Pourquoi et comment innover en formation ?

Innover, innover encore dans les approches pédagogiques pour construire le monde, les produits et services de demain plutôt que seulement s’y adapter. Il s’agit de promouvoir des approches qui libèrent le potentiel humain plutôt que de chercher à le mesurer et le contrôler.

L’enjeu est le vivre ensemble avec les meilleurs services et produits conçus, mis en œuvre et consommés en respectant l’ensemble des parties prenantes. Cette interdépendance étroite entre la façon dont on apprend ensemble et la façon dont les sociétés se composent se répercure jusque dans les entreprises et les administrations.

Si nous apprenons par cœur des savoirs tous faits, nous reproduirons les erreurs anciennes. Einstein affirmait que l’on ne pouvait résoudre les problèmes de demain avec les solutions du passé. Si nous apprenons de façon collaborative, il y a plus de chance que nous fassions émerger une intelligence collective.

Introduire l’Innovation en pédagogie passe par plusieurs leviers :

1. La transformation des espaces physiques de formation, en espaces collaboratifs et connectés plutôt qu’en variable d’ajustement des logiques de gestion. Le fait d’avoir des projets architecturaux oblige à travailler en inter-direction, donc de créer du dialogue et de l’innovation, de s’ouvrir vers l’extérieur.
    
2. L’acceptation de la complexité donc l’abandon de la référence exclusive aux stages et aux approches comportementalistes normées  (le mantra du stage étant composé depuis 70 ans par des objectifs, des contenus des programmes). Il faut aller vers des approches disposant d’intentions mais de laissant les participants composer eux-mêmes leurs modalités, cela  garantit une plus grande motivation (auto-direction des apprentissages).
    
3. Créer des environnements d’apprentissage nourriciers. Laisser les autres apprendre, en leur concédant du pouvoir d’agir, et d’inventer non prévu. Il s’agit de proposer des cadres flous ou négociables, introduire de la non-directivité. Cela signifie disposer de facilitateurs plutôt que de formateurs et d’experts. 
   
   
4. « Hacker l’éducation » avec le potentiel du numérique, introduire les modalités technologiques qui favorisent les échanges en groupe, en réseau, l’écriture collaborative, la vidéo, le faire ensemble. Promouvoir le conflit sociocognitif.
    
5. Faire du design de culture pédagogique collaborative encourageant les managers  plutôt que seulement contrôler la chaine de production de la formation. Pour cela introduire les innovations et des manières différentes de faire par petites touches dans les interstices organisationnels (les réunions, les séminaires, les présentations officielles). 
    
6. Penser « écosystème d’apprentissage » plutôt que « plan de formation », donc combiner formation en situation de travail, e-formation, groupes de co-développement professionnels, tutoriel au poste de travail, modalités ouvertes d’apprentissage, forum, world café, etc.
    
7. Embarquer les émotions des acteurs et proposer une « pédagogie du flow » (Mihály Csíkszentmihályi), une pédagogie de l’action, et de la réussite de projets.
    

Dernier conseil, mieux vaut évoquer la diversification des apprentissages que l’innovation qui fait peur à ceux qui ne veulent pas changer leurs habitudes et agacent qui estiment qu’ils prennent déjà beaucoup d’initiatives.

Illustration : Nasa - Astronaut Christer Fuglesang

Références

Apprendre à apprendre ça s'apprend - AUTONOMIE - Lille 3
http://crl.univ-lille3.fr/apprendre/autonomie.html

Open Bidouille Camp 2016 - http://openbidouille.net/

De la pédagogie des besoins à celle du flow- Denis Cristol
http://4cristol.over-blog.com/article-de-la-pedagogie-des-besoins-a-celle-du-flow-78390567.html

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