Tout le monde ne s’appelle pas Edward Snowden. Tout le monde n’a pas travaillé comme informaticien pour la Central Intelligence Agency (CIA) et la National Security Agency (NSA) avant de dévoiler au public les programmes d’acquisition de données et de surveillance de masse de l’administration américaine. Tout le monde n’est pas devenu le plus célèbre des lanceurs d’alerte de la planète et n’a pas été obligé de s’exiler pour fuir les autorités de son propre pays.
En revanche, tout le monde peut, comme Edward Snowden, être l’invité d’un débat pendant le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, s’entretenir en direct avec l’animateur, se tourner quand il lui plait vers les spectateurs et cela, tout en sirotant une tasse de café dans son appartement moscovite. Comment est-ce possible ? Grâce au robot de téléprésence BeamPro développé par la société Awabot, une entreprise française basée à Villeurbanne, à proximité de Lyon.
Qu’est-ce qu’un robot de téléprésence ?
Un robot de téléprésence est une plateforme mobile, c’est-à-dire une base équipée d’un mécanisme de roulement, supportant une interface permettant des échanges visuels et sonores, tel un écran plat agrémenté d’une caméra grand angle, d’un micro et d’enceintes. Pour se faire une idée plus précise, rien ne vaut la dernière scène du film que Oliver Stone vient de consacrer à Edward Snowden. On y voit ce dernier pénétrer sur le plateau d’un studio par l’intermédiaire de son avatar robotisé et s’y déplacer à son gré, alternant entre ses différents interlocuteurs, se tournant vers les uns ou vers les autres comme le ferait n’importe qui débattant dans une telle situation.
C’est grâce à cette mobilité que le robot de téléprésence gagne son indépendance et se différencie d’une classique visio-conférence. Si la caméra demeure le moyen de visualiser son environnement et l’écran celui d’être visualisé à son tour, la base motorisée permet de se mouvoir sans être dépendant des autres, comme si on avait ajouté des jambes.
Ainsi l’avatar n’est-il plus condamné à demeurer dans la même salle de visio-conférence, mais peut-il, selon les souhaits de son pilote demeuré à distance, et grâce à un logiciel installé sur son ordinateur, se déplacer dans d’autres pièces, déambuler dans des couloirs, visiter des laboratoires et même prendre l’ascenseur. Et cela, tout en continuant à communiquer avec les personnes présentes dans l’entourage du robot. Exactement comme si on avait été téléporté dans un autre lieu.
Une évidence pour l'entreprise
Les avantages qu’offre la présence du robot de téléprésence BeamPro dans une entreprise sont une évidence : la suppression des salles de visio-conférence (onéreuses, souvent sous-exploitées car manquant de souplesse d’utilisation et gourmande en espace à l’heure où le prix du mètre carré de bureau flambe), la valorisation du travail à distance, une meilleure intégration du personnel nomade, faciliter la cohésion et la mise en commun des savoirs faire entre équipes distantes.
Avec un avatar tel qu’un robot de téléprésence, rien de plus simple que d’aller voir sur site les évolutions d’un projet, l’observer in situ, partager ses propres découvertes, les montrer puis en débattre sans même avoir besoin de quitter son laboratoire ou son bureau d’étude localisé à l’autre bout de la planète.
Un atout dans le domaine éducatif
Mais les capacités du robot peuvent également être un atout décisif dans le domaine éducatif. Un professeur d’université absent parce qu’en déplacement dans un autre pays, pourra tout de même assurer son cours devant ses étudiants. Il pourra même encadrer les projets techniques lors de travaux dirigés puisque la mobilité exclusive du robot lui permettra de se déplacer de table en table, et ses équipements optiques l’autoriseront même à s’approcher d’équipements de petites tailles ou ne pouvant pas être mus.
A l’inverse, un étudiant hospitalisé ne pouvant se rendre dans son école, aura la possibilité, non seulement d’assister aux cours, évitant ainsi de manquer son semestre, mais aussi de continuer à partager des relations avec ses camarades de classe en les accompagnants dans leur quotidien scolaire.
