Un THATCamp (The Humanities and Technology Camp) s'est tenu du 9 au 11 juin 2015 à l'INHA, (Institut national en histoire de l'Art) organisme de recherche qui, parenthèse, propose chaque mois Les lundis numériques (programme 2015-2016). Fermons la parenthèse.
Des non conférences
Inspirés des BarCamps, les THATCamps "mettent l'accent sur les discussions informelles, et non sur les conférences canoniques, sur la collaboration et non l'individualisme, sur une approche pragmatique et non sur les approches théoriques"1. En amont, les propositions d'animation sont déposées sur le site du THATCamp et ce n'est pas un comité de sélection qui choisi les interventions mais les participants au THATCamp, lors de l'ouverture. Toutes les propositions sont soumises à un vote et sont retenues celles qui ont remporté le plus de voix. Le programme s'élabore donc sur place. Le THATCamp Paris 2015 n'a pas dérogé à cette pratique lors de son ouverture, le 9 juin.
Petit retour en arrière
L'histoire raconte que deux étudiants du Center for History and New Media (CHNM) de l'université George Mason revenant d'un colloque européen où ils s'étaient passablement ennuyés ont décidé d'organiser un "non colloque" (unconference). Le premier THATCamp est ainsi né en 2008 à l'université George Mason aux Etats-Unis. La France a organisé son 1er THATCamp en mai 2010, un moment phare où les participants ont été les premiers signataires du Manifeste des Humanités numériques. Depuis, ces non conférences se tiennent régulièrement en France (Saint-Malo, l'année dernière) et ailleurs, bien sûr2.
Comment former aux DH?
Cmt mieux former les étudiants et les enseignants chercheurs aux humanités digitales ? Enjeu d'importance à #tcp2015pic.twitter.com/Fq2rklScqC
A vrai dire, la question n'est pas nouvelle. Elle avait même était abordée par Corinne Welger-Barboza, Maître de conférence en Sciences de l’info-com / Histoire de l’art à l’Université Paris 1 lors du 1er THATCamp. Entre 2010 et 2015, a-t-on avancé?
En 2010 Corinne Welger-Barboza3 constatait : "il est nécessaire d’accompagner les étudiants dans l’acquisition d’une culture numérique qui transforme les fondements de l’étude, de l’enseignement et de la recherche. Cette culture numérique fait émerger de nouvelles modalités de la vie universitaire et scientifique auxquelles les étudiant(e)s doivent être préparés". A l'approche trop techniciste du C2I, C. Welger-Barboza proposait d'intégrer le numérique aux activités des enseignants-chercheurs et notamment leur activité d'enseignement, sur le modèle du cours de maths en anglais. Au sein de son UFR, témoignait-elle : "Depuis 1970, on y pratique un enseignement alliant histoire et informatique de la Licence 1 au Doctorat et l’environnement enseignant dans l’UFR s’y montre favorable, voire réclame une offre plus systématique."
Entre 2010 et 2015
Cinq ans plus tard, cette pratique reste marginale et les cloisonnements qu'elle dénonçait demeurent mais depuis deux ans, les initiatives se multiplient. Dans le compte rendu en ligne de l'atelier "Méthodologies numériques pour mieux former" du THATCamp, les deux animateurs écrivent : "Cette présentation et l’échange de vues qui a suivi ont fait ressortir que, surtout depuis 2013, une demande importante émerge du terrain (des étudiants, de certains enseignants-chercheurs)". Des formations sont organisées par Huma-Num, les Urfist, certaines MSH (Maisons des sciences de l'homme), des Labex, des écoles doctorales... tout ceci en ordre dispersé en l'absence d'impulsion venant d'en haut. Mais peut-être est-ce une chance que les acteurs de terrain s'auto-organisent et inventent des formations aux Humanités digitales de façon décentralisée, proche de l'esprit originel du Web.
Illustration : Evelyne Jardin
Source
1. Site du THATCamp Paris 2. Voir le programme sur le site THATCamp 3. Présentation de Corinne Welger-Barboza, mise en ligne sur Slideshare, le 28 juin 2010 [Consulté le 1 juillet 2015]
Pierre Mounier (dir.), Une introduction aux humanités numériques, open Edition Press, 2012
Marin Dacos et Pierre Mounier, Humanités numériques – État des lieux et positionnement de la recherche française dans le contexte international, Institut français,(télécharger en PDF)
Olivier Le Deuff (dir.), Le temps des humanités digitales, FYP Editions, 2014
Des comptes historiques fictifs se déploient sur les réseaux sociaux pour moderniser le manuel d’histoire et donner corps à des personnages, réels ou fictifs, qui font revivre les événements dans le monde virtuel, des années plus tard.
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