Réussir l’acquisition d’une ressource pédagogique

La question de la production des ressources pédagogiques se repose à l’occasion de l’arrivée massive du numérique.

Pourquoi ne pas se contenter d’utiliser Wikipédia, Youtube ou un moteur de recherche des ressources pédagogiques numériques ou encore des ressources référencées ou de consulter les banques de ressources, des listes de MOOC ou des listes de jeux sérieux ?

De tous les types d’informations disponibles en ligne et souvent gratuitement, qu’est ce qui vaut vraiment qu'on y accorde attention ? Pourquoi et quoi acheter ? Comment fixer un prix pour une ressource pédagogique ?

Qualifier son besoin de ressources pédagogiques

Parfois les ressources sont disponibles mais ne sont pas assez contextualisées. L’intention pédagogique portée n’est pas celle qui est souhaitée. L’achat s’impose. La notion de ressource pédagogique est assezfloue. Elle peut contenir la réalisation de supports pédagogiques, de guides et fiches pratiques ou méthodologiques, de tests de positionnement, de sites internet, d’épreuves ou de consignes d’examen, des libellés d’exercice et de cas, de déroulés, de scénario, de protocoles, de référentiel,s de boîte sà outils, de kits de déploiement,de jeux pédagogiques (en ligne ou de plateau), de jeux sérieux, de e-formations, capsules, vidéos, d’illustrations graphiques.,,

A cet égard le chiffrage d’un contenu mobilisant du multimédia s’avère quelque peu spécifique. La question des ressources traite des ressources à destination du formateur pour qu’il réalise son animation mais aussi des ressources à destination des participants pour qu’ils soient soutenus dans leur apprentissage.

Combien coûte une ressource pédagogique

Acheter de la prestation intellectuelle a toujours été un acte difficile pour un organisme de formation, une administrationou une entreprise, il s’agit d’estimer des critères pertinents pour jauger de ce qui fait la valeur d’une ressource pédagogique, comme par exemple :

• La complexité des matières à développer,
• Le nombre de concepts à articuler,
• L’exigence du public pour des contenus précis et vérifiés,
• La rareté des informations nécessaires pour créer la ressource,
• Le type de support, sur lequel, la ressource est diffusée,
• La nature de la ressource : complétement originale ou amélioration d’une ressource déjà existante,
• La qualité didactique de la ressource.

 
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour essayer de chiffrer quel prix payer :

• Les usages déjà en vigueur, barème et grilles héritées, déjà acceptés par les fournisseurs,
• Un rapport entre le coût de la ressource et le volume des effectifs cibles,
• Une estimation au nombre de signes produits pour une ressource écrite (par exemple, il est possible d’estimer qu’en une heure de temps un auteur peut produire 2000 signes),
• Une durée de production de vidéo, ou de contenu plus ou moins médiatisé et scénarisé (cf : les 4 niveaux de scénarisation et médiatisation repris par e-learning E2C allant d’aucune scénarisation à une scénarisation plaçant l’apprenant au cœur d’un scénario cinématographique).
   

Une fois l’estimation réalisée, un cahier des charges ou une commande peut être rédigé, mais réussir l’achat puis l’intégration de la ressource sont deux nouvelles étapes à prendre en compte.

Réussir ses achats

Aujourd’hui les directions des achats intègrent le critère prix pour tout achat de prestations intellectuelles. Elles ne se contentent plus d’acheter le meilleur prestataire ou celui qui est habituellement retenu, elles cherchent à faire chuter les prix. Il existe aussi des plateformes d’achat telles que, la centrale de formation, mais elles restent plutôt centrées sur de la mise en relation entre une offre et une demande et le sourcing de prestataires de stages et moins sur l’achat de ressources pédagogiques.

Des réseaux comme CANOPE  mettent également à disposition  des ressources sur étagères qui permettent de repérer l’existant. Un comparatif avec ce qui existe est toujours une bonne idée pour ne pas réinventer l’eau tiède. Il s’agirait aussi d’acheter en temps utile la ressource, pour éviter qu’elle ne soit projetée trop en avance dans le contexte d’accueil, ou qu’elle nécessite après coup des surcoûts de maintenance pour être remise à jour.

Garder la traçabilité des achats mais aussi des codes sources, en cas de ressources numériques, permettra de faire évoluer la ressource dans le temps et de l’adapter au gré des évolutions de contenus, juridiques ou techniques. Une vérification de la propriété intellectuelle relative à la ressource est également un préalable. Il s’agit de savoir qui détient les droits d’auteur (cf guide du supérieur sur les droits d’auteur).

Populariser et faire vivre la ressource

La nouvelle ressource gagnera à être popularisée auprès de ses futurs utilisateurs. Des démonstrations, des teasers (petite bande annonce)vidéo, ou une campagne de communication seront nécessaires pour une bonne appropriation.

Parfois des formations de formateurs s’avéreront indispensables pour intégrer les nouvelles ressources dans leurs pratiques. Car pour un formateur la création de sa propre ressource est un moment de préparation de son cours. Des tests et des retours d’expérience sont à organiser pour que la ressource soit corrigée, connue, et appropriée.

Des vidéos utilisateurs, des témoignages de stagiaires et d’apprenants compléteront la bonne image de la ressource. Des notations de ressources permettent aussi de repérer celles qui ont plus d’intérêts que d’autre. Une attention toute particulière sera portée au maintien des liens lorsque la ressource est en ligne, sinon le risque est un oubli progressif de la ressource.

Allez plus loin :

Guide de création d’une ressource numérique - Sankore - .pdf
http://ash.ia02.ac-amiens.fr/IMG/pdf/guide-creation-ressources-tni.pdf

Repères pour acquérir des ressources numériques pour l’école - MEN - Direction du Numérique pour l’Éducation - .pdf
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Numerique/00/8/Reperes_Ressources_numeriques_version_de_travail_en_ligne_475008.pdf

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