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Publié le 25 septembre 2017 Mis à jour le 25 septembre 2017

Mon #ludovia14 ou la flânerie d’un promeneur numérique

Des ruches, une marmitte, du tricot et de la créativité

Logo Ludovia14

Cet article ne sera pas celui de l’exhaustivité mais de la sérendipité. J’ai flané pour laisser la part belle aux rencontres, à l’autre, parce que dans ce numérique éducatif, il y a d’abord de l’humanité. Une édition que j’ai aimé autant pour la forme que pour le fond.

Ludovia14 : Partages, échanges, contributions, c’est pour moi d’abord l’histoire d’une fidélité à un festival qui ne peut se résumer au seul techno-pedagogico-passionné…. Cette édition dit peut-être quelque chose de nous, des débats qui traversent nos écoles. Il y avait du mouvement et de la remise en question.

A la manière de Montaigne, la table ronde animée par les excellents nipcasters Fabien Hobart et Régis Forgione s’interrogeait sur les collectifs enseignants, leurs actions et leur devenir. Point d’autosatisfaction, mais la volonté critique de ne pas contenter d’être pour éviter d’avoir été. Un ludovien parle de ses enthousiasmes et parfois on y lit ses inquiétudes. Partage, échange et contribution au menu de cette université de l’humanité et de la créativité à tous les étages ?  

Ludovia, essai de définition

Le Woodstock de l’éducation, c’est comme ça que Marcel Lebrun définit Ludovia. Il a mis le doigt sur quelque chose d’important sur l’esprit de cette université d’été :

Travailler sérieusement sans se prendre au sérieux.

Je suis un fidèle des festivals musicaux estivaux (une fois n’est pas coutume, je parle de moi). An Erer Kozh, dit le Festival des Vieilles Charrues de Carhaix, est mon rendez-vous de la déconnexion. J’aime la musique, l’ambiance et surtout le temps suspendu. Vous savez cette bulle de bien-être qui fait qu’il y a toujours un avant et un après. Ludovia, c’est le rendez-vous de la reconnexion avec la même sensation de temps suspendu et d’une bulle de bienveillance.

Je ne regarde pas toujours l’affiche parce que je sais être dans une communauté d’intérêt. Je fais confiance au hasard, à la flânerie et à la rencontre, à la manière d’un promeneur solitaire. Sur les rives de la pédagogie, l’informel compte plus parce qu’il faut laisser la chance à la surprise pédagogique. Chaque voyage commence par une étape, la première a été l’épreuve du miroir.

Du côté des chercheurs : Florence Canet ou la question du partage

C’était un peu le concert de 17h30. On y va découvrir l’étoile montante, celle qui bouscule ses représentations. Sortir de sa zone de confort, entrer dans le conflit cognitif, se poser des questions, n’est-ce pas déjà apprendre ? La conférence de Florence Canet : offrir sa veille en partage, sa pratique des veilleurs 2.0 était troublante de vérité pour le curateur fou, le veilleur insatiable, l’esthète du partage. Il y avait de la mise en abîme dans les propos de la chercheuse. Comprendre ses usages, les observer au travers de la recherche.

Il est vrai qu'il est extrêmement étrange d’entendre quelqu’un et de cocher une liste en se disant “mais elle parle de moi ?”. Un ludovia plutôt que 10 ans de thérapie du veilleur computationnel. Au-delà du trait d’humour facile, je crois qu’on attend d’une conférence qu’elle nous interroge, qu’elle nous parle.

Florence Canet a réussi cet exercice difficile qu’est de s’adresser à son auditoire. J’entends tout de suite le lecteur qui, en lisant ces lignes, dit à son écran merci la porte ouverte ! Pourtant, je n’ai pas eu le sentiment d’écouter une série d’indicateurs qui, s’ils soulignent le sens de la démarche aux spécialistes, donnent le tournis à l’amateur même éclairé. Partager pour faciliter la compréhension de chacun, simplifier sans être simpliste, j’attends cela de Ludovia. L'exercice était donc réussi. Mieux se connaître pour progresser. Je suis un veilleur 2.0, si je le fais pour les autres, en échange j’en profite pour moi.  

Pelotes de laine, brise-glace et échanges : le Pecha Kucha comme art de la pelote de laine

L’année dernière, je vous avais déjà fait le coup du Pecha Kucha. Vous allez me dire merci de nous resservir le plat. Non, je ne vais pas vous parler de cet exercice, mais plutôt du brise-glace qui l’a précédé. Des pelotes de laine en plein festival du numérique éducatif… il y aurait de quoi troller. Pourtant quelle réussite ! Des rires, des questions, de l’échange et de la discussion… et surtout du lâcher prise. Cette année la moitié des participants venait pour la première fois. Peut-être pour l’état d’esprit si particulier que comporte Ludovia mais plus sûrement pour partager et échanger.

A l’image de cette première soirée, il n’était plus question d’anciens ou de nouveaux. Il s’agissait de construire une communauté ou plutôt un collectif. La nuance apportée par Laurence Juin au cours d’une discussion est importante. Un collectif est ouvert, ce qui n’est pas toujours le cas d’une communauté. Cette première soirée a lancé la semaine, installé une ambiance entre bienveillance et curiosité. Quelle joie de voir ce foisonnement d’idées, d’initiatives et de partages. (J’y reviendrai au travers de futurs articles sur les collectifs enseignants).

Partage : le learning village

La plus grande réussite de cette édition de Ludovia est d’avoir créé un espace de vie à ciel ouvert. Sous les arbres d’Ax-les-Thermes, le partage est favorisé par la proximité et les espaces flous. Au détour d’une table ronde, de la présentation d’un professionnel, sur les tables du salon de jardin, on commente, on échange et on se donne le droit de ne pas être d’accord. Loin de l’apparence (il est vrai qu’en bermuda cela ne compte plus), le contact est facile en cet fin d’été. Parfois, on est même surpris par un biathlon du numérique ou le bouillonnement d’une cuisine pédagogique. J’ai aimé l’esprit de la marmite organisé par la Direction Nationale du Numérique. Une séance de créativité pour penser demain.

Avant de finir ce compte-rendu, j’y ai fait surtout de belles rencontres. Quel plaisir d’avoir rencontré, nos amis venus de l’autre côté du Lac Atlantique : Nathalie Couzon, Brigitte Léonard, Normand Brodeur ou Claude Frenette. Je ne leur ai pas dit mais j’étais un peu intimidé et surtout très ému (l’émotion, cela compte aussi en matière de pédagogie).

Ce compte-rendu est une affaire de sensation. Il y a quelque chose de la bulle pendant ces quelques jours en Ariège. Il y a aussi des idées à hacker et à mettre sur le coin de son projet d’année. Une belle saison de Ludovia, rendez-vous l’année prochaine.

Je ne pouvais pas finir cet article sans rendre hommage comme mon ami Michel Guillou et à une grande dame que je n’ai pas connue mais que j’ai eu plaisir à écouter : Mme Louise Merzeau.

Référence :

Le site de ludovia : http://www.ludovia.com


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