Depuis quelques années, nous nous sommes habitués à lire les travaux réalisés sur la formation à distance
en Afrique. Nous nous souvenons en particulier du rapport de Régine Thomas publié voici une dizaine d'années puis, en 2000, d'un
travail élémentaire sur l’éducation à
distance et l’apprentissage que Thot avait présenté en son temps dans le cadre
de la Formation à distance dans les pays francophones d'Afrique subsaharienne. Ce travail est téléchargeable en ligne gratuitement.
L'année 2004 a été « prolifique » pour de telles entreprises. En
2004 donc, une étude comparée des formations à distance en Afrique circulait avec beaucoup de bonheur. D'autres études ont également été réalisées pour analyser le comportement institutionnel sur les politiques nationales de la formation à distance en Afrique. Le site Edusud a également élaboré, pour plusieurs pays de l'Afrique au sud du Sahara, des études de cas pour ce type d'état des lieux relativement complet.
L’année dernière, les deux responsables du Programme IV de l’AUF proposaient aussi une longue et mûre réflexion en présentant l’histoire d’un dispositif francophone de
formation ouverte et à distance dans l’Enseignement
supérieur d’Afrique
dans la revue Distance et Savoirs. L’un d’eux, P-J. Loiret, se demandait, dans sa thèse, non seulement à quoi sert l’EAD en Afrique,
mais aussi à qui sert l’EAD en Afrique. Son hypothèse principale, révèle-t-il, est que l’enseignement à distance peut servir à la fois pour façonner l’université de l’extérieur et la renouveler de l’intérieur. On retrouve dans l’EAD, explique l’auteur, des dynamiques propres et des tentatives d’instrumentalisation.
L’Unesco a récemment commandé à G. Tsafack - qui vient de s'éteindre ce week-end au Cameroun - une autre étude sur
la formation à distance dans les universités en Afrique. Cet enseignement universitaire à distance,
lit-on en 4ème de couverture du livre tiré de cette étude, est
susceptible de révolutionner l’enseignement supérieur, notamment en ce qui
concerne l’accès et le mode de diffusion. L’Afrique subsaharienne qui a donné
au monde sa première université à distance doit aujourd’hui s’ingénier pour
s’approprier et profiter des nouvelles technologies de l’information et de la
communication qui explosent, afin d’espérer une présence significative sur le
marché compétitif de la commercialisation du savoir qu’impose la mondialisation.
L’ouvrage
dresse l'état des lieux de l'enseignement tertiaire à distance en Afrique
subsaharienne et répond aux questions : pourquoi, par qui, pour qui, et avec
quels moyens, comment et suivant quelles politiques ? La table des matières propose les chapitres suivants : différentes définitions et conceptions de la formaiton à distance; historique; modes de diffusion pratiqués; opérateurs et clientèles actuelles et
potentielles; techniques et infrastructures exploitées; programmes; réseaux; distribution géographique et linguistique; efforts de concertation. Autant d'approches qui témoignent d'une véritable effervescence autour de l'Université virtuelle.
Voici donc un ouvrage très complet, qui devrait stimuler les initiatives et les fédérer dans le sens d'une offre plus complète et encore plus accessibles aux étudiants du continent.
L'enseignement universitaire à distance en Afrique Subsaharienne. Georges TSAFAK, Ed L'Harmattan, Paris, décembre 2008.