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Publié le 15 mai 2017 Mis à jour le 15 mai 2017

Communiquer au Pays du soleil levant

Partir au Japon sans parler japonais, est-ce possible ?

Ah, le Japon ! Quel enfant, aujourd’hui adulte, bercé par la génération Dorothée et élevé aux mangas et aux animés nippons, n’en rêverait pas ?

Personnellement, ce pays a toujours été pour moi une terre de mystère et de légendes, défendue par ses vaillants samouraïs et leur code d’honneur, c’est encore la gracieuse Geisha sous son ombrelle en train de procéder à la cérémonie du thé sous les cerisiers en fleurs, c’est aussi, plus tristement, le symbole de la fin d’une époque avec la bombe nucléaire qui a ravagé Hiroshima et Nagasaki en 1945, c’est enfin une culture et un peuple fort, raffiné, uni dans l’adversité et contre les catastrophes naturelles. Mais le Japon, c’est aussi une langue, le japonais.

Difficile à apprendre et à utiliser, très loin de notre langue française, que ce soit dans sa grammaire ou sa prononciation, mais aussi dans sa calligraphie. Mais est-ce bien indispensable pour entreprendre un voyage au pays du soleil levant que de savoir le parler ?

Se préparer pour mieux voyager

Parler japonais pour pouvoir se débrouiller sur place, c’est le rêve ! C’est donc celui que j’ai fait, ce matin de novembre 2006, juste après avoir cliqué sur le « confirmer achat du voyage » qui m’emmènerait, quelques mois plus tard vers l’empire du soleil levant tant espéré. Bon, bien qu’étant une globe-trotteuse émérite, je n’aime pas m’en aller à l’inconnu et il me fallait donc absolument, pour ma tranquillité personnelle, pouvoir être sûre de communiquer. Heureusement, j’avais la chance d’avoir une amie (ancienne étudiante) originaire de Nagoya, qui m’a permis de me préparer à ce périple. Elle m’a donc offert ma première méthode d’apprentissage de la langue japonaise, intitulée « Japanese for busy people », un système efficace destiné, comme son nom l’indique, aux gens un peu pressés.

En effet, après quelque temps passé dans ce livre, j’étais déjà un peu plus confiante, mais çe ne suffisait pas, j’ai donc décidé de me tourner vers une autre méthode, qui commençait à bien se développer alors, Rosetta Stone. J’ai beaucoup apprécié l’aspect multimédia, basé sur les images et le son. Toutefois, l’aspect totalement immersif s’est révélé un réel défi au vu de la si longue distance linguistique entre le français et le japonais. J’ai volontairement zappé, je l’avoue, le côté calligraphique et scriptural. Kanjis, kanas… tout ça, pour moi, c’était du chinois, oh, pardon, du japonais ! Enfin, après 3 mois, j’étais fière de savoir les mots de base (nombres, salutations, demandes courantes…), un exploit pour moi !

Mais là encore, je restais sur ma faim. Entreprendre un tel voyage, seule, à l’autre bout du monde, nécessitait une préparation minutieuse. Là encore, mon amie japonaise m’est venue en aide en me donnant l’excellent Yubisashi Point and speak, qui allait devenir mon guide de voyage pendant cette semaine en terre nippone…

Konichiwa, bienvenue au pays du soleil levant !

Le grand jour arriva enfin et immédiatement j’eus recours à mon guide Yubisashi. Je m’arrête ici quelques instants pour expliquer en quoi ce petit livre est vraiment utile pour des voyageurs internationaux. Basé sur un principe très simple : on choisit son thème (à l’aéroport, à l’hôtel, au restaurant, dans le train…), on choisit son image (qui représente une petite scène, par exemple : le contrôle à l’arrivée aux douanes, pour dire je viens en vacances), à côté de laquelle est écrit d’une part en anglais, d’autre part, en japonais, et on la montre simplement à notre interlocuteur. Ainsi, celui-ci est immédiatement rassuré de voir écrit dans sa langue et de pouvoir assister le touriste quelque peu déboussolé. (Petite précision, ce fabuleux petit guide existe maintenant en version numérique, vous pouvez donc télécharger son application ici.)

