Publié le 04 décembre 2014 Mis à jour le 04 décembre 2014
Autrefois, ce qui se passait dans la classe restait dans la classe et ce qui se passait à l’école se réglait à l’école. Ce qui pouvait se traduire par des abus mais le plus souvent permettait à chacun d’ajuster sa conduite au milieu.
Avec la porosité médiatique actuelle, il ne reste plus grand chose que l’on puisse conserver à l’écart des regards. Le fait de pouvoir recourir aux médias pour dénoncer un abus incite tout le monde à retenir ses comportements négatifs. Grand bien nous fasse.
Délicat
Sauf que ce même pouvoir peut servir à médire, calomnier, diffamer, répandre des faussetés et nuire à la réputation des individus comme des institutions. Dans la société civile, il existe des recours pour défendre sa réputation, mais quand on a affaire à des enfants et des adolescents, les mêmes recours sont plus délicats à utiliser.
D’un coté, les jeunes peu conscients du pouvoir de nuisance, sous-estiment les dommages que peuvent causer leurs actions dans les médias; ils connaissant peu les pratiques légales et les conséquences potentielles. On ne parle pas ici de donner une mauvaise note à un professeur sur Rate My Teacher.
De l’autre coté, l’accès aux outils de diffusion médiatique est nouveau pour les jeunes et ni l’école, ni les parents n’ont encore développé les pratiques d’éducation et d’encadrement nécessaires pour éviter les dérapages. Et autant les parents que les écoles peuvent être tenus responsables.
Réponses
Face aux exagérations, remises en circulation d’affaires déjà réglées et fausses accusations qui peuvent être portées contre les enseignants, la plupart des écoles ont établi des codes de comportement acceptable et les limites à ne pas franchir sous peine de conséquences. Quand les limites sont franchies, il ne reste qu’à gérer la crise.
Il existe bien des «assurances à la réputation» spécialement dédiées au monde de l’enseignement, mais il demeure que la prévention et l’éducation sont de bien meilleures réponses et correspondent à la mission éducative de l’école. Il ne s’agit pas d’ignorer le phénomène mais bien d’équiper les jeunes à évoluer dans un monde hyper-connecté.
À ce titre, le document «Les médias sociaux - Des outils aussi utiles que redoutables» publié par la CSQ (Centrale des syndicats du Québec) et destiné aux enseignants est sans doute le document de sensibilisation le plus achevé à ce jour.
Par ailleurs, le Guide de rédaction d’une Politique d’utilisation des médias sociaux peut-être d’une bonne aide car il arrive souvent que la victime fournisse elle-même le matériel qui sera retourné contre elle.
Enfin, plusieurs sites d’information sur les médias fournissent d’excellentes ressources pour alimenter un programme de sensibilisation aux usages des médias dans les écoles. Nous ne sommes pas démunis en ce qui concerne la protection de notre réputation; elle mérite d’être défendue.
Références
Habilo Medias
http://habilomedias.ca/francais/index.cfm
e-media.ch
http://www.e-media.ch/
Éducation aux médias - Clemi
http://www.clemi.org/fr/centre-de-documentation/l-education-aux-medias/
Média Éducation.fr
http://mediaeducation.fr/
Conseil Supérieur de l'Education aux médias
http://www.educationauxmedias.eu/
Les médias sociaux - Des outils aussi utiles que redoutables - Centrale des syndicats du Québec - 2011 - ISBN 987-2-89061-111-5
http://www.lacsq.org/fileadmin/user_upload/csq/documents/documentation/enjeux_sociaux/medias_sociaux/media_sociaux.pdf
Guide de rédaction d’une Politique d’utilisation des médias sociaux
Conseil québécois des ressources humaines en tourisme - 2013
http://www.cqrht.qc.ca/images/Politique-utilisation-medias-sociaux-ajout-conseils.pdf
Diffamation envers des enseignants : les parents n’ont qu’à bien se tenir - Julie Pomerleau - Soquij - Intelligence juridique - 2012
http://blogue.soquij.qc.ca/2012/03/29/diffamation-envers-des-enseignants-les-parents-nont-qua-bien-se-tenir/
Protection des métiers de l’enseignement - Argus de l’assurance
http://www.argusdelassurance.com/acteurs/produits-protection-juridique-proteger-l-e-reputation-des-enseignants.64164
Rate My Teacher
http://www.ratemyteachers.com/
Illustration : Tomacco - ShutterStock
Accédez à des services exclusifs gratuitement
Inscrivez-vous et recevez nos infolettres en pédagogie et technologies éducatives
Vous pourrez aussi indexer vos ressources préférées et retrouver votre historique de consultation
M’abonner à l'infolettreVous pourriez aussi aimer:
De la pomme savoureuse à la réalité augmentée
Chaque surface se transformera en autre chose que ce qu’elle est, en tableau, en écran, en fenêtre sur un autre univers géographique ou historique. Les enseignements vont se reposer sur une matérialisation différente de la salle de classe et de l’information. Une classe augmentée se structurera en toute liberté dans le volume de la salle de classe. Mais plus on se rapproche de la réalité, plus les défauts paraissent dérangeants...
Le copyright à l'ère du Web 2.0
Le Web 2.0 offre diverses facilités dont le content embedding qui n'est ni une copie privée ou un droit de citation - seules exceptions du droit de la propriété intellectuelle. Que devient alors ce droit ?
Twitter : un réseau formateur ?
Le réseau social Twitter n'aura jamais fait autant parler de lui. Sa popularité ne se dément pas et il a presque rendu les blogues obsolètes. Mais est-ce que le site serait formateur ? Pourrait-on voir bientôt l'utilisation du site comme un apprentissage intégré aux programmes scolaires ?
L’authentification des apprenants aux examens à distance : un enjeu de taille et de crédibilité
La popularité des cours en ligne augmente la pression sur le contrôle. Les mesures proposées contestées.
Comment la technologie modifie notre mémoire
Il est commun d’entendre que la technologie réduit notre mémoire. Il est vrai que nous faisons souvent appel à nos appareils pour retrouver une information. Est-il juste d’affirmer que nos cerveaux deviennent molassons? Selon des chercheurs, pas vraiment, mais il est vrai que le processus de mémorisation est en train de changer radicalement avec la technologie.
