En avril 2012, des jeunes chefs d'entreprises, des étudiant(e)s, des salarié(e)s, des hackers se sont réunis à Buenos Aires (Argentine) pour s'interroger sur le poids de la démocratie et comment Internet pouvait la repenser ?
Constatant que le Web 2.0 a bouleversé les modes de communication et de relation entre les internautes, ce groupe de 18 argentins se lamente du peu de changement dans les gouvernements et les discours des hommes politiques. Il décide alors de créer un outil intitulé DemocracyOS pour redonner la parole aux citoyens de par le monde.
Une plateforme citoyenne
Développé en Open-Source et traduit en 15 langues, cet outil est mis à disposition des démocrates du monde entier pour ouvrir des espaces de parole autour des thèmes de société. En Tunisie et au Kenya, il a été utilisé pour débattre sur chacune de leur constitution nationale ; il a été promu par le gouvernement fédéral de Mexico pour échanger sur leur police ; idem aux Etats-Unis, en Espagne, Pérou, Brésil, Australie, et bien sûr en Argentine...
Cette plateforme collaborative s'installe sur un serveur - LIBRE bien sûr - et elle est accessible sur tout type de support : ordinateurs, tablettes, mobiles... Son idée est de présenter des textes de loi ou des écrits sur lesquels chacun peut s'exprimer dans des "sujets en discussion". Les commentaires peuvent être triés par pertinence, chacun pouvant voter et donner son avis sur le texte mis en débat.
DemocracyOS en France
Ce sont 8 étudiants de Paris (Science Po) et de Nantes qui ont installé la plateforme et initié de lancer la version française. Un des membres de l'équipe explique le pourquoi de leur démarche collective : pour Virgile Deville, "la démocratie doit se réinventer à l'heure d'internet" et leur outil doit être "une caisse de résonnance de l'opinion publique". Il propose aussi de la mettre à disposition de toute structure pour favoriser l'expression libre et démocratique.
Contrôler ceux qui veulent nous contrôler
Le premier thème sensible qui a été ouvert est la loi sur le renseignement, proposée par le gouvernement français et acceptée par toute la classe politique (ou presque).
En appui sur les récents évènements du 11 janvier en France avec le terrorisme touchant entre autre le journal "Charly Hebdo" et une épicerie casher, il a été décidé de renforcer, "à l'américaine", l'espionnage et le suivi de toute personne pouvant mettre en péril la république.
Des discussions sont donc ouvertes à partir de la présentation de la loi : ses points forts et ses impacts sur la liberté des citoyens. Au nom des risques portés par une partie de la population, comment le reste des français peut-il être écouté, suivi, espionné ?
Sans être une révolution technologique, cette plateforme collaborative est surtout formidable par les objectifs qui portent son lancement et son utilisation. On ne peut qu'espèrer que chacun et chacune des citoyens du monde entier s'exprime et n'hésite pas à se faire entendre de manière démocratique !
Références
La plateforme open-source DemocacyOS: http://democracyos.org/
DémocracyOS, initiative en France : http://democracyos.eu/ et http://pjlr.democracyos.eu/
DémocracyOS, utiliser Internet pour repenser la démocratie - Coreight
http://coreight.com/content/democracy-os
Voir plus d'articles de cet auteur