Publié le 10 octobre 2016 Mis à jour le 10 octobre 2016
« Dans le monde des affaires, il est inutile d'avoir des idées originales à moins de pouvoir également vendre ce que vous créez. La direction est incapable de reconnaître une bonne idée sauf si elle lui est présentée par un bon vendeur » (David Ogilvy, homme d’affaires Britannique, 1911-1999).
Cette définition de la vente peut-elle également s’appliquer au monde de l’éducation et plus particulièrement à celui des langues ? Un professeur de langues est-il un vendeur de connaissances ?
Le FOS
Le français sur objectifs spécifiques, appelé plus communément FOS est un système éducatif relativement récent (fin 2010) et s’axe sur des domaines particuliers, comme les affaires, le tourisme, la restauration, l’informatique, le transport… Ainsi, chacun peut-il choisir de se spécialiser dans son créneau professionnel au moment de son apprentissage de la langue française.
Certaines maisons d’éditions spécialisées en FLE ont même élaboré des manuels spécifiquement destiné à ce type d’apprentissage, notamment le CLÉ International qui a carrément créé une collection intitulée Affaires, qui se décline en grammaire, communication et vocabulaire, et ce, à différents niveaux.
Prenons le cas du manuel « Communication progressive du français des affaires ». À la partie Achat – Vente, l’étudiant pourra découvrir 8 thèmes pertinents à l’aider à s’exprimer en français dans son travail de vendeur : l’entretien de vente, le télémarketing, demander des informations, passer commande, annuler une commande, problème de livraison, délais de paiement et contestation d'une facture.
J’ai pour ma part moi-même donné plusieurs fois ce type de cours, principalement axé sur le français informatique et des nouvelles technologies et j’ai eu grand plaisir à voir que l’apprentissage des étudiants, bien qu’étant un cours commandé par leurs employeurs pour améliorer leur productivité au travail, se faisait bien plus rapidement du fait de leur intérêt particulier pour le domaine étudié.
Le FOS en ligne
Outre l’approche traditionnelle livresque et présentielle (en classe), le FOS en ligne tend à se développer de plus en plus, offrant ainsi une grande flexibilité aux apprenants. En 2013, pour faire suite au programme FEL (Francisation en Ligne) offert par le MIDI (Ministère de l’Immigration, de Diversité et de l’Intégration du Québec), trois nouvelles thématiques spécialisées ont vu le jour : la santé et les soins infirmiers, le génie et les sciences appliquées et l’administration, le droit et les affaires. En ce sens, le Ministère de l’immigration du Québec tend à offrir un plus large éventail de formations en français pour garantir la meilleure intégration au marché du travail des nouveaux arrivants. Le français se vend bien !
Autre projet qui vient de sortir, en septembre 2016, proposé par une école de langues en ligne (SpeakPlus.fr), une plateforme entièrement destinée au business (https://business.speakplus.fr/fr/) qui offre des spécialisations en anglais, espagnol et français, aux niveaux débutant, intermédiaire et avancé.
« Pitcher sa startup en français »
Dans le domaine de la vente, par exemple, une formation particulièrement dynamique semble proposée, celle intitulée « Pitcher sa startup en français ».
Précisons que les termes «pitcher» et «startup» sont deux anglicismes que l’on pourrait remplacer par «lancer, débuter» et «jeune entreprise, entreprise en démarrage». Cette formation, destinée à tout professionnel non francophone de niveau A2 (intermédiaire) est offerte au prix de 135 Euros (environ 160 Dollars Canadiens) et est entièrement personnalisable : on peut choisir de prendre une à trois sessions par semaine, de s’y abonner pour un, deux ou trois mois. La formule est très souple !
Cette formation s’axe autour de trois thèmes :
À l’issue de cette formation en ligne, qui lui permet de se concentrer sur l’essentiel afin de convaincre l'interlocuteur de l'intérêt de son projet, l’apprenant sera capable de présenter efficacement son entreprise.
Le professeur de langues, un promoteur linguistique ?
