Publié le 10 avril 2016 Mis à jour le 10 avril 2016
La science permet de comprendre et d'améliorer notre monde. La recherche scientifique a mené à la création de nombreuses technologies. Or, il semble pour bien des gens que les scientifiques vivent dans des tours d'ivoire, déconnectés des enjeux qui préoccupent la population. D'autant plus que de nombreuses recherches sont publiées dans des revues à accès restreint et prennent des années avant d'être libérées. Comment alors établir un rapport de confiance quand cette notion élitiste du savoir de la recherche persiste ?
Dans ce contexte, de plus en plus de voix demandent une science ouverte. Les sénateurs français décideront d'ailleurs bientôt d'entériner ou non une loi favorisant l'accès ouvert aux recherches. Le but étant, d'après les signataires de cette lettre ouverte, que les articles suscitent plus de recherches et de savoirs dans la sphère publique. Le savoir engendrerait le savoir.
Dans cette volonté de science ouverte, l'Association Science Et Bien Commun (ASBC) annonçait en janvier 2015 le projet de recherche-action SOHA (Science ouverte Haïti Afrique). Cette initiative pilotée par deux professeures (Diéyi Diouf du Sénégal et Florence Piron du Québec) a commencé au tout début de 2015 et se terminera en décembre 2016. Comme le nom l'indique, elle se veut un point de départ pour instaurer une science plus ouverte dans les universités d'Haïti et de l'Afrique francophone.
La partie recherche s'intéresse à la présence ou l'absence de science ouverte dans ces établissements d'enseignement supérieurs. Il sera noté les obstacles à l'implantation de ce type de sciences pour éventuellement trouver des pistes de solutions qu'ils pourront adopter. Logiquement, les données de cette recherche seront accessibles à tous et réutilisables dans des travaux universitaires et autres recherches sur ce thème.
La partie action, quant à elle, se divise en deux. Il y a eu, d'abord et avant tout, la création du Réseau interdisciplinaire d'information et d'échanges sur la science ouverte en Haïti et en Afrique francophone (RISOHA), un groupe de chercheurs et étudiants souhaitant que la science ouverte et ses valeurs soient adoptés par les facultés. L'action se fait aussi dans l'invitation des établissements à traiter le sujet et tenter de l'appliquer par des publications en libre accès, en organisant des colloques et séminaires sur le thème de la science ouverte, etc.
L'étude étant encore en cours et le projet à ses balbutiements, il est difficile de savoir ce que donnera le projet. Toutefois, le blogue du projet SOHA donne une idée de l'éveil qui se fait à Haïti et ailleurs sur cette approche.
Soudainement, des chercheurs et étudiants voient la possibilité de dédouaner la science et la recherche pour la transmettre au grand public. En s'alliant et adoptant cette approche ouverte, ce sont autant les universités que les populations qui en sortent gagnants selon les témoignages. Comme le dira ce blogueur du Bénin en détournant une citation de Descartes : « La connaissance qui est la chose du monde la mieux partagée. »
Illustration : Rawpixel.com, shutterstock
Références
Lawson, Cypriano. "Projet SOHA : Une Initiative De Développement Universitaire Pour Haïti Et L’Afrique Francophone." Regards D'ici. Dernière mise à jour : 10 juillet 2015. http://cyprianolaw.mondoblog.org/2015/07/10/projet-soha-une-initiative-de-developpement-universitaire-pour-haiti-et-lafrique-francophone/.
Le projet SOHA. Consulté le 6 avril 2016. http://www.projetsoha.org/.
"Le RISOHA." Association Science Et Bien Commun. Consulté le 6 avri; 2016. http://www.scienceetbiencommun.org/?q=node/78.
"Pour Une Science Ouverte à Tous." Le Monde.fr. Dernière mise à jour : 8 mars 2016. http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/03/07/pour-une-science-ouverte-a-tous_4878011_1650684.html.
"Projet Science Ouverte En Haïti Et Afrique Francophone (SOHA)." Association Science Et Bien Commun. Dernière mise à jour : Janvier 2015. http://www.scienceetbiencommun.org/?q=node/76.
Accédez à des services exclusifs gratuitement
Inscrivez-vous et recevez nos infolettres en pédagogie et technologies éducatives
Vous pourrez aussi indexer vos ressources préférées et retrouver votre historique de consultation
M’abonner à l'infolettreVous pourriez aussi aimer:
Comprendre les sciences par l'action, agir et mettre en application ce qui a été étudié en classe : "Sur les traces de Tara", un projet riche de rencontres, d'échanges et de découvertes, en milieu scolaire.
La différenciation pédagogique par l'exemple, au Canada
À coup sûr, vous avez dans votre classe des élèves aux styles d'apprentissage variés. Comment faire pour que tous apprennent ? la réponse s'appelle la différenciation pédagogique. Exemples francophones au Canada.
La robotique à l'école : que disent les recherches?
La recherche s'intéresse de plus en plus à la robotique à l'école. En fait, avec les avancées spectaculaires en robotique des dernières années les robots peuvent à la fois être enseigné et enseigner. Mais quels sont les effets d'introduire de la robotique dans les classes? Les études commencent tout juste à donner un aperçu de l'effet de cette pratique sur les jeunes.
Quels usages des labs pour accélérer la métamorphose de la formation ?
7 usages concrets d’un lab pour des groupes en formation pour hybrider la formation non pas seulement d’outils numériques, mais aussi de pensées métisses, de préoccupations sociétales ou pratico-pratiques. Des ressources originales.
École mutuelle et recherche-action : parenté pédagogique
Le développement de la libre-pensée passe par l'expérimentation. Les écoles mutuelles devaient faire face à l'abondance d'enfants et à la rareté des professeurs et des ressources. Maintenant il s'agit de faire face à une abondance de connaissances et à des défis complexes auxquels personne, isolé, ne peut véritablement apporter solution. Tous gagnent à collaborer, bien sûr, mais aussi à développer sa libre pensée: les solutions sont à découvrir et à créer...
