Réalisée auprès de 9 000 enseignants, cette enquête de la CSQ (Centrale des syndicats du Québec) démontre à quel point les exigences du numérique ont des effets sur les tâches et le temps qui peut y être alloué.
Les répondants sont issus de toutes les catégories d'emploi de l'éducation : personnel enseignant, personnel de soutien académique et professionnel, tant du réseau scolaire, de l'enseignement supérieur que du réseau privé (scolaire et collégial).
La réalité technologique des enseignants
Il en ressort assez objectivement que les enseignants sont favorables au numérique, qu’ils s’en servent quotidennement, qu’ils en voient les effets positifs, autant sur les rapports entre les professeurs qu’avec les élèves, mais aussi qu’ils n’en exploitent qu’une partie du potentiel et le plus souvent sans soutien et sans formation digne de ce nom. Les tâches se complexifient et s’ajoutent au temps dévolu aux tâches traditionnelles.
«Le manque de temps pour l’appropriation et la maîtrise des différents outils numériques est l’obstacle principal à leur utilisation.»
« Il faut une reconnaissance du temps supplémentaire qu’exige l’intégration des outils numériques. »
Bien sur on rencontre des problèmes purement techniques mais l’essentiel des difficultés se concentre autour du temps : temps de préparation et temps d’appropriation. Intégrer l’usage d’un robot, d’un arduino, d’une programmation en Scratch, d’un tableau blanc, d’une imprimante 3D, de la réalité augmentée, d’une visite virtuelle ou d’applications pédagogiques diverses, n’importe quel ajout ou modification à la pédagogie demande à chaque fois du temps et des expérimentations et un plan B et C si ça ne fonctionne pas comme prévu. Comme il s’agit surtout d’enseigner le contenu d’un programme établi et l’intégrer à de nouveaux outils, temps de formation et de préparation sont essentiels.
Vie professionnelle, vie privée
Les frontières entre le travail et la vie privée se dissolvent et nombreux sont les enseignants qui se forment par eux-même faute de support adéquat et engagent de plus en plus de leur temps personnel pour maintenir un enseignement à la hauteur de leurs exigences professionnelles.
L’appropriation pratique des technologies ne se décrète pas, elle se réalise graduellement. Face aux tâches complexes que les technologies induisent, il est utopique de penser les intégrer dans le système éducatif sans revoir l’organisation du travail et des pratiques du système éducatif. Ce que demande la CSQ.
Pour le rapport complet :
Le numérique, un défi à relever, un accompagnement à assurer
Enquête CSQ
https://eduq.info/xmlui/handle/11515/35830
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