L’informatique fait partie de la vie de tous les jours. Adultes et enfants sont confrontés quotidiennement à des ordinateurs. Conséquemment, il devient essentiel d’inculquer aux plus jeunes les compétences afin de savoir comment utiliser les machines. Or, pour certains, il faut aller au-delà du simple usage.
Il est facile de simplement s’en servir; en saisir les rouages et devenir un créateur est une autre affaire. Alors, l'idée d’enseigner le code aux enfants pour qu'ils apprennent le langage et le fonctionnement prend tout son sens.
Mais y aurait-il moyen de transmettre les principes d’algorithmes, la pensée binaire et d’autres bases informatiques sans avoir besoin de la moindre machine? Une solution qui pourrait bénéficier aux établissements ayant de plus petits parcs ou des enseignants moins à l’aise avec l’enseignement du codage. Elle existe et s’appelle l’informatique débranchée.
Nul besoin d'ordi pour faire de l'informatique
L’idée n’est pas neuve. Déjà à la fin des années 80, des penseurs et des manuels proposaient de réfléchir à l’informatique sans avoir besoin des machines. Néanmoins, dans les dernières années, ceux qui adoptent cette méthode sont inspirés par le travail de chercheurs néo-zélandais. Leur idée était d’enseigner des préceptes informatiques par le biais d’activités ludiques.
Parce que si le parc et la technologie informatique s’améliorera toujours, les principes qui sont la base ne changeront pas ou très peu. Alors, de les montrer dans un autre contexte que face à un écran enlève le côté mystificateur de cette « boîte magique » que peut sembler être l’ordinateur.
Par exemple, on peut enseigner des algorithmes afin de comprendre comment fonctionnent des moteurs de recherche ou même des suggestions d’achat sur des sites de vendeurs en ligne. Différents types de codage peuvent bien s’expliquer et se démontrer mécaniquement.
L’intérêt de l’informatique débranchée est de le faire avec des activités qui se veulent des métaphores de ces phénomènes. Dans une série d’activités, on peut trouver celle des marmottes endormies qui, montrée ici en vidéo, permet d’enseigner l’algorithme derrière la compression de fichiers :
D’autres exemples peuvent être donnés aux élèves. Par exemple, dans ce séminaire, on a montré comment les pigeons voyageurs pourraient faire fonctionner Internet (expliquer le protocole IP), comment une règle proche d’un algorithme permet de mieux fouiller dans un dictionnaire et enfin comment, sur des feuilles de papier, il est tout à fait possible de concevoir un programme afin de gérer un système de classement, comme dans une bibliothèque.
Derrière l’informatique débranchée
Interstices a, dès 2009, traduit les activités néo-zélandaises pour les rendre accessibles aux enseignants et les a mises à jour en 2014 et 2015. Ils pourront ainsi essayer de comprendre un algorithme polynomial en se servant d’intersections de rues et de camions de glace. Ou la notion de cryptage pourra être enseignée par le biais d’une complexe histoire de pile ou face péruvien.
Le principe de l’informatique débranchée n’est pas de suivre toutes les activités et encore moins dans un ordre précis. Pour l’enseignant, il s’agit d’une façon d’aborder des concepts, souvent mathématiques, qui sont en lien avec des interactions qu’ils font régulièrement avec des machines.
Comme le rappelle cet enseignant-chercheur de l’université de Grenoble qui propose des activités du genre avec les collégiens, entre autres, il faut rappeler aux jeunes que l'ordinateur ne reste qu'une machine dépourvue d'intelligence à la base. Il a fallu des hommes qui ont programmé et réussi à traduire une série de « 1 » et de « 0 » en éléments intelligibles.
L’informatique débranchée offre l’occasion, sans avoir à dépenser d’argent dans de la technologie, d’expliquer plus en détail et plus simplement aux jeunes des principes qui permettent à des électrons se promenant dans des circuits en silicium de calculer, analyser, coder, etc. Au fond, de leur montrer comment le prestidigitateur, appelé ordinateur ou même téléphone, arrive quotidiennement à leur simplifier la vie grâce à des préceptes qu'ils peuvent eux-mêmes maîtriser.
Le travail manuel parait sans intérêt par rapport au travail de l'esprit. Répétitif, routinier et dénué de réflexion sur ses finalités, il provoquerait même un appauvrissement de l'intelligence. Des auteurs comme R. Sennett et M. Crawford nous démontrent au contraire toute la richesse et l'intérêt de travailler en direct sur les objets ! Réparer des objets, ou en fabriquer nous permettrait même d'accéder à plus de liberté.
La résistance à l'usage du numérique peut sembler irraisonnable. Pourtant, de nombreuses entreprises utilisent encore des moyens traditionnels pour rejoindre leur clientèle, des consommateurs apprécient les documents manuscrits de remerciements et d'autres achètent régulièrement des revues de format papier... des habitudes persistent pour des usages à caractère analogique.
Comment faire pour survivre au numérique quand on veut garder le format papier traditionnel ? Passer à l'analogique 2.0 en mixant savamment les pratiques d'autrefois avec les supports de demain ! Petite présentation d'une collection qui bouscule les standards de l'orthographe française avec 99 dessins pour ne plus faire de fautes !
Le numérique a permis de démocratiser l’usage d’outils créatifs servant à la révision de la matière, à la prise de notes, etc. Conséquemment, le milieu éducatif s’est emparé de ces applications. Or, peut-on y arriver sans les ordinateurs? Il semble que oui, et tout aussi bien et pour beaucoup moins cher que des machines.
Le fait de perdre les activités présentielles, tactiles et physiques est contextuel. Demain, cela aura moins d’importance de savoir si vous êtes dans un espace réel ou virtuel car vous ne ferez plus vraiment la différence, mais vous ne serez plus les mêmes humains.
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