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Publié le 16 février 2016 Mis à jour le 16 février 2016

Festiomuse : Apprendre avec ses (futurs) collègues

Festiomuse 2016

Logo et affiche Festiomuse 2016

Apprendre et se mettre au défi avec de futurs collègues, durant trois jours intensifs, au sein d’équipes qui comportent, chacune, des représentants de plusieurs niveaux de l’enseignement de la discipline.

Voilà la brillante proposition lancée aux étudiants en muséologie par les cofondatrices Christine Gaudet et Noémie La Rue Lapierre, il y a trois ans. Festiomuse est un événement qui se déroule chaque année depuis, et qui a eu lieu dans différentes régions du Québec : après Montréal en 2014 (Pointe-à-Callière) et Trois-Rivières en 2015 (Musée québécois de culture populaire), Festiomuse a eu lieu au début février de cette année à Gatineau, sur le bord de la rivière des Outaouais.

Trois lieux, cinq chantiers

Les participants ont planché sur cinq chantiers préparés en amont et définis par les professionnels de trois organisations : le Musée canadien de l’histoire, grand musée national, AXENÉO7, un centre d’artistes autogéré et L’Imagier, un centre d’exposition en transformation. Ceux-ci ont soumis des problèmes et des défis institutionnels réels aux étudiants, notamment la revitalisation des liens avec les publics dans un nouvel espace du musée, la transformation d’un vaste espace industriel en lieu d’exposition et la dynamisation des plateformes web à l’aide de contenus créés par les visiteurs.

Les équipes attelées aux chantiers ont tenté de solutionner ce type de défis, en un peu moins de trois jours, avec leurs collègues des autres programmes d’études et à l’aide d’une série de courtes interventions intensives de vingt minutes faites à tour de rôle par des professeurs invités.

Apprentissage et enseignement en concentré

C’est à un lieu et un espace de collaboration, un accéléré du processus de résolution de problème et de mise en situation, que Festiomuse convie les représentants du milieu professionnel, les étudiants de niveaux d’études variés dans la discipline et les professeurs en provenance de différentes institutions d’enseignement de cette discipline. La mise en commun des compétences et des connaissances variées acquises par les étudiants tout autant que les échanges entre les professeurs, les professionnels et les étudiants, font de Festiomuse un terrain d’expérimentation et de partage extrêmement riche pour les participants.

Outre le fait que l’événement se soit déroulé dans trois organisations différentes, Christine Gaudet explique la nouveauté de la troisième édition : les professeurs ne sont présents qu’à la deuxième journée de travail, contrairement aux années passées. De cette manière, explique-t-elle, les étudiants développent une certaine autonomie et une confiance en leurs idées qu’ils pourront développer par la suite en en discutant avec les enseignants. D’ailleurs, dit-elle, ces derniers sont invités à poser des questions aux étudiants sur leurs idées, plutôt que de leur suggérer des solutions.

Déroulement 

Au départ, les représentants des institutions d’accueil présentent les défis auxquels ils font face et mentionnent des solutions possibles déjà envisagées par eux. Les participants sont invités, librement, d’abord en petits groupes informels, sans qu’ils soient déjà assignés à une équipe, à écrire leurs idées sur des petits autocollants et à les poser sur une affiche dédiée à chaque chantier de travail. Les animateurs insistent sur le fait de ne censurer aucune idée à cette étape.

Puis les équipes se forment selon les intérêts de chacun, toujours en s’assurant que tous les niveaux d’études sont présents dans chacune d’elles. Les équipes se voient remettre une tablette numérique avec laquelle réaliser une très courte vidéo de présentation de l’équipe et du défi à relever.

