Critères universels pour créer un site web de qualité
Quels que soient son thème, son concept, son objectif et son public, un site web de qualité doit suivre des critères universels.
Publié le 20 mars 2018 Mis à jour le 20 mars 2018
Depuis quelques mois, je fréquente un meet-up intitulé Tech in Chartres. Le titre ne semble pas mentir sur les sujets abordés et pourtant… Une fois par mois des Euréliens (habitants de l'Eure-et-Loir) se réunissent pour discuter changement, politique territoriale, open data.
Vous l’aurez compris, nous parlons beaucoup d’innovation pas pour ce qu’elle est mais pour ce qu’elle apporte aux problématiques des territoires et des professionnels présents lors de ces échanges. La pensée design et le «nudge» (coup de pouce) ne pourrait-elle pas constituer une solution à la problématique des sanitaires dans un établissement scolaire ?
La Pensée Design (Design Thinking) ou le règne de l’expérience utilisateur
Un effort de définition est toujours nécessaire quand on aborde ce type de sujet. Jean Pierre Leac dans les cahiers de l’innovation nous aide à mieux comprendre ce concept
“Le Design Thinking est l’ensemble des méthodes et des outils qui aident, face à un problème, à appliquer la même démarche que celle qu’aurait un designer (...) Il s’appuie beaucoup sur un processus de co-créativité impliquant des retours de l’utilisateur final”.
Il ne s’agit plus de faire pour l’autre mais de faire avec lui. La relation est horizontale, elle réclame du temps, plusieurs rencontres. Elle nécessite des retours, du partage, des capacités d’analyse bien sûr mais une relation empathique à l’autre. On prototype, on fait, on défait et on refait jusqu’à satisfaction. La pensée design n’est pas l’outil du bavard mais de celui qui écoute et entend.
Un meet-up ?
On pourrait me dire à ce moment du texte : “un meet-up n’est pas un outil design”. Ce n’est pas tout à fait faux. Un article intitulé Le phénomène meetup : pourquoi et comment organiser son propre évènement paru dans Presse Citron nous offre une définition simple de ce dispositif : “ un meet-up est une rencontre informelle regroupant des personnes pour discuter d’un thème en particulier”.
On peut lire un peu plus loin les finalités apparentes de ce genre de réunion : “organiser un meetup sera particulièrement bénéfique pour travailler votre image, rencontrer des personnes qui pourront vous aider à avancer dans votre projet ou encore animer votre communauté”. Vous seriez en droit de me dire d’arrêter cet article ici puisqu’au final ce serait un simple outil de : “Personal Branding”; oui mais allons un peu plus loin.
Un outil design territorial ?
Le meet-up, tel que je le vis à Chartres, va un peu plus loin. C’est un levier puissant de promotion des talents par la valorisation des intervenants et des compétences. Très rapidement, il s’organise une communauté qui souhaite partager la décision, promouvoir des sujets. Le retour sur expérience est fondamental. Insatisfait, l’usager peut facilement décrocher et quitter la communauté.
Pour les organisateurs, il est stratégique de structurer les outils de communication, de mettre en place d’outils collaboratifs comme des sondages pour choisir des thèmes et évaluer les rencontres. L’informel devient vite formel et l’on touche rapidement à la frontière de l’amateurisme professionnel.
Il y a quelque chose de l’ordre du design territorial. À travers les différents sujets abordés, les techniques de collaboration, l’écoute, le retour sur expérience, peu à peu, chacun peut devenir acteur du changement. C’est comme cela qu’un jour d’open-date, je me suis retrouvé à travers un atelier à penser télémédecine. Je me suis posé des questions qui ne m’étaient jamais venues à l’esprit ou en tout cas qui je ne ressentais pas comme primordiales. Ouvrir les monocultures, créer des passerelles entre les différents acteurs d’un territoire, sensibiliser chacun aux problématiques territoriales, n’est-ce pas là un des enjeux du changement ?
Tech In Chartres #22 : Nudge, ou l'art subtil de vous influencer
Lors de la dernière édition, Marriam Chammat et Richard Bordenave sont venus nous évoquer cet art subtil de nous aider à prendre les bonnes décisions. Notre première intervenante a souligné toute l’importance de l’analyse du comportement, de la psychologie et de l’influence des neurosciences dans les politiques publiques. Il s’agit d’anticiper afin d’améliorer l’expérience utilisateur. Comment aider le contribuable à remplir sa feuille d’impôt en limitant le risque d’ “erreur”. Pour reprendre le titre du livre de l’inspirant Richard Thaler, il s’agit d’une “méthode douce pour inspirer la bonne décision”.
Et pour l’éducation ?
Richard Bordenave nous a conté l’histoire des poubelles des OuiGO enfin plutôt celle de “Poubellator”. Les objectifs étaient de limiter le dépôt de déchet sauvage dans le train, de faire gagner du temps aux agents d’entretien et d’améliorer l’expérience client. Poubellator s’est un peu la ludification de l’entretien des trains pour les utilisateurs eux-mêmes. Cette incitation douce et ludique a permis de réduire les situations irritantes, améliorer l’expérience client et un mot dièse #poubellator a connu un certain succès sur twitter.
À l’heure du vivre ensemble, on peut tout de suite imaginer les bienfaits de telles initiatives sur le climat scolaire.
L’article de 20 minutes France écrit le 4 novembre 2017 par Delphine Bancaud souligne “éviter les toilettes de l’école, du collège ou du lycée parce qu’elles sont trop sales ou peu sûres”. Le sujet peut paraître trivial mais il est fondamental en terme de qualité de vie à l’école.
Penser l’établissement en tant qu’expérience utilisateur selon les méthodes de la pensée design pourrait participer à leur fréquentation mais également à confronter les différents acteurs de la communauté éducative : du personnel en charge de l’entretien de ces espaces en passant par les parents d’élèves.
Parler des toilettes n’est pas simplement aborder la question de la propreté, du savon ou de serrure cassée. Il s’agit également d’éviter les dégradations, d’améliorer le sentiment de sécurité, de parler de citoyenneté et de respect de l’autre. C’est peut-être l’occasion de co-construire des «nudges» qui favorisent l’hygiène, le respect de l’autre et de soi-même.
Pour finir cet article, je tiens à saluer l’engagement des co-organisateurs : Eric Young, Maxime Cornuau et Joaquim Martins.
Sources
Qu’est-ce-que le design thinking, Jean Pierre Léac, les cahiers de l’innovation, 28 décembre 2017
https://www.lescahiersdelinnovation.com/2016/02/qu-est-ce-que-le-design-thinking/
Le phénomène meetup : pourquoi et comment organiser son propre évènement, Presse Citron, 29 novembre 2012
https://www.presse-citron.net/le-phenomene-meetup-pourquoi-et-comment-organiser-son-propre-evenement/
Qui est Richard H. Thaler, prix Nobel d'économie, spécialiste du "paternalisme libertaire" ?, Olivier Mialet, Les Inrocks, 9 novembre 2017
https://www.lesinrocks.com/2017/10/09/actualite/qui-est-richard-h-thaler-prix-nobel-deconomie-specialiste-du-paternalisme-libertaire-11994994/
Nudge, La méthode douce pour inspirer la bonne décision, Richard Thaler et Cass R. Sunstein, Vuibert, 2012
Problèmes de toilettes dans les établissements: «Il n’y a pas de papier, pas de savon», Delphine Bancaud, 20 minutes, 4 octobre 2017
https://www.20minutes.fr/societe/2144671-20171004-problemes-toilettes-etablissements-papier-savon
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