À ce sujet, les Japonais sont extrêmement serviables et ils feront tout pour aider le pauvre touriste perdu. Je me souviens, plus d’une fois, ne pas avoir su où aller (souvent les noms de rue ou de lieux ne sont pas retranscrits en caractères occidentaux) et m’être fait aider, spontanément, par un ou une Japonaise.

Mais mon apprentissage – rudimentaire, certes - du japonais m’aura-t-il été utile ? Plus ou moins… je pouvais fièrement arriver dans un lieu et saluer les gens, demander mon numéro de clé à l’hôtel, acheter un billet d’entrée dans un musée, commander à boire au restaurant… le seul hic, c’est quand on me répondait ! impossible alors de pouvoir comprendre et donc de discuter. De plus, bien que j’ai été à Tokyo, trouver quelqu’un qui parlait anglais était un véritable défi.

Ceci dit, aucun problème pour se déplacer car le métro est extrêmement bien organisé pour les étrangers. Quant au restaurant, les plats de la carte sont tous présentés … en plastique, on a donc une bonne idée de ce qu’on va commander ! Après, il faut se fier à ses instincts et ne pas avoir peur de découvrir de nouvelles choses…

Finalement

En fin de compte, mon premier voyage au Japon (car il sera suivi de deux autres), bien que épeurant par la forme (devenir analphabète est très insécurisant), s’est avéré une réussite.

Certes, je n’ai pas tout compris (loin de là), mais j’ai pu découvrir une culture et un peuple qui m’attiraient depuis toujours. J’ai pu assister à une cérémonie du thé, voir le Mont Fuji, visiter un village de ninjas, me promener à Shinjuku (le quartier animé de Tokyo), entendre les bruits étourdissants des pachinkos (espèces de flippers verticaux, très populaires chez les Japonais), découvrir Akihabara (le quartier manga et high-tech) et sa marchandise kawaï (petites choses mignonnes), fréquenté par les otakus (fans de manga et d’animes) pour enfin terminer par déguster un bon okonomiyaki (sorte de crêpe au chou, farcie au porc et aux algues, un délice !) ou un rapide bento (boite-repas) acheté au kombini (dépanneur 24h/24) du coin.

Finalement, je crois que même si on ne parle pas japonais, essayer de connaître le minimum vital est une bonne idée, car c’est un voyage qui se prépare et dans lequel il vaut mieux éviter de se jeter sans en avoir la moindre notion linguistique.

Ceci dit, la délicatesse et l’amabilité nipponne sont telles qu’on peut, sans problème, y aller, y revenir et continuer à toujours la découvrir… Alors, un bon conseil, n'ayez pas peur, préparez-vous un minimum, et profitez-en !

Sources

Apprenez le japonais avec les mangas, http://anime-manga.jp/french/

Comment apprendre le japonais, http://fr.wikihow.com/apprendre-le-japonais

45 mots japonais que tout le monde (ou presque) connaît, http://japanoob.fr/mots-japonais-connus/

Japanese for busy people, http://www.ajalt.org/english/textbooks/japanese_for_busy_people.html

Rosetta Stone japonais, http://www.rosettastone.fr/apprendre-le-japonais#/

Yubisashi, Point and speak phrasebook Japan, http://www.yubisashi.com/書籍旅の指さし会話帳japanシリーズ/, application itunes, https://itunes.apple.com/us/app/yubisashi-english-japan-touch-talk/id334829764?mt=8

Illustrations

Yubisashi, Point and speak phrasebook Japan, http://www.yubisashi.com/書籍旅の指さし会話帳japanシリーズ/

Maneki Neko (le chat porte-bonheur) Nihon (Japon en japonais), chat_de_saaka_de_maneki_neko_nihon_carte_postale-r02644828f4d94e5f84d0424e3da35cdb_vgbaq_8byvr_324.jpg

Welcome to Kansai (collection personnelle)


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