Les équipes poursuivent l’atelier de création au deuxième jour de l’événement et, à partir des idées générales affichées la veille, commencent à plancher sur le problème qui leur est soumis. Plus tard dans cette deuxième journée, des visites des espaces sont faites, afin que les participants s’imprègnent des contraintes de terrain, explique la cofondatrice. Des ressources documentaires sont mises à leur disposition et les équipes doivent imaginer et décrire trois solutions possibles au problème, en tentant de faire un lien entre les idées des institutions d’accueil et leurs propres idées, pour n’en retenir finalement qu'une seule. Cette idée est par la suite décrite et illustrée en une page, sur une grande feuille de papier. Les interventions des professeurs ont lieu par la suite, au troisième jour.

Côté enseignant

Marc-André Duranleau, designer d’exposition et professeur au département de Techniques de muséologie du Collège Montmorency, souligne qu’il a tout particulièrement apprécié le dynamisme qui a caractérisé l’événement et l’esprit enjoué des participants. Il explique avoir également apprécié son rôle d’animateur qui devait poser des questions pour stimuler le travail, relancer les étudiants sur de nouvelles pistes, les pousser plus loin dans leurs idées. Pour cet habitué des séances d’idéation et de la préparation d’expositions, il a été intéressant de participer au travail autrement, du point de vue extérieur de l’animateur, et le fait que ces séances se déroulent en dehors des espaces habituels de travail et d’études, dans le musée même.

Il souligne qu’un trait commun à tous les chantiers, a été, d’une part, la place importante des dispositifs numériques et des médias sociaux dans les solutions apportées par les étudiants, et, d’autre part, leur volonté de faire participer les publics aux activités muséales grâce à ces plateformes virtuelles.

Coté étudiant

Pour Frédéric Martel, cet apport des professeurs spécialistes et leurs interventions servent à pousser un peu plus loin les solutions développées avec les coéquipiers du chantier. Étudiant en première année du programme de Techniques de muséologie, passé auparavant par des études universitaires en histoire, il s’est inscrit à FestiOmuse suite à l’annonce faite sur les réseaux sociaux (inévitable Facebook) par des collègues étudiants qui avaient participé aux éditions précédentes.

Mis au défi, avec ses coéquipiers, de trouver une façon de « sortir le musée du musée », d’aller à la rencontre de nouveaux publics et d’assurer la diffusion des collections au niveau national, il mentionnait, à la deuxième journée de l’événement, avoir hâte de confronter la solution retenue par son équipe aux avis et aux critiques constructives des professeurs.

Pour lui, un apprentissage important fait au cours de FOM tient à l’importance de ne censurer aucune idée à l’étape de la création, d’avoir un réel esprit d’ouverture et de respecter les connaissances des collègues dans le processus de création. Chacun apprend des autres, dit-il, même si, dans les équipes de travail, les participants se destinent à des métiers différents de la muséologie, qu’ils possèdent des connaissances différentes et qu’ils sont à développer des compétences différentes, chacun dans leur programme d’études. Il souligne par ailleurs l’importance du réseautage lors de l’événement. Pour lui, FOM est une expérience positive à tous points de vue et il compte y participer à nouveau, même si l’édition 2017 devait avoir lieu dans une région plus éloignée.

À un moment où la mise en commun des ressources dans le milieu culturel et muséal apparaît comme incontournable, Festiomuse représente un espace essentiel d’échange et de partage pour les étudiants et futurs travailleurs, pour les professeurs et pour les institutions dédiées à la sauvegarde du patrimoine. Longue vie !


Référence

Festiomuse : http://festiomuse.weebly.com/

Images 

Entête : logo et affiche Festiomuse (photo Aglaë Gauthier-Poitras)

Capture d'écran, compte Instagram de Festiomuse.

Équipes de travail au Musée canadien de l'histoire (photo Marc-André Duranleau)

Les professeurs Éric Langlois (UQO), Marc-André Duranleau (Collège Montmorency) et Emmanuel Château-Dutier (Université de Montréal) entourent Christine Gaudet, cofondatrice de Festiomuse (photo Francine Clément @clementfrancine)

Frédéric Martel, participant, étudiant en Techniques de muséologie au Collège Montmorency (photo Aglaë Gauthier-Poitras)


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