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Publié le 31 mai 2016 Mis à jour le 31 mai 2016
Un nouveau rapport de la fondation NESTA s’intéresse à la relation entre art et technologie. Le sujet n’est pas nouveau pour cette association : l’année dernière nous avions déjà évoqué leurs travaux sur la créativité , dernier rempart face à une robotisation déferlante sur les emplois.
Quand les technologies géreront notre travail, nous restera-t-il l’art ?
L’objectif est d’analyser les points de croisement entre technologie et art (au sens large) pour représenter le niveau d’ingérence de l’une dans l’autre. Pour ce faire, le rapport s’appuie sur des données du réseau social Meetup («rencontrez des personnes près de chez vous, autour de vos passions et projets »). Plus précisément, l’auteur a sélectionné les groupes correspondants aux deux domaines et a fouillé les informations contenues dans les descriptions et les mots-clés de la section "à propos" de chaque groupe.
Résultat : 334 groupes, 135 550 membres (au Royaume-Uni).
Les données sont ensuite réparties par un procédé de mise en grappe (cluster).
Petite définition du wiki EduTech (Université de Génève) : « le partitionnement de données (data clustering en anglais) est une des méthodes statistiques d'analyse des données. Elle vise à diviser un ensemble de données en différents paquets homogènes [..] les données de chaque sous-ensemble partagent des caractéristiques communes, qui correspondent le plus souvent à des critères de proximité (similarité) ».
La mise en grappe fait ressortir les associations de mots les plus récurrentes (par exemple : Arduino, impression 3D, mouvement « maker » etc…).
Le dendrogramme, ou arbre hiérarchique, montre ces liaisons (la hauteur des branches représente le niveau de proximité)
Par une vue encore plus synthétique (via l’outil gephi) on obtient les principaux regroupements d’activité au croisement entre l’art et la technologie (sur la ville de Londres) : la photographie digitale, l’impression 3D et le design numérique, la visualisation de données, la réalisation de film, le développement des jeux etc..
Des précautions de lecture sont indissociables de ce type d’exercice : l’auteur ne s’appuie « que » sur un échantillon, les personnes transitant par un réseau social (qui est loin d’être le seul), avec un risque évident de sous-représentation ou d’interprétation biaisée.
Personnellement, j’aime lire des travaux qui essaient de faire parler les données, tout en restant à la portée de tous. Certes, les conclusions ne sont pas « scientifiques », mais offrent souvent des angles de lecture intéressants.
Pour l’auteur les interactions entre art et technologie sont bien réelles, les fab-labs y sont propices, mais des connexions resteraient à explorer dans le domaine des beaux-arts. Selon lui, les avantages offerts par la technologie en termes de personnalisation et d’expérience utilisateur pourraient révolutionner l’expérience artistique et insuffler des nouvelles tendances en termes d'interaction ou de co-création...
Une exposition du Barbican Center, en 2014, faisait la pari d’une « Révolution (artistique) digitale »: des expériences comme Loop >>60 Hz, des drones en éléments de chorégraphie qui s’envolent dans un auditorium pour créer une performance musicale et visuelle ; ou les projets de DevArt (avec Google) « Le code au service de l’Art » comme la réalisation Wishing wall du duo Varvara & Mar : des vœux soufflés dans un micro qui se métamorphosent en papillons, dont les couleurs varient selon le sentiment exprimé. Poétique.
Pour en savoir plus, la fondation Interaction Design propose une offre intéressante de cours en ligne sur le design interactif, ainsi que des ressources pour découvrir la soma-estétique, un courant qui essaie de « ne pas se limiter à la description de l’œuvre [..] mais de rendre compte de l’expérience du sujet se mettant en relation avec l’œuvre d’art et du monde que cette dernière porte avec elle ».
Une nouvelle revue en accès libre y est consacrée : Journal of somaesthetics, de l’Université d Aalborg (au Danemark). Un numéro à venir sera consacré au lien avec la technologie.
Illustration : Wonderlane via Foter.com
NESTA. State of Art. Analysing where art meets technology using social network data (mai2016) http://www.nesta.org.uk/sites/default/files/state_of_the_art-analysing_where_art_meets_technology_using_social_media_data_v62.pdf
TheVerge. Technology has changed art, and this is what it looks like (juillet 2014) http://www.theverge.com/2014/7/3/5867225/digital-revolution-barbican-london-exhibition-photo-essay.
Smithsonian.com. 7 Ways Technology is Changing How Art is Made (août 2014) http://www.smithsonianmag.com/arts-culture/7-ways-technology-is-changing-how-art-is-made-180952472/#FT21ZrzhKle0OBdl.99
Formis Barbara. Richard Shusterman, Conscience du corps. Pour une soma-esthétique in Mouvements 1/2009 (n° 57). http://www.cairn.info/revue-mouvements-2009-1-page-155.htm
Interaction Design Foundation. Shusterman R. Somaesthetics. Introductory videos https://www.interaction-design.org/literature/book/the-encyclopedia-of-human-computer-interaction-2nd-ed/somaesthetics
(Dernière consultation : mai 2016)
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