Avec un robot de téléprésence, rien de plus aisé que d’aller jusqu’à la machine à café prendre une pause tout en plaisantant ou s’interrogeant sur les sujets du prochain examen. Ou de suivre son professeur et les autres élèves lors d’une sortie scolaire. L’étudiant contraint de rester chez lui ou dans son lit d’hôpital garde donc ce sentiment d’appartenance à la communauté de sa classe et de son école. L’intégration n’est pas seulement éducative mais aussi sociale.
Un vrai sentiment de présence
Les récits des diverses expériences, impliquant un robot de téléprésence et effectuées dans les milieux éducatifs, attirent tous l’attention vers un point bien précis : outre l’extrême mobilité permettant de se croire au milieu des autres (jusqu’à leur marcher sur les pieds lorsqu’on appréhende mal l’espace disponible autour de la base mobile du robot), c’est le sentiment de présence qui prévaut.
Si la classique visio-conférence affadit inévitablement la communication car contrainte par l’utilisation du seul son et d’une image fixe, le robot ajoute, grâce au mouvement et au déplacement volontaire et sans contrainte, la possibilité d’interagir avec son environnement. Comme si l’on esquissait des gestes, touchait et manipulait des objets. L’utilisateur a-t-il ainsi la sensation corporelle d’être présent physiquement et de continuer à développer des aptitudes autres que simplement intellectuelles.
Ce sentiment d’influer matériellement sur l’environnement de son avatar est vital pour maintenir l’intérêt de l’étudiant ou de l’élève et le stimuler en lui permettant de s’engager dans des taches qui lui seront assignées spécifiquement. Ainsi le robot de téléprésence BeamPro accorde à son utilisateur la possibilité de demeurer acteur de son projet d’étude, et non simple spectateur contraint à la passivité, malgré l’éloignement physique momentané qui le contraint.
Un gadget ? Ou une solution d’avenir ?
Néanmoins, un robot de téléprésence n’est pas un outil dont l’usage ne serait que ponctuel. Il n’est pas simplement un palliatif ou une solution de secours. S’il est, actuellement, particulièrement utilisé afin de permettre à une personne de ne pas interrompre son cursus scolaire lors d’une hospitalisation, il pourrait devenir demain un élément pratique du monde éducatif.
Pour un étudiant, à combien se monte le coût d’une année dans une école d’ingénieur, une école de commerce ou une université localisée à plusieurs centaines de kilomètres du domicile de ses parents ? Avec les frais de déplacement et les frais de logement qui l’obligeront sans doute à prendre un emploi précaire pour financer ses dépenses, l’éloignant de son objectif de départ et augmentant ses chances d’échec. Verra-t-on d’ici quelques années un nombre conséquent de robots de téléprésence installés dans les rangées des amphithéâtres, comme autant d’avatars d’étudiants ayant privilégiés une solution technique finalement moins onéreuse et aussi efficace qu’une relocalisation, à grands frais, de leur domicile ?
Newman, William. "Enseignement à Distance Et Pédagogie." Revue Internationale D’éducation De Sèvres. Date de publication avril 2012. https://ries.revues.org/2284.
Il existe différents manuels en ligne, qu'ils soient privés ou publics, sur différents sujets. Généralement, ils abordent des matières plus générales comme les mathématiques ou le français. Or, trois étudiants de l'université de Tours en ont créé un public sur la dissection humaine pour la formation des futurs médecins. Le but? Moderniser les références en la matière.
La solution pour ceux qui n’ont ni l’énergie ni les compétences de se transformer en éducateur, réside soit dans un apprentissage des outils en ligne pour prendre les choses en main, soit dans une réhumanisation de l’école redevenue lieu de vie, avec un temps plus long pour cette dernière alternative.
Apprendre en ligne, avec des jeux et du multimédia ? Super ! Telle est l'idée du projet École Numérique de l'Éducation Nationale Française en proposant aux écoliers de découvrir, directement dans le confort de leur foyer, les langues apprises en classe, avec deux nouveaux programmes qui leur sont vraiment destinés : Deustch für Schulen (pour l'allemand) et English for Schools (pour l'anglais).
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