État actuel de l’enseignement en ligne en université*
L’aspect humain est plus important dans l’apprentissage virtuel que dans l’apprentissage présentiel.
Publié le 30 janvier 2017 Mis à jour le 30 janvier 2017
Les 24 et 25 janvier 2017 a eu lieu le salon iLearning Forum, qui est devenu au fil des années un rendez-vous pour découvrir les nouveautés du e-learning. Des dizaines de présentations ont permis de dégager une image des grandes orientations et des stratégies des éditeurs de plateformes de formation à distance (LMS pour learning management system).
De présentation en présentation, les éditeurs ont d'ailleurs plus cherché à nous montrer la cohérence de leur vision qu'à nous impressionner avec telle ou telle fonctionnalité. Certains LMS ont fait des choix plus affirmés, autour du mobile learning par exemple, ou de la simplicité de mise en oeuvre.
Talentsoft est un acteur historique du e-learning, avec laquelle e-doceo a fusionné. Jérôme Bruet, qui a fondé l'entreprise en 2002 affirme que le e-learning ne peut pas tout. Il nous interroge : qui confierait son destin à un chirurgien qui aurait appris son art sur Youtube ou une plateforme ? Les bras restent baissés. Même si le docteur "Miami" remporte un bon succès avec ses cours de chirurgie plastique sur Snapchat, les cours en présentiel gardent leur intérêt.
C'est donc le contenu et la pédagogie qui constituent l'essentiel. Il nous invite à ne pas perdre nos efforts dans ce qui serait périphérique.
Alors, qu'est-ce qui change avec les plateformes ? Sont-elles condamnées à disparaître. Au contraire, semble nous dire Jérôme Bruet. Ce qui importe, c'est le parcours, l'architecture, l'articulation des contenus plus que les contenus eux-mêmes... Et c'est justement le rôle des LMS que d'assurer cette coordination.
Autre point essentiel : l'émergence des modules très courts, et du micro-learning. Les neurosciences montrent que la répétition régulière est préférable à une séance intensive. Les grains pédagogiques se réduisent, mais on peut imaginer des parcours plus longs.
Sébastien Quéré de Futurskill affirme que ce n'est plus l'apprenant qui doit être au centre. On est un peu inquiet tant l'idée est devenue un lieu commun... Mais il nous rassure assez rapidement : c'est l'expérience utilisateur qui est au centre.
Il nous donne les facteurs de réussite d'un LMS.
Il est ouvert et connecté, parce que chacun d'entre-nous apprend ailleurs, sur les réseaux comme sur les moocs. Le LMS doit donner accès à des ressources disponibles sur ces espaces.
Les grains pédagogiques doivent donner envie, et le LMS doit être engageant. Le "onboarding", c'est-à-dire l'engagement, les premiers temps de la formation sont importants. Les termes employés rejoignent ceux de la gamification ou ludification. Sébastien Quere nous indique que les LMS doivent ressembler à des sites web, plutôt qu'à des plateformes. Ainsi sur Futurskill, la partie droite peut faire apparaître très rapidement un espace d'échange avec ma communauté d'apprentissage.
Il est mobile, car nous apprenons dans des lieux très variés, et enfin, le LMS doit rendre service : informer l'apprenant sur sa progression, faire le lien avec le présentiel, etc.
D'autres sociétés présentes sur le ilearnforum ont des partis pris plus tranchés. Sparted a fait le choix du mobile et du ludique.
Mais comme les deux précédents, la société porte une vision de ce que peut être la formation en e-learning en 2017. Sparted l'a traduit dans un "manifesto" disponible sur son site.
Les sociétés qui développent les LMS ne se contentent donc pas d'être des coquilles vides. Elles portent une vision de ce qu'est la formation. Au cours des différentes présentations, celles qui sont citées dans cet article comme les autres présentes au salon ont eu à coeur de faire partager leur analyse de l'environnement.
Tree Learning nous a parlé en termes de segments, en présentant un travail réalisé avec une PME. Le maître mot est la "simplicité", qui se décline de la conception des contenus pédagogiques (LMS et LCMS intégrés) à la prise en main par le stagiaire et l'édition des documents pédagogiques.
Tree Learning propose un concept marketing intéressant : donner une version de base suffisamment complète pour être autonome. L'acquisition ou le changement de LMS correspond souvent à un projet, et quand une somme a été budgétée, il est souvent difficile de demander un complément à son responsable financier...
Les modèles, les chartes graphiques complètent la "simplicité" affichée par crea-learning et agora-learning, les outils de Tree-learning. Même si une adaptation est possible, ils permettent de mettre en ligne des modules opérationnels très rapidement.
Ilearnforum réunit de nombreux stands d'acteurs du e-learning, et propose quatre espaces où se succèdent en continu des démonstrations et des exposés... Impossible donc de tout voir.
Je m'apprêtais à sortir quand on m'a invité à découvrir Beedeez et son client Micropole. Julien Huelvan est un des fondateurs de l'entreprise. Il nous a rappelé combien nous étions devenus addicts de nos smartphones, et combien notre temps d'attention et de mémorisation était réduit.
La solution : la répétition, le micro-learning, et le choix du smartphone. On boucle avec ce que nous disait Talentsoft en début de salon, mais de manière plus radicale. Le blog de Beedeez développe sa vision de la formation.
Selon Noria Larose, qui a publié un comparatif des plateformes avec Jean-Luc Peuvrier pour le FFOD, les plateformes opensource se portent bien. Elles gagnent en simplicité et en confort d'utilisation. Claroline, Dokeos, Chamilo et Totara étaient présents au forum. Mais on n'oublie pas pour autant Claroline et Moodle qui s'appuient sur une communauté très importante.
Dokeos peut se targuer d'une très forte implantation dans le monde médical, tandis que Totara cible les entreprises et le privé, en apportant des adaptations à Moodle.
Chamilo est une plateforme utilisée dans tous les contextes. Beeznest en propose un développement orienté vers la gestion des talents, skilllms.
Bien entendu, ce court article ne rend pas compte du dynamisme de l'offre et des partis pris qui existent dans le monde des LMS. On ne saurait trop conseiller la lecture du guide publié par Noria Larose et Jean-Luc Peuvrier le 26 janvier 2017.
Illustrations : Frédéric Duriez
Ressources
Tout d'abord, le guide du FFOD :
Noria Larose - Jean-Luc Peuvrier "LMS & MOOC : Comment choisir sa plateforme ?" 26 janvier 2017 - consulté le 29 janvier 2017
LMS & MOOC : Comment choisir sa plateforme ? L'édition 2017 est arrivé !
Quelques présentations de LMS
Sparted - Manifesto - consulté le 29 janvier 2017
http://website.sparted.com/#/manifesto
Cleo Ginisty-Gold- Les quatres raisons du succès du micro-blogging - consulté le 29 janvier 2017
http://blog.beedeez.fr/4-raisons-succes-microlearning/
Porté avec énergie par Christophe Batier : Clarolline
Site du iLearningForum - http://www.ilearningforum.org/fr/
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