Les usages professionnels numériques chez les enseignants du primaire en Belgique

Soutenue le 27 novembre 2014 à Paris 5 , dans le cadre de l' Ecole doctorale Sciences humaines et sociales, cultures, individus, sociétés (Paris), en partenariat avec le Centre de recherche sur les liens sociaux (Laboratoire CERLIS), la thèse de doctorat en Sciences de l'éducation (sous la direction d'Anne Barrère) de Maxime Duquesnoy , se situe selon l'auteur à la lumière des sociologies du travail et de l’éducation, [et] se propose d’analyser notamment les usages professionnels d’Internet par les enseignants du primaire, en Communauté française de Belgique.  

Problématique, méthodologie et axes thématiques

L'objectif de Maxime Duquesnois est d'analyser les usages de l'Internet chez les professeurs des écoles qui ne se limitent pas à la seule relation pédagogique avec l’élève, ni à la simple préparation artisanale des cours, mais qui englobent tout un ensemble de tâches menées au quotidien. Pour comprendre plus finement ces usages professionnels, l'auteur contextualise tout d'abord son propos en analysant le système éducatif « labyrinthique » en Communauté française de Belgique, le travail enseignant et les politiques éducatives relatives à l’informatique. Il s'interroge également sur « L’internet comme objet de recherche » (chapitre 4).

Cette première partie se termine sur l'explicitation des choix méthodologiques pluriels (enquête par questionnaires, approche ethnographique, analyse de sites internet et de réseaux socionumériques). La deuxième partie de la présente thèse s'intéresse notamment au quotidien du travail enseignant en analysant les données issues de l'observation participante au sein d’une école primaire durant trois années scolaires tandis que la troisième partie du travail investit plus encore la sphère de l'internet et du Web (les enseignants sur les sites internet, les enseignants sur les réseaux socionumériques, le travail enseignant vu d'internet). 

Les enseignements

Dans ses analyses, l'auteur relève un usage pragmatique de l'Internet qui semble se concentrer sur la préparation des cours (tâche peu visible dans le métier d’enseignant), mais qui peine à trouver sa place dans les pratiques pédagogiques malgré la présence de différents équipements. L'Internet recèle certes de nombreuses ressources, rappelle Maxime Duquesnoy.

Les préférences des enseignants ne concernent pas toujours toutefois les sites institutionnels : en effet, les habitudes enseignantes les dirigent davantage vers des sites associatifs comme Enseignons.be, Cartables.net ou vers des sites personnels (Stepfan, les Coccinelles, Moustache, …) que vers le site de l’Administration (Enseignement.be) ou des réseaux et fédérations (SEGEC), tendance également confirmée sur les plateformes de réseautage social.

L’enjeu semble se situer, selon l'auteur, dans le développement d’une «culture numérique» à travers laquelle, enseignants et élèves, pourront s’approprier des techniques avancées en recherche d'information, développer un sens critique face aux résultats de recherche et construire une identité numérique, tout en disposant d'un environnement matériel et spatial adéquat, afin de voir disparaître certaines craintes et dilemmes vis-à-vis des technologies numériques. Il faut également, précise Maxime Duquesnoy, laisser le temps aux pratiques et aux usages de s'installer dans le quotidien de la classe.

Illustration :  talitha_it , Shutterstock

Sources

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