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Publié le 19 septembre 2017 Mis à jour le 19 septembre 2017

Les femmes et le disciplines scientifiques. Rapport UNESCO

Un nouveau rapport de l’UNESCO déchiffre les inégalités de genre dans l’éducation en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM)

L’UNESCO vient de publier un nouveau rapport "Déchiffrer le code : l’éducation des filles en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM)" avec l’objectif "de déchiffrer et de surmonter les obstacles" qui entravent les vocations scientifiques parmi les femmes.

La situation

Quelques chiffres suffisent à éclairer le contexte.
Les femmes représentent dans le monde* :

  • 28% des chercheurs
  • 3% des diplômés dans les technologies de l’information et de la communication
  • 35 % des étudiants inscrits en STEM dans l’enseignement supérieur. 
  • 17 prix Nobel en physique, chimie ou médecine (572 hommes)

L’enjeu est de taille, car ces domaines sont souvent associés aux "emplois de demain" : 

  • 7 millions de nouveaux emplois sont prévus d’ici 2025 (sans main-d’œuvre qualifiée pour les pourvoir)
  • 2,5 millions de nouveaux ingénieurs seraient nécessaires en Afrique subsaharienne pour atteindre l’objectif de développement durable n°6 (l’accès pour tous à l’eau).
    Etc....


Si les disparités liées au genre apparaissent dès le niveau préscolaire, elles s’exacerbent à partir du secondaire, au moment du choix de spécialisation.

Une étude longitudinale suédoise aurait montré que les aspirations de carrière se dessinent autour de 13 ans, âge à partir duquel il deviendra plus difficile de motiver des élèves à démarrer des études scientifiques. Une étude au Royaume-Uni montre que, si les 10-11 ans affichent un taux de participation élevé dans ces disciplines (70-75%, filles comme garçons) à l’âge de 18 ce taux  chute à 33% pour les garçons et 18% pour les filles, avec un constat de décrochage des filles dès le secondaire.

Les filles perdraient tout simplement l’intérêt et la motivation dans ces matières (et beaucoup plus que le garçons), au fur et à mesure qu'elles progressent dans leur scolarité !

Parmi les explications possibles, notamment dans les sciences informatiques, il y a celle avancée par le International Computer and Information Literacy Study (ICILS) d’un sentiment d’efficacité inférieur.

Les stéréotypes rentrent en scène très vite, souvent au sein même des familles, ou véhiculés par les manuels scolaires. Des recherches montreraient que le genre conditionne le choix des jouets d’un enfant dès la fin de sa première année de vie et que il/elle va ajuster son comportement en conséquence dès 4 ans !

Leviers et exemples

Leviers STEM

Le graphique ci-dessus montre bien que les leviers d’action se situent à plusieurs niveaux ; dans le choix des enseignants, des ressources, mais aussi dans la méthodologie d’évaluation choisie : certaines études montreraient que les garçons ont généralement un meilleur résultat à des tests standardisés / choix multiples que des filles, peut-être en raison d’une majeure propension au risque.

On apprend d’ailleurs dans ce rapport que l’effet du stress dans les mathématiques provoquerait une baisse du taux de performance de 34 points, équivalente à une année entière d’école ! Bluffant.

Pour terminer, quelques exemples d’actions parmi les initiatives présentées dans le du rapport :

  • Les cliniques STEM au Ghana, qui proposent des programmes (courts et intensifs) à des jeunes filles pour interagir avec de jeunes femmes scientifiques. La première clinique a été inaugurée fin 2016, d’autres ouvertures sont prévues tout au long de l’année 2017 ;

  • le partenariat UNESCO - gouvernement de la Malaisie pour promouvoir l’éducation en STEM au Cambodge, Kenya, Nigeria et Viêt-Nam en s’appuyant sur l’exemple malaisien (où les femmes représentent 57% des diplômés en sciences et 50% en informatique) et avec l’élaboration d’un kit dédié de ressources;

  • la campagne médiatique WISE qui, depuis 30 ans, encourage le choix d’une carrière dans ce domaine au Royaume-Uni : https://www.wisecampaign.org.uk/;
  • l’ONG indienne Barefoot collège, qui transforme des femmes en ingénieurs solaires et bâtit son action sur le rôle central de la femme au sein d’un village : https://www.barefootcollege.org/

 

* La répartition hommes-femmes au niveau mondial : en moyenne, 50,4% d’hommes et 49,6% de femmes – source : INED.

Références

UNESCO. « Déchiffrer le code : l’éducation des filles en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) » (2017) http://on.unesco.org/2xsIwBs  

Pour en savoir plus :

Mot-dièse twitter : #girlscrackthecode

La journée internationale des femmes et des filles de science (11 février) : http://www.un.org/fr/events/women-and-girls-in-science-day/resources.shtml 


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