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Publié le 22 janvier 2018 Mis à jour le 02 août 2023

Du bien-être issu des cadres au stress de la surprise

Du cerveau au repos au cerveau attentif

Dans chaque structure, même dans les plus légères les plus agiles, il y a un cadre, soit un cadre réglementaire, soit déontologique, soit social. Lorsque tout roule et que le calme est plat, c’est parfait. Notre univers est en phase avec nous-même.

...«l’ordre structuré, ou la structure ordrée de l’Univers dans lequel nous avons évolué» sont justement «reflétés» dans l’organisation de nos cerveaux»1.

L’être humain aime ce qui est parfait, car cela ne lui fait ni penser, ni agir au delà de la norme. C’est le même principe selon lequel il aime la beauté d’une personne, des traits réguliers, une peau lisse, rien n’accroche. L’esprit ne se focalise pas, il glisse.

“En se demandant quelles régions du cerveau s’activent lorsque nous faisons l’expérience de la beauté, une équipe interdisciplinaire de l’Université de New York (le neuroscientifique Edward A. Vessel, la professeure en lettres G. Gabrielle Starr et la spécialiste de la perception Nava Rubin) a fait au début des années 2010 une curieuse découverte. Lorsque les sujets de leurs expériences, enfermés dans un scanner IRMf et confrontés à des images, font état d’un ravissement esthétique maximal, l’appareil révèle une activation des zones cérébrales qui forment le «réseau du mode par défaut»1

“Cet unisson, ce «moment où le cerveau détecte une certaine harmonie entre le monde extérieur et notre représentation intérieure de nous-mêmes» nous donne l’impression que la beauté «nous touche du dedans»1”.

Déjà les philosophes en dehors de toutes imageries cérébrales avaient soulevé le sujet :

“ « la beauté pour laquelle une idée [ou un idéal] doit être recherchée ne saurait aucunement être une beauté vague, mais ne peut être qu’une beauté fixée par un concept de finalité objective, et que par conséquent il ne peut pas appartenir à l’objet d’un jugement de goût entièrement pur, mais à celui d’un jugement de goût intellectualisé pour une part ».

En d’autres termes, l’idéal de la beauté sera un cas de beauté adhérente plutôt que de beauté libre”2.

“Dans l’expérience esthétique, le cerveau vivrait ainsi un effet miroir, face à son propre fonctionnement et face à l’identité entre celui-ci et la mécanique de l’Univers… C’est peut-être pour cette raison, conclut Semir Zeki, que nous découvrons des lois physiques de manière mentale, avant même toute exploration expérimentale”1.

C’est un état de l’être que l’on retrouve aussi dans les structures organisées comme celles de l’école. Le cadre est une nécessité pour reposer le cerveau afin de ressentir du bien-être. C’est un état de fait. L’harmonie ne vient pas de la stabilité d’un système ou d’un cadre, ne vient pas de sa réalité physique mais de son effet miroir dans notre cerveau. C’est la situation de l’habitude, de la douce journée, de la joie. C’est un état intérieur.

Que se passe-t-il lorsqu’arrive un incident, une surprise, une pratique d’innovation ? Bonne ou mauvaise, c’est un stress.

C’est une sollicitation forte du cerveau.

“La surprise est comme une réinitialisation du projet de départ, positive ou négative. La surprise est fatigante, bonne ou mauvaise. On met du temps à se remettre de cette émotion. A utiliser avec parcimonie”. Citation de Bernard Flavien, coach.

En voici le mécanisme qui se met en place à chaque fois que l’on doit prendre une décision face à une situation :

“Ainsi la zone ventro-médiane située dans le cortex préfrontal représente le lieu de stockage des représentations que l’individu se fait d’une situation. C’est à cet endroit qu’est réalisé le classement des données en fonction du vécu de l’individu et des scénarios décrivant les conséquences probables de la décision.

Cette zone s’avère, de plus, être reliée directement à des régions du cortex dites primaires, telles que la région motrice, certains ganglions ou l’amygdale. En tant que récepteur central des informations, cette dernière est, selon la métaphore dessinée par Damasio, « le bureau des normes et des mesures » (1994, p. 250).

Dans ce sens, une émotion ressentie met en activité l’amygdale du cerveau qui enclenche, entre autres, ce cortex ventro-médian. Ce dernier 1) envoie des signaux au système moteur, de façon à ce que les muscles donnent au visage des expressions de l’émotion et au corps des postures spécifiques ; 2) active les systèmes endocrinien et nerveux sécréteurs d’hormones (neurotransmetteurs chimiques) induisant des changements dans l’état du corps et du cerveau. Chacune de ces actions permet la perception d’un état corporel et mental par l’individu. C’est cette dernière qui lui confère une information sur le choix à effectuer”.

Source : L’émotion et la prise de décision de Delphine Van Hoorebeke - https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2008-2-page-33.htm

A chaque interruption, incident, rupture de rythme, le cerveau et le corps sont sollicités. Et, plus il y a de stress et plus les amygdales (une pour chaque oreille) sont grosses, car sollicitées.

“Chez l'humain, la stimulation de l'amygdale est effectuée sur des patients éveillés lors d'une exploration pré-opératoire pour délimiter la zone épileptogène des patients souffrant d'épilepsie sévère. La stimulation électrique de l'amygdale provoque des sentiments de peur et d'anxiété et des réactions autonomes de peur”.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amygdale_(cerveau)

Quelle solution pour s’en sortir ? Le rire, la meilleure de toutes les thérapies.

“...À partir d'une synthèse d'études réalisée en 1996, le professeur Rod Martin, un spécialiste du rire de l’Université Western Ontario au Canada, a conclu que d’envisager la vie avec humour ou la prendre « avec un grain de sel » aurait des conséquences bénéfiques mesurables sur la santé psychologique et émotive. Les gens qui ont un plus grand sens de l’humour sont moins ébranlés par les expériences stressantes. Ils ont plus tendance à les considérer comme des défis stimulants que comme des épreuves pénibles.

En outre, ils ont en général une plus grande estime de soi et sont plus réalistes dans leur appréciation d’eux-mêmes. De nature optimiste, ils ont une vie sociale plus remplie. Mais, l’auteur fait remarquer qu’il est difficile de déterminer avec précision si ces états favorables résultent du sens de l’humour ou si ce ne sont pas plutôt ces états qui permettent d’aborder la vie avec humour”.

Source : https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=rire_th

Il y a peu d’études accessibles sur les mécanismes chimiques à l’origine du rire, mais peu importe, l’essentiel est que cela fonctionne.

Illustration : Pixabay DP792

Source

1 L’idéal de la beauté et la nécessité de la grâce - Kant et Schiller sur l’éthique et l’esthétique par Paul Guyer http://journals.openedition.org/rgi/155


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