Unies (UNU) à Tokyo. Aujourd’hui, UNL a passé la frontière nippone et, avec plus de 14 langues couvertes, il regroupe des partenaires du monde entier.
Le but de ce projet est de créer un véritable multilinguisme à l’échelle planétaire dans le domaine du réseautage de façon à ce que chacun puisse accéder automatiquement à l’intégralité des informations recueillies sur Internet, mais dans sa langue natale, sans avoir à passer par un système de traduction comme Google, par exemple.
Le langage UNL est un langage informatique permettant de coder une représentation du sens d'un énoncé. On se sert de cette représentation comme d'un pivot interlingue. Mais attention, le langage UNL n'est pas une langue. Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à consulter le site, maintenant ouvert au public,où sont présentées les spécifications de ce langage sur le site de l'IAS/UNU.
Pour que cela soit plus clair, proposons ici une mise en contexte directe. Imaginons que moi, francophone, je cherche sur Internet des informations sur «enseignement des langues en ligne» sur un moteur de recherche comme Google ou Bing. Les réponses que j’obtiendrais seront des documents rédigés en français, mais dans des domaines plus larges : «l’enseignement des langues», « l’enseignement en ligne», «l’enseignement des langues en France», «l’enseignement en ligne dans le monde» … bref, une multitude de références, mais pas forcément très pertinentes.
À la concrétisation finale d’UNL, une fois que le projet sera 100% viable et fiable, le scénario change. Si la requête demeure la même (ma recherche sur l’enseignement des langues en ligne), les résultats diffèrent :
La concrétisation d’un tel projet suppose un temps de préparation tout aussi important. Aujourd’hui, l’UNL Society s’occupe de plus de 15 langues qui sont développées dans divers laboratoires universitaires et des entreprises de par le monde.
Ce processus de développement repose sur 2 stratégies :
Naturellement, le premier processus, celui de la déconversion demeure bien plus simple au vu des travaux actuels effectués sur les 15 langues en présence. Le projet se poursuit donc.
Le projet Universal Networking language semble porteur de beaucoup d’espoir dans notre société d’information en pleine expansion. Idéalement, la présence de plusieurs centres éparpillés dans le monde permettrait la prise en charge du développement et de la maintenance des outils contribuant au traitement d'une langue au sein du système UNL. Chacun de ces centres fournira un service de déconversion et d'enconversion gratuit à l'ensemble des internautes.
En France, le groupe d'étude pour la traduction automatique et le traitement automatisé des langues et de la parole (GETALP), du laboratoire de Grenoble est chargé de développer le projet UNL.
La boucle serait alors bouclée, chacun pourrait lire automatiquement ses informations dans sa propre langue et le système de réseautage ne connaîtra alors plus de barrière de la langue… Affaire à suivre !
Illustrations : Logo UNL - Logo GETALP
Sources
http://www-clips.imag.fr/projets/unl/
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