Évaluer est l’élément primordial d’un système d’éducation. Si celui-ci donne accès aux outils et connaissances, l’évaluation permet de savoir si un apprenant les saisit. Encore faut-il que les moyens d’évaluation soient adéquats. Et voilà un des aspects qui cause le plus de discussions auprès du corps enseignant. Il s’agit d’une tâche qui demande beaucoup de temps et cela s’additionne avec chaque étudiant supplémentaire. La technologie a changé sérieusement la donne et permet d’améliorer l’évaluation.
Dans ce contexte, au Québec, plus particulièrement au Cégep de Granby, il y eut une réflexion importante sur le sujet. En 2011, l’établissement organisait avec son personnel une activité pédagogique appelée « Correction-rétroaction-évaluation : et si c’était sympaTIC? ». À l’intérieur de celle-ci ont été partagées des idées et des pratiques afin d’améliorer avec les technologies, entre autres, les méthodes d’évaluation. 6 ans plus tard, en partenariat avec le site Profweb, l’activité a été reprise et a mené à un dossier où sont partagées les idées et pratiques.
6 façons de moderniser l'évaluation
Après une présentation de l’évolution des rétroactions, on y aborde aussi les facteurs à considérer quand vient le moment de choisir une solution. On prend évidemment en compte le temps, mais aussi les retombées pédagogiques, les aspects techniques, le profil de l’enseignant et des étudiants, le contexte du cours et les choix à prendre.
Ensuite, le dossier propose six articles. Le premier traite de la correction numérique. Y sont abordées la remise électronique des travaux, la correction avec des outils numériques ou des grilles de correction. En effet, il existe maintenant des applications très intéressantes pour corriger des copies sans avoir à se camper derrière un bureau. Ce professeur raconte comment, avec son iPad, il arrive à rattraper le temps perdu par les activités familiales et les autres tâches professionnelles. Ceci exige toutefois un investissement d’argent.
D'ailleurs, chaque article du dossier illustre bien les avantages et inconvénients de chaque solution proposée. En fait, elles se déclinent toujours par les buts, une description de l’approche et les différents outils disponibles pour y arriver. Le tout se termine avec les positifs et négatifs à prendre en compte.
Un deuxième texte concerne les applications permettant de suivre continuellement les travaux plus longs, par exemple les projets d’équipe à remettre en fin de semestre.
Le troisième, quant à lui, aborde les solutions afin de créer des rétroactions plus humaines par la vidéo ou l’audio. Une approche intéressante dans des contextes où il n’est pas possible de le faire en personne. Toutefois, cela peut s’avérer plutôt chronophage et cette solution doit être utilisée si le professeur sent que cela est rentable pédagogiquement.
Les articles quatre et cinq abordent des méthodes pour évaluer les apprenants en direct ou de façon plus interactive. Ainsi sont présentés les questionnaires en ligne et les télévoteurs. Les deux approches sont très reliées puisque certaines applications de questions et réponses fonctionnent mieux avec les « clickers ». Par contre, l’approche télévoteur se veut surtout une façon de stimuler un cours en classe et d’avoir une évaluation instantanée. Les questionnaires peuvent être, de leur côté, analysés après le cours et donner une idée des compréhensions de chacun des élèves. Toutefois, ces solutions sont plus pratiques pour les épreuves formatives que sommatives. Encore plus si le maître n’est pas encore habitué à utiliser ces outils.
Le dernier texte traite enfin d’une autre méthode pour diminuer la charge de correction. Et si les étudiants s’y mettaient et corrigeaient les travaux des autres? Cela ne remplacerait pas totalement la place du professeur, mais elle donnerait aux apprenants une certaine autonomie, travaillerait leur sens d’analyse et de compréhension de la matière. Là encore, les technologies peuvent aider à faciliter le travail des jeunes correcteurs.
Le dossier sur les évaluations et les TIC met en relief les potentiels technologiques afin de moderniser l’évaluation. Aucune solution n’est à proprement parler parfaite et il s’agit, pour les enseignants, d’évaluer les bénéfices et les défauts de chacune des propositions et voir celle (ou celles) qui lui semble le plus appropriée dans le cadre de son cours.
Illustration : kjarrett Padcamp 2012 via photopin (license)
Référence
Dulac, Frédéric. "Corriger Avec Le IPad : Gagner Du Temps… Perdu | Outils Numériques." Profweb. Dernière mise à jour : 16 janvier 2017.
http://www.profweb.ca/publications/outils-numeriques/corriger-avec-le-ipad-gagner-du-temps-perdu.
Turgeon, Andréanne, et Huguette Dupont. "Correction, Rétroaction, évaluation : Pratiques Inspirantes Et Outils SympaTIC." Profweb. Dernière mise à jour : 23 janvier 2017.
http://www.profweb.ca/publications/dossiers/correction-retroaction-evaluation-pratiques-inspirantes-et-outils-sympatic48.
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