Quelques fois, on pourrait penser à comparer le professeur de langues à un promoteur ou à un agent linguistique. Pourquoi une telle comparaison ? Eh bien, un peu à l’instar d’un promoteur / agent immobilier qui doit vendre un logement en vantant tous ses aspects positifs, le professeur de langues doit également lui aussi faire la promotion et la publicité de la langue qu’il enseigne, qu’il « vend ». En effet, il est avant tout le représentant de la langue, et donc, du pays ou de la culture qu’il enseigne.
Pour cela, il doit se montrer passionné et passionnant ! Pour enseigner une langue vivante, il faut que son transmetteur de connaissances le soit lui aussi et outre la langue (vocabulaire, grammaire, conjugaison), il se devrait idéalement de connaître la culture du pays en question.
Pour ma part, enseignant le français langue étrangère depuis de nombreuses années, étant Française et vivant au Québec, il me semble obligatoire de transmettre non seulement la langue française internationale, mais aussi de parler de culture francophone : pas seulement québécoise, mais bien internationale, ce qui permet alors de montrer le caractère mondial du français et la richesse et la variété de sa culture selon les continents. Alors, plutôt que de dire que je vends la langue française, je préfère dire, sans modestie, telle une ambassadrice, que j’en fais la promotion et la publicité !
Références
SpeakPlus Business, https://business.speakplus.fr
Francisation en Ligne, https://www.francisationenligne.gouv.qc.ca/
Illustrations
Formation «Pitcher sa startup en français» de SpeakPlus, https://business.speakplus.fr/fr/course/574/pitcher-sa-startup-en-francais/
SpeakPlus Business, https://business.speakplus.fr/
Accédez à des services exclusifs gratuitement
Inscrivez-vous et recevez nos infolettres en pédagogie et technologies éducatives
Vous pourrez aussi indexer vos ressources préférées et retrouver votre historique de consultation
M’abonner à l'infolettreVous pourriez aussi aimer:
Téléréalité : boostez votre audimat pédagogique !
La téléréalité doit-elle rester à la porte de l'Ecole ? Si l'on en croit les études scientifiques, son influence est critiquable. Mais doit-on nier l'évidence ? Nos élèves passsent plus de temps à regarder ces émissions qu'à étudier leurs cours. Et si on en faisait un objet d'étude ? Thot Cursus vous propose une série d'articles sur l'utilisation pédagogique de la téléréalité.
On peut vendre de la formation mais pas garantir un apprentissage
L’apprentissage de compétences opérationnelles valables sur le marché de l’emploi a une attractivité en croissance par rapport au diplôme, long à obtenir et plus ou moins pertinent au domaine d'emploi. Dès lors, les achats de formation se font plus courts et plus ciblés.
La mutation de l’écosystème éducatif : par compétences
Si on pense financer l’éducation sur les mêmes critères qu’autrefois, comme l’assiduité en classe ou l’âge des individus, la formule ne générera que de la frustration.
Si on veut rendre l’éducation populaire et appréciée, on proposera au gens ce dont ils ont besoin, c’est à dire des compétences pour opérer dans ce monde. On construit sa confiance en soi sur ses compétences, on devient plus tolérant avec de l’éducation...
Vendre une formation. Ce que j'ai appris dans les salons
Comment vendre une formation. Quelles méthodes marketing pour ce service bien particulier ? Pour étudier la question, promenons-nous de stand en stand sur un salon "ressources humaines et formation". Interrogeons les commerciaux, et observons.
La folie hackaton : affronter le problème à plusieurs
Le plus souvent sur deux jours, il s'agit d'aider au développement d’applications au service d’autres groupes professionnels. L’ouverture, le croisement avec d’autres populations, la contrainte de temps permettraient, lors de ces « sprints créatifs », d’élaborer des idées inédites et des solutions agiles. C’est le principe de la sérendipité faisant se rencontrer des experts techniques, des personnes avec des questions bien posées. Le hackaton par extension désignerait aussi le lieu et la méthode de travail forcément cool. Et pour ceux qui n’en n’ont jamais vécus, non les pizzas et la bière ne sont pas les seuls aliments autorisés !
De nombreux secteurs d’activité s’emparent de ce potentiel créatif et de ce réservoir d’énergie. Pourquoi pas vous ?
