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Publié le 16 septembre 2001 Mis à jour le 16 septembre 2001

Cameroun : Internet à l’école : faut-il vraiment y croire ?

Internet : le nouveau luxe des écoles

Depuis la rentrée, on assiste à une véritable révolution technologique. Les élèves et les enseignants vivent et savourent la nouvelle connexion de leur établissement à Internet. Déjà sont créées les associations des majors, les clubs des anciens de l’établissement, l’association des parents, etc. Malgré un nombre infime d’ordinateurs, généralement un pour mille élèves et leurs profs. on assiste à un intérêt grandissant pour l’outil internet qui vient vivifier la vie scolaire.

A cet engouement, des réflexions nouvelles que pimente un article du journal français

La nouvelle république

dont l’article circule dans les établissements sous forme de photocopie. L’auteur de l’article déplore la fracture numérique qui existe entre la France et ses voisins. Cette préoccupation rencontre l’adhésion des enseigants qui la transposent au niveau local.

Fracture et fossé numériques dans la même ville et entre les villes

La première inquiétude des profs de Lycées concernent la possibilité de doter tous les établissements d’ordinateurs et de les connecter. De fait, si les écoles et les collèges de la ville bénéficient de cette opération, il y a des établissements dans la ville situés en zone pérurbaine qui n’ont pas de connexion au réseau téléphonique. On n’oublie pas les collègues qui sont affectés dans des régions rurales et loins des métropoles. Cette réflexion se calque sur une partie de l’article déjà cité et qui présente la situation de la France relativement à ses voisins, mieux lotis. Selon l’auteur de l’article,

en matière de connexions Internet, notre retard se creuse par rapport à nos voisins européens. Seulement 6 % des Français envisagent de se connecter dans les douze mois qui viennent...Cette fracture numérique n’est pas partagée par l’Éducation nationale qui a connecté à tout va les établissements scolaires ces dernières années.

La deuxième préoccupation des enseignants est la rénovation pédagogique qu’implique l’apparition des Ntic à l’école. Dans les discussions que nous avons pu avoir avec beaucoup d’entre eux, il ressort que les termes comme e-learning, TPE, Tice leur sont étranges et étrangers. Les élèves, qui ont suivi des cours d’informatique et de navigation pendant les vacances savent qu’il existe des chats et attendent de les voir appliqués en classe. Ce que redoutent les profs qui ignorent comment administrer un cours à partir d’Internet. Là aussi,

La Nouvelle République

vient à la rescousse, quand, dans son chapeau, elle écrit que

l’intégration des nouvelles technologies progresse dans les établissements scolaires mais la « toile » a toujours du mal à se tisser dans la pédagogie.

Ne disposant pas d’ordinateurs chez soi, comment apprendra-t-on à motiver les élèves puisqu’on ne sait même pas ce qu’on va chercher. Sans avoir peur du nouvel outil, la rénovation pédagogique, l’amélioration et le perfectionnement des prestations professionnelles auxquelles les autorités les y invitent subtilement deviennent un sujet réel d’inquiétude.

J. Lang, dans le journal, répond aux Français, et les Camerounais s’extasient, car, à Hourtin, cite le journal,on enregistre

près de 100 % de taux de connexion dans les lycées et collèges et de 50 % dans les écoles. Ce résultat est directement lié à l’évolution du parc d’ordinateurs. On compte actuellement un ordinateur pour six lycéens, un pour quatorze collégiens ou 23 écoliers.

Quel rêve !!!

Des questions aux réponses futures

On ne va quand même pas recopier les cours déjà prêts, on ne va pas travailler avec nos élèves en même temps ; les devoirs seront-ils corrigés par l’ordinateur ? quelle est la nature des nouveaux rapports entre nous et les élèves puisque nous pouvons avoir les mêmes sources d’information ? Une consolation dans les réponses : tu sais, ils ont aussi les mêmes livres que nous, on les piège quand même. Abattu, quelqu’un demande à son collègue : toi, tu sais comment taper à la machine ?

Toutes ces questions ont un intérêt majeur, même si elles prouvent à suffisance que les pays d’Afrique sont encore en retard sur les utilisations pédagogiques des Tic. C’est la réflexion spontanément conduite qui mérite d’être célébrée, car elle est une préparation psychologique précoce de la révolution pédagogique qui attend les enseignants. Le recyclage, la formation au maniement de l’outil Internet s’imposent nécessairement. La motivation, les rapports entre le maître et l’apprenant, la recherche de l’information scientifique, le travail collaboratif, synchrone et asynchrone, la redistribution des emplois du temps, les nouvelles manières d’aborder les enseignements, la préparation d’un cours...

Voilà autant de sujets qui attendent l’administration des écoles. La révolution est attendue, avec ferveur, avec faveur. Et La nouvelle République de lancer un dernier argument, mais contemporain à celui des profs du Cameroun. Trop souvent, les ordinateurs

restent dans les housses, faute de formation suffisante des enseignants, de temps, ou de locaux adaptés

.... Un autre défi de l’administration.


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