Publié le 15 septembre 2015 Mis à jour le 07 décembre 2022
Si l'expression "école ouverte" a longtemps renvoyé à la mixité des sexes à l'école, c'est désormais un tout autre dispositif qui porte ce nom, toujours en quête d'ouverture à l'autre.
Puisque garçons et filles cohabitent à présent par défaut dans les école, c'est à une autre inégalité que la sphère éducative s'attaque. Dès 1991, Alain Seksig, alors inspecteur de l'Éducation Nationale, s'inspire de ses rencontres professionnelles pour tenter de résoudre un problème de taille.
Comment garder des liens avec des jeunes, loin des problématiques de l'école, alors qu'ils ne partent pas en vacances et n'ont que peu d'occasions de se confronter à la culture? Il propose alors à ses collègues d'utiliser le lieu de l'école pour, à la fois offrir des activités culturelles et sportives, mais aussi pour renouer avec ceux qui sont en échec scolaire ou en décrochage en modifiant leur perception des établissements éducatifs.
En 2003, la Charte de l'école ouverte met en place les modalités du dispositif permettant d'ouvrir les collèges et lycées lors des vacances scolaires, mercredis et samedis, pour les zones particulièrement défavorisées au regard de plusieurs critères (culturels, économiques, ruralité...). Dans un premier temps, cette opération repose avant tout sur le volontariat des établissements et de leurs personnels. Aujourd'hui, pour assurer le service public et l'engagement de lutter contre les inégalités, notamment de l'éducation, on tend davantage vers l'instauration d'un nombre suffisant d'établissements ouverts dans certaines zones particulièrement fragiles. Les personnels associés à cette opération sont indemnisés si le temps passé à l'école ouverte se fait en dehors de leur contrat de travail. Ces écoles ouvertes sont très différentes des dispositifs-relais dans la mesure où la remédiation scolaire n'est qu'une facette secondaire du projet. Ce dernier vise en effet avant tout l'ouverture à la culture et au sport.
En 2001, le dispositif compte plus de 65 000 élèves ayant un passé un moment dans l'école ouverte, dont les établissements de ZEP volontaires (zones d'éducation prioritaire), qui représentent alors près de 75% du total. En 2011, le Ministère de l'Education Nationale constate que 92% des établissements participant sont des collèges, 4% de lycées généraux et technologiques et 4% des lycées professionnels, pour 2 635 semaines d'ouverture contre 2 704 en 2012. Les principales avancées sont alors le recul de la violence, l'ouverture aux autres et une reprise de confiance de certains élèves en l'institution.
Pourtant, on constate que malgré les bonnes volontés, des soucis de financement freinent le projet. L'Ecole ouverte est officiellement à la charge du Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement supérieur et de la recherche et du Commissariat général à l'éagalité des territoires (CGET).
Ce dernier est une instance rattachée au Premier Ministre, particulièrement proche du terrain. Porte-drapeau de la politique de solidarité conduite par l'Etat, il a une connaissance des zones sensibles qui lui permet d'adapter l'école ouverte aux réels besoins des populations fragiles face à la formation.
Les établissement concernés proposent ainsi des sessions sur inscription, constituant en parallèle des listes d'attentes, incapables de satisfaire l'ensemble des demandes. Le financement intégral d'une ouverture des écoles hors période scolaire n'est pas du tout envisagé et le dispositif repose toujours sur le volontariat et la solidarité.
Crédits photo : Monkey Business Images - ShutterStock
Références
La charte de l'école ouverte : http://www.education.gouv.fr/botexte/bo030130/MENE0203096C.htm
Rapport gouvernemental sur l'école ouverte et les dispositifs relais : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/034000684.pdf
Les enjeux de l'école ouverte : http://www.etab.ac-caen.fr/centre-ph-lucas/ecoleouverte/fichier/Les%20enjeux%20de%20l'Ecole%20ouverte.pdf
L'essentiel de l'école ouverte : http://media.interieur.gouv.fr/interieur/cipd/guide-dispositifs-jeunes/003-ecole-ouverte.pdf
Les premiers chiffres : http://www.education.gouv.fr/cid142/ecole-ouverte.html
La naissance du projet : http://www.ozp.fr/IMG/pdf/educprio18.pdf
Commissariat général à l'égalité des territoires : http://www.cget.gouv.fr/
L'observatoire des politiques de la ville : http://www.onzus.fr/
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