De nombreuses sources, rappelle Eric Drezet sur EcoInfo, font état d’une cinquantaine à une soixantaine de métaux impliqués dans la fabrication des équipements électroniques de notre quotidien (ordinateurs fixes, appareils nomades, téléphones portables). La grande variété des composants impliqués dans la fabrication du matériel technologique nous ramène au substrat matériel très concret constitutif des réseaux numériques et de l'Internet en particulier.
Des territoires numériques reliés par des câbles sous-marins
Le site TeleGeography a mis en ligne une carte mondiale interactive des câbles sous-marins qui forment le réseau Internet mondial. La dernière édition représente l'itinéraire emprunté par 299 systèmes de câblodistribution qui sont actuellement opérationnels, en cours de construction, ou devraient être entièrement financés d'ici la fin de l'année 2015.
Treize de ces câbles traversent l'océan atlantique, et leur utilisation ne dépasserait pas les 20% de leur capacité potentielle, selon le directeur Alain Mauldin.
Ces câbles sont installés par bateau en utilisant une charrue sous-marine qui permet de les enfouir sous le fond de la mer, comme le montre l'animation ci-dessous diffusée sur Wikimedia :
Des remous géopolitiques
Les câbles sous-marins ne sont pas les seuls matériaux représentant des enjeux importants. Les métaux stratégiques et notamment les terres rares sont source de tensions entre états producteurs et non-producteurs mais aussi entre les pays détenteurs de ces matières premières, notamment lorsque l'on sait que la Chine dispose de 25 % des réserves de terres rares et contrôle plus de 90 % de la production de cette ressource dans le monde.
Mais où trouve-t-on au quotidien ces composants rares et indispensables formant un ensemble de 17 éléments chimiques ? Nous en trouvons en réalité un peu partout : ordinateurs portables, smartphones et tablettes, écrans plats, pour rester dans le domaine des TIC. Cela dit on en trouve aussi dans les éoliennes, les véhicules électriques et même les billets de banque (europium).
D'autres matières comme le coltan (minerai dont on extrait le niobium et le tantale) sont utilisés dans la fabrication de condensateurs pour les équipements électroniques, notamment les téléphones mobiles. Selon Planetoscope, la majorité de la production mondiale de tantale (70 %) provient des mines situées en Australie, au Brésil, au Canada, en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda.
Les TIC sont très consommatrices de matériaux rares et entrent en concurrence avec d’autres industries de pointe en plein développement, notamment dans le domaine de la transition énergétique. Toutes ces ressources non renouvelables font donc l'objet de scénarii plus ou moins pessimistes concernant leur disponibilité sur les marchés, voire leur extinction prochaine.
D'autres projections plus optimistes évoquent l'exploitation de nouveaux gisements et la mise en place de nouvelles technologies d'approvisionnement comme le recyclage.
Sources