Les évaluations, leurs outils, leurs méthodes, leur efficacité sont régulièrement remises en question. Elles sont au coeur de nombreux débats même si les échanges de pratique entre collègues sont limités.
Dans une série d'articles, de vidéos et d'animations, François Muller nous propose de passer à une évaluation plus utile, plus vivante et plus stimulante, qui ferait intégralement partie des apprentissages. Une évaluation POUR apprendre.
Les notes ne font pas de musique
Le constat est assez sombre. Un proviseur a compté 90 000 notes attribuées dans son établissement de 600 élèves. Les notes envahissent l'espace scolaire, et le temps passé à évaluer est plus important que le temps passé à concevoir des formations. Les effets sur l'image de soi, sur le plaisir d'apprendre, et même sur le plaisir d'enseigner sont néfastes. Parents et élèves y sont très attachés. "C'est noté ?" demandent souvent les élèves pour savoir s'ils doivent s'investir dans l'activité proposée.
Dans un article de 1998, Paul Black et Dylan Wiliam exposaient des critiques très proches. Ils notaient qu'obtenir de bons résultats, de bonnes notes était le premier objectif, avant celui d'apprendre. L'élève qui a de mauvais résultats va se mettre en retrait des activités scolaires, et chercher un sentiment d'estime de soi dans une autre activité".
François Muller ne prétend pas supprimer les notes et les évaluations "sommatives" ou les contrôles. Il propose cependant d'élargir la palette et de laisser une place aux évaluations POUR l'apprentissage.
Nous n'avons pas tous la même forme d'intelligence ou le même profil d'apprentissage et nous n'utilisons pas les mêmes techniques. Plus encore, nous ne partageons pas les mêmes objectifs. Une note ne rend pas compte des compétences mises en oeuvre pour obtenir un résultat. Qu'à cela ne tienne. Il suffit d'y ajouter un commentaire !
François Muller reste sceptique : un élève qui a une mauvaise note reste figé sur ce résultat, et n'est plus du tout disposé à lire les commentaires. Celui qui a un résultat qui le satisfait ne les lit pas toujours non plus...
Alors, pourquoi ne pas faire de l'évaluation un dialogue ? Le formateur peut formuler quelques remarques, mais surtout inviter l'élève à produire une réponse... "Comment arrives-tu à cette conclusion", "Peux-tu donner un autre exemple ?". Et les nouvelles technologies, en particulier les outils collaboratifs (framapad, google drive...) peuvent faciliter ces échanges. François Jourde, professeur de philosophie utilise les outils numériques collaboratifs de Framasoft et Google pour organiser une évaluation conversationnelle.
François Muller nous invite à proposer des évaluations bienveillantes. Ces évaluations apprécient la progression et le cheminement de l'apprenant plus qu'elles ne donnent une image de son "niveau".
Concrètement, l'enseignant peut utiliser la méthode du sandwich. Il s'agit de commencer par un point fort, de poursuivre par une piste de progrès, puis par des indications de méthodes ou d'étapes pour préciser le moyen de réaliser ce progrès. Certains proposent même de donner trois points forts pour une piste de progrès ! Il faut bien entendu éviter les écritures trop automatiques, mais le "sandwich" nous rappelle que le professeur doit être vigilant à l'impact que peuvent avoir certaines remarques sur l'estime de soi des élèves.
Parmi les autres pistes, François Muller nous encourage à développer les auto-évaluations et l'évaluation par les pairs. Les deux approches passent par une appropriation des objectifs et des critères par les élèves. Pour Black et Wiliam, l'auto-évaluation aide à définir l'objectif, à se situer, et à présenter une stratégie pour rapprocher sa position de l'objectif.
Cette synthèse rapide et ces quelques dessins sont loin d'épuiser les pistes que François Muller développe dans ses articles. Nous vous proposons de découvrir le prezi qu'il a conçu pour approfondir cet article.
Ce cours propose de répondre aux questions : Quoi évaluer? Pourquoi? Quand? Et comment? Les compétences développées visent à faire en sorte d'avoir ce qu'il faut pour répondre à ces questions de façon éclairée et réfléchie.
Les paradoxes entre les possibilités et les désirs, entre les intentions et les pratiques réelles amènent les chercheurs à définir des moyens de supervision des algorithmes.
La question universelle posée par tout apprenant, du primaire à la fin du doctorat, est la suivante : "Est-ce que ça compte pour la note finale?" Depuis le 18e siècle, le système d'évaluation classique apprend aux élèves à travailler fort et à espérer que tous leurs efforts mèneront à une bonne note. Ce qui fonctionne bien chez certains mais qu'en est-il des autres?
La méritocratie promeut l'idée que tous peuvent, par beaucoup d'efforts, s'extirper de leur classe sociale pour atteindre des échelons au-dessus. Si certains y sont effectivement arrivés, la réalité se veut plus nuancée. La philosophe Chantal Jacquet a brossé un portrait réaliste de ces "transclasses" qui, par le fait même, déconstruit le discours méritocratique ambiant.
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