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Publié le 27 mars 2016 Mis à jour le 27 mars 2016

Les 12 principes de la chimie verte… expliqués aux nuls

Les 12 principes de la chimie verte expliqués à l'aide de supports vidéo.

Si comme moi vous pensiez qu’une « modification temporaire des processus chimiques » était les termes utilisés par Spock pour expliquer à l’inculte Capitaine Kirk le fonctionnement de la téléportation, alors je vous souhaite la bienvenue à bord.

Attachez votre ceinture et décollage immédiat pour la planète « Chimie verte », où vos meilleurs alliés ne seront autres que Wikipédia, un bon gros dictionnaire scientifique et une boîte de paracétamol (acétaminophène). Allez, c’est parti !

Qu’est-ce que la Chimie Verte ?

Pour la candide terrienne ignorante que je suis, la chimie se résumait à mélanger dans un bécher les contenus de deux éprouvettes distinctes pour obtenir un mélange coloré et fumant sous le regard catastrophé de mon professeur de sciences. L’ensemble se déroulant dans l’environnement froid et aseptisée d’un laboratoire, bref : tout le contraire d’un espace naturel. Et pourtant…

La chimie verte se décline en 12 principes. Tout comme les 12 travaux d’Astérix, chacun d’entre eux nécessite une bonne dose de courage, de ruse et de tripatouillage de méninges pour être à peu près correctement compris et interprété par le commun des mortels. Si le but est que chacun d’entre nous s’approprie les bonnes intentions de cette verte chimie, il serait peut-être souhaitable de rendre à l’avenir l’emballage un peu plus attractif. Mais bon, laissez-moi tenter de vous expliquer chacun de ces principes, vidéos à l’appui, et ayez l’indulgence de me pardonner à l’avance les éventuelles erreurs.

Principe n°1 : la prévention

C’est se débrouiller pour réduire ou éliminer les déchets à la source, au lieu de dépenser de l’argent et de gaspiller de l’énergie pour les traiter une fois qu’ils ont été générés. En plus, c’est meilleur pour l’environnement et la santé des travailleurs.

Principe n°2 : l’économie d’atomes

C’est choisir le processus industriel le plus efficace, c’est-à-dire celui qui permet d’obtenir un maximum de produit désiré et un minimum de déchets. C’est du bon sens me direz-vous ! Oui mais lorsqu’on connait le peu de rentabilité de certaines réactions chimiques, on se rend compte que ce n’est pas si simple à mettre en œuvre.

Principe n°3 : concevoir des méthodes de synthèse moins dangereuses

Alors là, on bascule dans le film d’horreur ! Naïve comme je suis, j’imaginais que tous les chimistes étaient des gens beaux et gentils qui ne fabriquaient que des substances non toxiques pour l’homme et son environnement. Et bien non ! C’est fou la quantité de méchantes molécules prêtes à dérégler mon équilibre hormonal que j’ingurgite chaque jour. Et en plus elles osent se combiner pour se transformer en une force de frappe encore plus dévastatrice. Au boulot les chimistes : faut me rendre tout ça plus sain !

Principe n°4 : conception de produits chimiques plus sûrs

Ma partie préférée ! Celle où le monsieur avec la voix douce et le petit accent du sud-ouest nous explique que la chimie, combinée à une petite dose d’imagination, peut remplacer une molécule artificielle très toxique par une autre d’origine végétale absolument inoffensive pour nous et notre environnement. Même les petites bébêtes qu’elle est chargée d’éloigner s’en sortent saines et sauves.

Principe n°5 : recherche d’alternatives aux solvants polluants et aux auxiliaires de synthèse

Le moment où l’on bascule dans un monde futuriste merveilleux où « nos amies les bactéries », bien sélectionnées et nourries par nos ingénieux hommes et femmes en blouse blanche, remplacent les polluants issus du pétrole pour nous offrir une planète toute propre.

Principe n°6 : recherche du rendement énergétique

Là, ça se complique. Il s’agit de déterminer la quantité d’énergie exacte pour donner à une réaction chimique le temps d’atteindre son point d’efficacité optimum. En gros, si vous ne chauffez pas la casserole assez longtemps : ce n’est pas cuit. Et si vous la chauffez trop longtemps : ce qu’il y avait dedans a grillé et en plus vous avez dépensé plein d’électricité inutilement.

Principe n°7 : Utilisation de ressources renouvelables

Ou comment le 100% végétal 100% biodégradable remplace le 100% d’origine fossile.

Principe n°8 : réduction du nombre de dérivés

Que c’est difficile, parfois, la chimie. A ce stade, j’aurais bien appelé mon ancien professeur de sciences pour qu’il me vienne en aide. Bref, si j’ai bien compris, nous obtenons forcément, au terme d’une réaction chimique, des produits dont on se passerait bien car difficiles à traiter et à éliminer. C’est alors que nos laborantins préférés vont trouver les solutions efficaces pour prévenir et réduire les quantités de ces produits non désirés.

Principe n°9 : utilisation préférentielle des procédés catalytiques

La catalyse est le moyen d’accélérer une réaction chimique. Et quand le catalyseur utilisé est naturel, c’est bingo ! Un peu comme lorsque je prends mon vélo pour aller au travail un jour de gros embouteillage. Je vais plus vite que si je m’y rendais à pied. Et en plus j’utilise un système de transport non polluant.

Principe n°10 : conception de produits en vue de leur dégradation

La séquence spéciale filles. Ou comment mélanger des composés chimiques naturels pour obtenir un produit utile dont on sait à l’avance que la dégradation ne laissera aucune empreinte dans la nature.

Principe n°11 : observation en temps réel en vue de prévenir la pollution

Il est très haut au-dessus de nos têtes mais il nous fournit 2 fois par jour la cartographie des espèces chimiques contenues dans l’atmosphère. Rien ne lui échappe et ce qu’il voit aide les scientifiques à comprendre, à modéliser et à prévenir.

Principe n°12 : une chimie fondamentalement plus fiable

Et si on choisissait les bonnes substances et les bonnes doses pour éviter les catastrophes !?...

 

Pour terminer ce beau voyage sur la planète « chimie verte », j’émettrais le souhait, auprès de ces organisations qui nous gouvernent d’avoir l’extrême gentillesse de choisir des mots plus simples ou de les définir plus clairement afin que nous puissions tous faire nôtres les 12 principes de la chimie verte.

 

Illustration : Sergey Nivens, Shutterstock.com

Références 

Demirdjian, Hagop. "La Chimie Verte | CultureSciences-Chimie." CultureSciences-Chimie | Site De Ressources Scientifiques Pour Les Enseignants De Chimie. Date de publication 15 juin 2005. http://culturesciences.chimie.ens.fr/node/1055

"Les Douze Principes De La Chimie Verte | Organisation Des Nations Unies Pour L'éducation, La Science Et La Culture." UNESCO | Building Peace in the Minds of Men and Women. Date de consultation 28 mars 2016. http://www.unesco.org/new/fr/natural-sciences/science-technology/basic-sciences/chemistry/green-chemistry-for-life/twelve-principles-of-green-chemistry/

http://www.cnrs.fr/inc/recherche/programmes/docs/chimieverte.pdf

https://fr.wikipedia.org/

https://www.youtube.com/watch?v=hh5lNGoRFgo


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