L'actuel débat sur le livre numérique scolaire a gagné l'Afrique qui tergiverse en arguant, comme à son habitude, des difficultés financières qui empêcheraient d'adopter les nouveaux outils électroniques dédiés à l'Éducation. Il en est ainsi des problèmes d'accessibilité au réseau téléphonique et au réseau électrique et du fossé numérique endogène entre les villes et les campagnes. Pourtant, malgré les difficultés d'établir les lisaisons interafricaines par satellite avec le projet Rascom et l'arrivée tout aussi tonitruante de la fibre optique en Afrique, le continent noir est en mesure, avec la volonté politique, de mettre en oeuvre les instruments favorable à une éducation de masse par les nouvelles technologies, notamment, l'internet, la formation à distance au moyen des plates-formes modernes, des tableaux interactifs et des livres numériques.
Or, la scolarité est encore pesante sur des parents aussi pauvres qu'il y a 50 ans, le poids des cartables scolaires s'alourdit chaque année scolaire avec le nombre d'ouvrages qui s'accroît en permanence et sous lequel ploient les bambins qui pèsent moins lourd que leurs sacs.
La solution du livre électronique, envisagée il y a peu, pose des problèmes énormes réels mais surmontables. Avec les centres multimédias qui s'installent au sein des lycées et dans les campus, la recherche peut maintenant être facilitée, mais en réalité, les solutions tardent à survenir, la réflexion s'enlisant pour des causes d'intérêt divers. La France, qui en arrive aujourd'hui à proposer une solution de longue durée, a commencé à méditer il y a belle lurette en mettant sur pied une analyse multiforme que l'on trouve dans ce dossier.
Une expérimentation réussie chez des éditeurs dans plusieurs disciplines scolaires a certainement encouragé la décision. La classe de Sixième commence aussi gratuitement les cours de maths avec la version numérique du livre. Le ministre francais de l'Éducation Nationale a décidé, ce lundi, d'alléger le cartable scolaire en instaurant, après une préparation didactique, matérielle et infrastructurelle en amont, d'instaurer le livre numérique comme il le démontre dans cet entretien.
Mais ce plan numérique, que présente le café pédagogique, est ambitieux et mérite d'être imité et amélioré ou adapté selon les conditions et les moyens de ceux qui souhaitent, en Afrique, une bonne instruction de leurs enfants. Il n'y a rien de mal à imiter ce qui est bien.
On modèrera néanmoins son enthousiasme devant tant de volonté au plus haut niveau, en rappelant les désormais bien connus résultats de l'enquête sur l'opération "un collégien, un ordinateur portable" dans le département des Landes, toujours en France, montrant que la moitié seulement des enseignants estimaient l'ordinateur "utile en cours" alors même que tous les élèves disposaient d'une machine mise à disposition par la collectivité... Et on méditera sur l'analyse réalisée par Bruno Devauchelle qui revient finalement à affirmer : "si on change le manuel, il faudra tout changer" dans les manières d'enseigner. Ceci dit, les pays d'Afrique ne semblent pas moins prêts au changement que les pays occidentaux.