Apprendre à soigner passe aussi par l’apprentissage des bons gestes dans des conditions sans urgence. Si tous les étudiants en médecine travaillent à l’hôpital tout au long de leur formation, les simulateurs leur permettent de pratiquer des procédures dans des conditions moins stressantes que la réalité.
La simulation médicale concerne différents domaines : l’interaction avec le patient, des cours interactifs, des sessions de routine sécuritaire en cas de catastrophe nationale ou militaire, et de la gestion d’urgence. Bien qu’elle ne puisse jamais remplacer une situation bien réelle, avec les imprévus et le stress qu’elle implique, la simulation a beaucoup évolué au cours de ces dernières années, permettant ainsi aux étudiants de pratiquer leurs techniques, notamment en chirurgie. Pas toujours approuvé par les spécialistes, alertés par la distance que peut créer une machine versus un patient fait de chair et d’os, les outils ont tant évolué qu’ils commencent pourtant à séduire les plus réfractaires.
On voit ainsi dans les écoles et les hôpitaux des systèmes de simulation à destination des étudiants. Par exemple, la Faculté de Médecine de l’Université Laval est dotée du Centre Apprentiss, où on reproduit la réalité en milieu de travail. Les étudiants et les professionnels en développement professionnel continu, à distance ou sur place, se familiarisent ainsi avec les plus récentes technologies et effectuent plusieurs heures de pratique. Le centre compte plus d’une trentaine de laboratoires d’apprentissage, certains dotés de mannequins interactifs perfectionnés.
Quelques exemples de simulateurs
Que trouve-t-on dans ces centres ? Quels outils les étudiants utilisent-ils ? De nombreux outils existent sur le marché... Par exemple, La compagnie CAE a lancé un simulateur d’accouchement complet. Cet outil nommé “maternel/fœtal CAE Fidelis Lucina” a été conçu pour des cliniciens et des équipes interprofessionnelles qui accompagnent les accouchements, avec ou sans complications, et qui doivent prendre en charge les urgences obstétricales. L’appareil a été conçu pour apprendre à travailler sur toutes sortes de situations d’urgence : arrêt cardiaque, dystocie de l'épaule, accouchements par le siège et autres complications. La même compagnie a également conçu le BabySIM, un poupon paré de caractéristiques physiologiques avancées, permettant aux étudiants d’apprendre à gérer plusieurs réactions fidèles à celles d’un nouveau né.
On trouve aussi le patient complet, comme SimMan3G. Conçu par la société Laerdal, ce simulateur de patient avancé peut présenter des symptômes neurologiques et aussi physiques. Il est simple à utiliser et dispose de technologies innovantes telles que la reconnaissance automatique des médicamentation. Une version Trauma du Sim Man 3G spécifiquement adapté à la formation de l'évaluation rapide des situations d'urgences de traumatologie a été développée spécialement pour les services d'urgence et les organisations militaire. De quoi permettre de pratiquer des gestes qui sauvent.
Pour aller plus loin
Du serious game au Google glass, comment la simulation numérique peut changer la pratique du médecin et la vie du patient ? L’agence digitale Interaction HealthCare a organisée en 2014 une conférence sur l’apport de la technologie en santé. Du patient connecté au médecin, cette conférence fait intervenir différents acteurs du milieu médical et technologique.
Ressources :
La simulation haute fidélité en santé : un outil didactique prometteur ? Sur Adjectif.net
Medical simluation / Wikipedia
Centre Apprentiss de l’Université Laval
Simulateur d’accouchement de CAE
BabySIM par CAE
SimMan3G par Laerdal
Conférence Interaction Healthcare
Crédit photo : Tyler Olson / Shutterstock.com
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